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Société

Ramadan chez les transporteurs urbains : L’excuse de la chaleur


Jeudi 18 Août 2011

Chez les transporteurs urbains, il n’est pas question de jeûner et surmonter la faim, la soif et la fatigue en même temps.Beaucoup d’entre eux n’observent pas cette période de pénitence.Ils ont un seul prétexte : la forte chaleur qui caractérise le climat de Dakar.


Ramadan chez les transporteurs urbains : L’excuse de la chaleur
Tenir le volant dans des circonstances caractérisées par la faim et la soif. Tel est le quotidien difficile auquel les transporteurs urbains qui observent le jeûne doivent faire face en cette période de Ramadan. Malgré cette situation difficile jugée intenable par certains d’entre eux, cela ne les empêche pas de tenir jusqu’au bout. Ils continuent de rouler à travers les rues de la capitale, sous la forte chaleur de plomb insurmontable et face aux embouteillages monstres. Et c’est ainsi jusqu’à l’heure de la rupture du jeûne qui les trouve, le plus souvent, en train de transporter des clients. Samba Ndiaye (48 ans), chauffeur de taxi qui a embrassé ce métier depuis plus de 15 ans, estime que les transporteurs urbains éprouvent toutes les difficultés durant le Ramadan. Il témoigne : ‘S’asseoir toute la journée au volant sans rien mettre dans le ventre est une chose très dure. Mais n’empêche, on s’accroche. Avec la chaleur. C’est encore pire. On a soif, on ne boit pas. C’est trop dur.’ Dans le même ordre d’idées, Abdoulaye Badji, chauffeur de car rapide raconte les difficultés qu’il croise sur son chemin pendant le mois de pénitence. ‘Nous vivons le Ramadan le plus difficile. En dehors de la faim et de la soif, il y a la fatigue. A cause de cette fatigue, moi, je perds complètement l’appétit. A l’heure de la coupure, je prends seulement une tasse de café au lait bien chaud plus deux dattes et après je poursuis mon travail. Et j’attends ma descente à minuit pour bien manger chez moi’. Difficile alliance
Passer toute sa journée à conduire et en même temps jeûner n’est pas chose facile. C’est, pourtant, l’apanage des transporteurs. Que ce soit les conducteurs de taxis, chauffeurs de cars rapides, de bus Tata, entre autres. Certains d’entre eux n’observent pas le jeûne, arguant comme motif qu’il est impossible d’allier volant et jeûne. Le taximan Babacar Lo est de cet avis : ‘Dieu pardonne tout. Il y a d’autres qui font pire que ça. Le Tout-Puissant a bon cœur (sic). Je pourrais jeûner si je ne conduisais pas. Mais là, je ne peux pas le faire, franchement. A midi, je prends un bon déjeuner dans un petit resto situé à côté du rond-point Liberté 6. Il faut avoir le ventre plain pour pouvoir conduire sinon, on met en danger sa propre vie et aussi celle des passagers.’ Ces dires sont corroborés par un apprenti de car rapide qui dit qu’il n’a jamais jeûné depuis qu’il a commencé à exercer ce métier. ‘Je ne peux pas allier les deux : jeûner et passer la journée à jouer au receveur, c’est impossible pour moi, je n’ai pas cette force. J’ai une amie qui tient un resto à la gare routière de Petersen, je passe souvent vers midi pour prendre mon déjeuner et sur place, je retrouve des chauffeurs et des apprentis-chauffeurs qui sont venus faire la même chose que moi : prendre le repas du midi. Ce qui signifie qu’il est trop difficile de jeûner et passer la journée sous le chaud soleil pour jouer au receveur dans les cars rapides. Il y a d’autres qui le font mais je te jure qu’ils ne sont pas nombreux. Le cas échéant, il arrive souvent que certains rompent en plein jour’, dit cet apprenti.
Ainsi, le Ramadan chez les transporteurs urbains égale, selon ces derniers, galère.Comme s’ils s’étaient passé le mot, tous trouvent comme excuse la rigueur du travail en cette période de forte canicule.
Fa Oumou COLY (Stagiaire)

La Rédaction


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