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Opinion

Quand le PS votait la candidature de Wade en 2012.


Vendredi 12 Août 2011

Le débat sain et constructif a déserté le champ politique sénégalais depuis fort longtemps au profit des pétitions de principe et autres invectives. Cette réalité prégnante n’est pas près de s’estomper dans un avenir proche dès lors qu’en définitive, la recherche de la vérité n’intéresse plus nombre de ceux qui prennent la parole. La passion et le parti-pris délibéré ont pris le dessus sur l’argumentaire.


Quand le PS votait  la candidature de Wade en 2012.
Puisque nos amis de l’Opposition ne veulent pas laisser au Conseil constitutionnel le soin de trancher la recevabilité des candidatures à la présidentielle de 2012 y compris celle du Président Wade, l’on est obligé de poursuivre ce débat jusqu’à ce que, - le moment venu- , le Conseil le vide.
 
Le président Senghor avait l’habitude de dire qu’un problème bien posé est à moitié résolu. Je n’ai pas cherché à savoir s’il était l’auteur de cette formule, mais je l’ai trouvée pertinente et c’est l’essentiel. L’un des problèmes majeurs au Sénégal, c’est une certaine absence (déficience ou défaillance ) de mémoire. La civilisation de l’oralité qui a prévalu dans notre espace pendant très longtemps est probablement pour beaucoup dans ce phénomène. La lutte pour asseoir une éthique dans notre société d’aujourd’hui est lourdement handicapée par notre capacité extraordinaire à oublier ce qui s’est passé juste le jour d’avant. Le résultat de cette forme de conscience est catastrophique pour le développement du pays et pour son équilibre général. Combien de fois entend – t – on dans la journée le propos suivant : « Ici vous pouvez faire ce que vous vous voulez (entendez toutes choses horribles), demain les gens oublieront ».   ( Le culte de l’amnésie ou la vertu rédemptrice du temps).
 
Les apprentis pyromanes qui se proposent d’écarter tous les mécanismes de régulation de notre société pour atteindre leur objectif qui est d’éliminer, par la force, Wade des prochaines joutes électorales devraient, à mon sens, se souvenir des causes de ce mauvais débat sur la candidature. Mon propos est de le leur rappeler afin que les responsabilités soient courageusement et honnêtement situées.
 
Les origines de la limitation des mandats du Président de la République.
 
Le 28 février 1988 on vote pour élire le Président de la République et le soir du scrutin Wade est arrêté et envoyé en prison pendant de longs mois.  Le peuple descend dans la rue et exige sa libération et celle de ses codétenus. Cela a duré de février à mai 1988.  Des pays étrangers amis du Sénégal ont pensé pouvoir nous aider pour que plus jamais pareilles choses ne se passent dans notre pays. Le National Democratic Institute (NDI) américain y avait joué un rôle très important dont les représentants ont fait plusieurs navettes entre les Etats-Unis et le Sénégal pour rencontrer les partis politiques sénégalais et formuler des propositions susceptibles de doter notre pays d’un code électoral et d’un système électoral relativement fiables. Cela aboutit à la convocation d'une commission nationale de réforme du code électoral.  Au bout de longues semaines de débats modérés de main de maître par feu le juge Kéba Mbaye, Pouvoir et Opposition se mirent d’accord sur un code électoral consensuel. C’est au cours de cette discussion que, pour la première fois dans l'histoire post coloniale du Sénégal, si ma mémoire est bonne, le nombre de mandats du Président de la République est limité à deux. Le Président DIOUF au pouvoir à l'époque, avait eu cette formule à l’endroit du code consensuel. « Je n’y changerai pas une virgule ». Et il tint parole. Il est vrai qu’en contre partie de cette limitation des mandats, la délégation du PS aux négociations sur le code électoral avait obtenu l’allongement de la durée du mandat qui passait ainsi de cinq (5) à sept (7) ans renouvelable une fois. Mais, fait crucial, le Président Diouf qui avait été élu en 1983 et en 1988 avait tenu à préciser ce qui suit : "Attention. Moi je suis élu depuis 1988 pour un deuxième mandat, mais cette limitation ne peut concerner le présent mandat car la loi ne peut être rétroactive". Et tout le monde en était d'accord.
 
