Société

Rupture de stock: « 700 000 sénégalais n’ont pas de Carte nationale d’Identité »


Jeudi 28 Avril 2016

Les Sénégalais continuent de payer un lourd tribut à la rupture de stock des Cartes nationales d’identité numérisées (Cni). L’obtention de documents dont l’acquisition est conditionnée à la délivrance de la pièce d’identité ainsi que les démarches administratives auprès des entreprises, sociétés et des banques sont la source de leur galère.
«Il y a 700 000 Sénégalais qui attendent leur sésame. Ils ne détiennent que des récépissés. Tous les jours, ils font le tour des commissariats de police sans rien trouver. Il y a des élèves qui doivent s’inscrire, mais ces derniers ont des problèmes», informe le président de Léral Askan wi. Le préjudice est énorme. «D’autres compatriotes qui doivent bénéficier de préinscriptions à l’étranger se trouvent dans la même galère. Certaines banques n’acceptent pas les récépissés et même des sociétés. Pour avoir un passeport, il faut un récépissé cacheté et signé par l’autorité habilitée. Actuellement, même si le président voulait une carte d’identité, il ne peut pas l’avoir parce que même la Prodaf chargée de confectionner les Cni des autorités est fermée», ajoute Omar Faye.
Le prétexte servi par les services du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, à savoir la panne des machines, pour justifier cette rupture de stock est loin de convaincre ce mouvement citoyen. «C’est faux, la machine n’est pas en panne. C’était un prétexte servi lors du référendum», martèle Omar Faye. Pour Leral Askan wi, le problème est beaucoup complexe qu’il ne parait parce que la véritable raison, c’est une dette que l’Etat n’a pas encore épongée. «Le plus grave, c’est qu’il n’y a pas de plastique, ni de papiers. Le mobile de tout cela, c’est que l’on doit plus de quatre milliards de francs Cfa aux sociétés britanniques et américaines chargées de la conception, de la réalisation et de la fabrication des cartes d’identité numérisées. D’ailleurs, elles s’apprêtent même à plier bagages». Ce qui n’est pas sans conséquences pour les Sénégalais.
IGFM



Abdoul Aziz Diop