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Société

Réintégration des policiers radiés : 25 ans après, Wade rectifie Diouf et Collin


Mercredi 18 Janvier 2012

Il y a vingt-cinq ans, des députés de la majorité socialiste à l’Assemblée nationale votaient une loi portant radiation de tous les policiers à la suite de leur fronde du 13 et 14 avril 1987.C’était le 15 avril 1987. Le 15 décembre dernier, d’autres, de la majorité libérale, cette fois, votent une loi de ‘réintégration des policiers municipaux’ dans la police nationale. Ce matin, le processus va prendre fin avec la remise de leurs tenues aux ‘rescapés’.


Réintégration des policiers radiés : 25 ans après, Wade rectifie Diouf et Collin
Vingt-cinq après une longue lutte pour leur réintégration, certains policiers radiés encore en vie -puisque beaucoup d’entre eux sont décédés entre-temps et au moins dix-huit ont été atteints de troubles mentaux- la majorité libérale de l’Assemblée nationale a voté la loi portant admission des personnels de la police municipale dans la police nationale. ‘C’était un triste évènement qui a eu comme conséquence la liquidation de plusieurs familles meurtries à cause de la radiation de tout un corps de la police. Et c’est une injustice qui est réparée. Et je pense que cela va être inscrit dans le bilan de l’alternance’, déclare Abdoulaye Babou du groupe libéral à l’Assemblée. Embouchant la même trompette, le ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom souligne : ‘C’est une vieille injustice qui date de plus d’un quart de siècle et qui a singularisé le Sénégal, le seul pays au monde où on a vu un corps radié le même jour par une loi inique et unique’. Il poursuit en faisant remarquer qu’ ’on ne peut pas radier tout un corps sur la base d’une sanction parce que cela ne peut qu’engendrer des frustrations et des sous-motivations. Et c’était le cas des policiers municipaux’. Il promit, à l’occasion, des projets pour les nouveaux réintégrés et des mesures d’accompagnement. ‘Nous sommes en train de travailler sur des projets sociaux et des mesures d’accompagnement pour aider les policiers qui sont déjà à la retraite ou des familles des policiers décédés à mieux vivre. Nous avons déjà un projet +Un policier, un toit+. Et, même les policiers à la retraite sont éligibles à cela’, a-t-il promis.Avec, la cérémonie de remise, ce matin, de tenues aux désormais ex-policiers municipaux pour réintégrer définitivement la police nationale, une promesse est en passe d’être respectée par le ministre de l’Intérieur. Mais, en réparant cette situation, le régime libéral renvoie aussi quelque part l'ascenseur. Suite à leur radiation, nombre d’ex-policiers s'étaient rapprochés du Pds pour nourrir la contestation qui déstabilisait le régime de Diouf au lendemain des élections contestées de 1988. De sorte que certains d'entre eux avaient même été interpellés dans l'affaire des voitures piégées qui, dans ces moments troubles, avaient conduit à l'arrestation de proches du Pds, dont Amadou Clédor Sène, plus tard condamné pour l'assassinat de Me Sèye, Ameth Guèye et Ousmane Sène.

FLASHBACK : Retour sur un ‘tsunami’ social
Le 13 et le 14 avril 1987, des agents des forces de police basés principalement à Dakar, Thiès et Kaolack improvisent une marche vers le palais. Ils sont été stoppés net par les gendarmes au niveau de la Bicis Roume. Et l’irréparable évité de justesse.C’était suite à la condamnation, en 1987, par la justice de deux policiers à deux mois de prison ferme et à 60 000 francs d’amende pour la mort, en 1983, d’un homme soupçonné de vol de batterie de voiture, placé en garde-à-vue et retrouvé mort. Suite à la manifestation des policiers qui s’est transformée en grève et devant l’urgence de la situation, le président socialiste de l’époque, Abdou Diouf, par décret, suspend toutes les forces de police, en attendant que l’Assemblée nationale adopte la loi de radiation des six mille deux cents agents en service en ce moment. Ce qui fut fait le lendemain 15 avril par la majorité des députés socialistes de l’Assemblée nationale de l’époque, dirigée par Abdoul Aziz Ndaw. Les autres agents ont été réintégrés après une étude de dossier. Mais, toujours est-il que 1200 policiers seront laissés en rade. Les conséquences sociales pour les familles des policiers radiés ont été dramatiques : des ménages éclatés, des enfants dans la rue, la faim, l’humiliation, la maladie, etc. Les journaux de l’époque avaient rendu compte des insoutenables conditions de vie des familles des policiers radiés. Ils avaient aussi insisté sur cette mesure ‘injuste’ qui, curieusement, avait touché, contrairement aux dires des tenants du pouvoir de l’époque, ‘la bonne graine de la police’. Pour preuve, parmi les policiers radiés de l’époque figuraient 3 commissaires de police divisionnaires ; 8 commissaires de police principaux ; 20 commissaires de police de 1ère et de 2 ème classes ; 4 officiers de paix supérieurs dont 2 colonels ; 160 officiers de police et de paix ; 280 inspecteurs de police et sous-officiers de paix, 1.016 brigadiers-chefs et gardiens de la paix dont la grande majorité est titulaire de la médaille d’honneur de la police.
WALF.SN




1.Posté par sidy le 18/01/2012 11:23
Pourquoi attendre 12 ans pour le faire, il fallait le faire depuis 2000.

2.Posté par omar le 18/01/2012 11:33
Bonne décision!!!!
Pourquoi maintenant???
Parce que nous sommes à l'approche des élections, Abdoulaye Wade et son régime NE FONT RIEN POUR RIEN, c'est tout!!!!

3.Posté par peul le 18/01/2012 11:38
Je suis d'accord avec toi Sidy.
A reconnaitre qu'une injustice a été commise. Mais alors pourquoi attendre 12 ans pour réparer cela ?

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