En 1993 donc, DIOUF se présente et est réélu pour la troisième fois. (83-88-93). Mais, ce troisième mandat de 1993 est, de fait, le premier mandat sous la constitution modifiée pour limiter les mandats. Il avait donc le droit de se présenter pour un deuxième mandat en 2000 et c’est ce qu’il fit. Toutefois, en 1998  déjà, se passa un événement d’une importance capitale pour nos débats d’aujourd’hui. En effet, certains milieux au Parti Socialiste ont convaincu leurs hauts responsables de la nécessité de faire sauter le verrou des deux mandats avant la présidentielle de 2000. Voici leur raisonnement : « Si la limitation des mandats n’est pas supprimée avant le scrutin de 2000, le Président ne pourra plus se présenter en 2007 parce qu’il aura épuisé ses cartouches. Il faut donc éliminer le verrou de sorte que le Président Diouf, réélu en 2000, puisse de nouveau se présenter en 2007 sans aucun risque juridique ». C’est sur cette base que le Ps décida de faire sauter la limitation des mandats du Président de la république en faisant voter une loi par l'assemblée. La 19ème Révision Constitutionnelle - Loi n° 98-43 du 10 octobre 1998 portant révision des articles 21 et 28 de la Constitution est donc votée entraînant la suppression de la phrase : « Il n’est rééligible qu’une seule fois » contenue dans l’article 21 de la 13ème Révision Constitutionnelle – Loi n° 91-46 du 6 octobre 1991 ». Tels sont les faits irréfutables !
 
En opérant ainsi, le Parti Socialiste ou plutôt les auteurs de ce complot contre notre démocratie – car, à mon sens, la majorité des militants et responsables du PS ne pouvaient partager ce coup de Jarnac –  pensaient que leur candidat allait être réélu en 2000 et ils voulaient sécuriser sa réélection pour 2007. Autrement dit, ils préparaient leur leader à diriger le pays au moins jusqu'en 2014, c'est à dire pendant 34 ans. Voilà quelque chose d'essentiel que l'on a tendance à oublier aujourd'hui. Malheureusement pour le Ps, le 19 mars 2000, son candidat perd les élections et Wade est élu dans le cadre d'une constitution qui ne limite plus les mandats.
 
Une fois élu, Wade propose une constitution qui limite de nouveau les mandats successifs d'un Président de la république à deux (selon un engagement électoral qu'il avait pris). Et, comme le Président DIOUF l’avait rappelé fort justement en 1992, lors de la limitation des mandats, il était entendu par tous que ce mandat de 2000 obtenu par Wade avant la réforme de limitation n'était pas concerné. La preuve, personne n'a jamais soulevé cette question car elle n'en était pas une. Même quand Wade a dit, depuis les Etats-Unis, " je suis candidat pour 2012",  il a fallu attendre une année entière avant d’entendre soulever des objections. Parce que  dans la constitution qui limite les mandats, Wade n'a encore été élu qu'une seule fois en 2007.
 
C’est cela la vérité. Il s’y ajoute qu’il y a une juridiction, le conseil constitutionnel qui doit départager. Pour la paix du pays, laissons-la départager. Vouloir se substituer au conseil pour dire lequel des citoyens peut ou ne peut pas être candidat, c'est ouvrir le Sénégal à l'ère du non droit. Je reprends ici les propos convaincants d’un  internaute avisé qui dit ceci : « En 1993, quand Kéba Mbaye avait validé la candidature d’Abdou Diouf, il n’y avait aucune manifestation. Mais aujourd’hui certains citoyens sénégalais ne se limitent plus à prédire mais se permettent même de préconiser le chaos, si le Président du Conseil constitutionnel, Monsieur Cheikh Tidiane Diakhaté arrive à valider la candidature d’Abdoulaye Wade. Deux questions méritent d'être posées :
 
- Le droit à l'expression et à la manifestation collective, et la liberté de presse sont-ils plus manifestes sous Wade que sous Diouf ?
 
- L’Opposition de 1993 est-elle plus républicaine que l’Opposition de 2011?
 
Mamadou Diop "Decroix"
Secrétaire Général d'AJ/Pads

La Rédaction



1.Posté par Moussa le 12/08/2011 12:32
Fou nous la paix

2.Posté par prince le 12/08/2011 14:34
la faiblesse des sénégalais m'étonnent vraiment. comment pouvez vous ne pas tenir compte du passé pour dresser l'avenir. voilà un homme politique qui peut faire avancer le senegal. il n'a jamais fait de mal à qui que se soit en plus il a donné sa vie au senegal. de grâce respectons le. c'est très lâche de l'insulter derrière un pseudonyme. pouvoir accepter la vérité c'est un don de Dieu. et cela ne se donne pas aux lâche. mais votre attitude ne change en rien les valeurs de cet homme. kou yalla defar ken manou ko yax.

3.Posté par khelmourafet le 12/08/2011 14:46
Ne vous en faite pas prince . Ceux qui insultes sont ceux qui n'ont pas de quoi mettre sur la table du débat . Ce sont des nullards . Ce que vient de dire ce DIOP DECROIX est purement de la vérité. Et comme la vérité fait toujours mal pour des personnes de ton genre Moise c'est normal qui tu ne trouves rien à faire que de suivre la voie de la facilité qu'est rien d'autre que les insultes

4.Posté par khelmourafet le 12/08/2011 14:53
Ce que DECROIX vient de dire le peuple la sollicité . L'opposition a voulu nous berner comme il a toujours fait mais aujourd'hui s'en est fini, avec des hommes:politiques comme ce DECROIX toutes vos supercheries seront mises à nu et le peuple sera éclairé pour de bon.

5.Posté par khelmourafet le 12/08/2011 15:02
Merci Monsieur Diop decroix pour cette contribution . C'est un soulagement pour ceux qui aiment Me wade et qui ne connaissent pas les réalités politiques . Alors qu'ils étaient les premiers à voter cette loi aujourd'hui ils se permettent de nous fatiguer avec la candidature de Me Wade en 2012.

6.Posté par tanor le 12/08/2011 18:50
C'EST MR DIOP TU N'AS RIEN INVENTER,MAIS DIRE LA VERITEE,AVEC UN PERTINENT RAPEL,VIVE LE SENEGAL

7.Posté par thiamass le 13/08/2011 17:10
faux mr decroix..là on parle d''article 27 et 104....et surtout l''article 104 qui dit "toutes les autres dispositions lui sont applicables"....il faut comparer ce qui est comparable. C''est de la malhonnêteté intellectuelle.... ton texte est vide creux partisan...

8.Posté par baye waly le 13/08/2011 20:00
Chers internautes, la politique est un débat d'idées permanent et contradictoire, donc les injures n'ont pas de place dans cet espace. Ceux qui insultent sans même lire cet article ont une mémoire courte ou sont des sénégalais courts qui ont des idées courtes. Ce que Monsieur Diop a soulevé mérite une attentkion partciculière pour tous à commençant par les opposants d'aujiurd'hui, qui, depuis un an, pensent que le pouvoir est dans la rue et ils essaient à chaque fois de manipuler l'opinion, rien que pour empêcher le président wade de descendre dans l'aréne politique pour défendre son excellent bilan. Peine perdue, Decroix a remis cette opposition à sa place et le titre de cet l'illustre parfaitement: quand le ps votait la candidature de wade?

9.Posté par cos x le 13/08/2011 20:06
Je viens juste de lire une contribution d'un enseignant du Droit, qui me parait intéressant. J'ai quand même noté quelques idées, qui, combinées avec celles de Decroix me mettent à l'aise sur la recevabilité de la,candidaure de Wade. L'auteur de cette contribution souligne que l’article 28 de la Constitution nouvelle qui prévoit que « Tout candidat à la Présidence de la République doit être exclusivement de nationalité sénégalaise… », alors que la Constitution de 1963, constitution avec laquelle wade a été élu dès le premier tour, ne comportait nullement, cette condition. De manière générale, il s’agit de toutes les dispositions visant « le candidat à l’élection présidentielle ». En pareille hypothèse, c’est le principe de non-rétroactivité qui va s’appliquer, pour s’opposer à la remise en cause du mandat régulièrement acquis sous l’empire de la loi ancienne. A supposer donc, que le Président Abdoulaye Wade ne fut pas exclusivement de nationalité sénégalaise au moment de son élection en 2000, la Constitution nouvelle n’aurait nullement pu remettre en cause la validité de son mandat, mais aurait bien évidemment, fait obstacle à sa candidature à l’élection présidentielle de 2007. L'affaire est simple à comprendre, wade peut valablement être candidat à 2012.

10.Posté par baye waly le 13/08/2011 20:13
La récréation est terminée pour l'opposition, Decroix a bien fait de leur rappeler l'histoire sur les pratiques orchestrées par les socialistes quand ils géraient les affaires. Qu'avec cette contribution de haute portée et qui est venue à son heure, tous ceux qui doutaient de la recevabilité ou non de la candidature de wade peuvent maintenant dire: merci decroix pour cette clarification. Les sénégalais ont besoin des hommes politiques comme vous et non des constitutionnalistes politiciens corrompus et malhonnêtes qui ont toujours un esprit revanchard

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