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Politique

Présidentielle de 2012 : Niasse-Tanor, qui est le meilleur ?


Mardi 20 Septembre 2011

Le choix de son candidat pour 2012 ne sera pas facile pour Bennoo. Pour ce qui nous concerne, nous avons tenté, à travers une étude comparative, de savoir qui de Tanor ou de Niasse pourrait être l’heureux … élu.


Présidentielle de 2012 : Niasse-Tanor, qui est le meilleur ?
Le moins que l’on puisse dire est que le comité de facilitation, chargé d’apprécier les candidatures de Bennoo en vue d’en choisir une pour la présidentielle de 2012, a du pain sur la planche. Même si le mode de désignation du candidat a, d’ores et déjà, été arrêté, il ne lui sera pas facile de départager les deux personnalités politiques que les critères de sélection favorisent largement. Il s’agit, en l’occurrence, de Ousmane Tanor Dieng, Secrétaire général du Parti socialiste (Ps) et Moustapha Niasse, tête de file de l’Alliance des forces du progrès (Afp). On est enclin à croire que lesdits critères ont été taillés sur mesure pour eux. Maintenant que la présélection a été faite, il y a lieu de voir les forces et faiblesses de chacun des deux et qui pourraient peser sur la balance au moment du choix fatidique.
Lorsqu’on évoque les atouts du patron du Ps, on ne peut pas faire fi de la formation politique qu’il dirige depuis une décennie. En effet, le Parti socialiste dont on dit que c’est le parti politique le plus structuré et l’un des plus ancrés au Sénégal est un atout non négligeable pour Tanor. Ce n’est pas pour rien, d’ailleurs, que les socialistes ont, contre vents et marées, amené les leaders de Bennoo Siggil Senegaal à intégrer la représentativité dans les critères retenus pour le choix du candidat. Ils savent que si différence il y aura, entre leur leader et celui de l’Afp, ce sera, fondamentalement, à ce niveau. Bennoo ne peut ignorer la force électorale que constituent les militants socialistes, éparpillés partout, notamment dans les coins les plus reculés du Sénégal.
Cette coalition a besoin de ce vivier électoral traditionnellement lié au Ps pour espérer gagner la présidentielle de 2012. Cependant, il est fort à parier que la totalité de cet électorat ne sera acquise qu’à la condition que Tanor soit le candidat de Bss.
Hormis la représentativité de son parti, l’ex-ministre d’Etat, ministre des Services et affaires présidentiels de Diouf a une expérience avérée de la gestion des affaires publiques. Les rouages de l’administration, il les connaît bien pour avoir été, pendant longtemps, le passage obligé des dossiers importants de l’Etat.
L’autre avantage comparatif que ce dernier a, ce sont les appuis politiques que constituent les responsables de son parti ayant un mandat électif au niveau des collectivités locales. Il est incontestable que les résultats obtenus lors des dernières locales ont été largement favorables aux socialistes. En plus d’avoir un des leurs à la tête de la mairie de la capitale, ces derniers ont raflé les deux tiers des communes d’arrondissement remportées par la coalition Bennoo à Dakar. A Louga, Podor, Kaffrine et dans plusieurs communautés rurales, également, ce sont des socialistes qui trônent sur les collectivités locales. Au moment de la campagne, Ousmane Tanor Dieng pourrait utiliser les possibles réalisations de ses camarades comme éléments de bilan.
L’argent étant le nœud de la guerre et comptant beaucoup dans une élection, il n’est pas certain que le chef de file des ‘verts’ de Colobane jouisse, le moment venu, du soutien financier de tous au niveau de Bennoo du fait de règlements de compte à l’interne. Auquel cas, il pourrait bien compter sur celui de l’Internationale socialiste qui, dit-on, est très solidaire de ses membres en de pareilles circonstances.
De son côté, également, Moustapha Niasse a des atouts à faire valoir. D’ailleurs, l’expérience d’homme d’Etat, qui est un des premiers critères définis dans le choix du candidat par Bennoo renvoie plus au responsable en chef qu’à celui du Ps. En effet, ayant tour à tour été Directeur de cabinet du président Senghor, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères sous Abdou Diouf et Premier ministre à l’orée de l’alternance, il n’y a pas, pourrait-on dire, de Sénégalais plus au fait que Niasse de la gestion étatique.
Sur le plan de la représentativité, même si l’Afp ne peut être classée dans le duo des partis politiques dominants au Sénégal, elle ne doit, non plus, être logée dans le registre des partis ‘cabines téléphoniques’. Si l’on se réfère à la dernière élection présidentielle, elle constitue la quatrième force politique du Sénégal, derrière le Ps. Dès lors, les voix de ses militants compteront beaucoup dans une compétition qui s’annonce serrée. Par ailleurs, on sein de Bennoo, c’est un secret de polichinelle que la majeure partie des responsables sont en faveur de l’ex-Premier ministre.
Le dernier congrès organisé par ce parti a marqué les esprits du fait du choix d’un jeune au poste très sollicité de numéro deux du parti. Ce qui édifie sur les dispositions actuelles du chef de file des progressistes relativement à la gestion d’un bien public. Dans le contexte actuel, une telle attitude a un sens et rassure.
Parmi les points forts de Niasse, il faut, également, comptabiliser l’image généralement positive qu’il renvoie à l’opinion. En effet, l’homme est considéré comme intègre, généreux et pieux. En somme, des qualités que bon nombre de Sénégalais souhaiteraient retrouver chez leur prochain président de la République. Dans le cadre d’un mandat de transition prôné par Bennoo, il convient de dire que l’âge avancé de Niasse milite en sa faveur et constitue un gage de sagesse.
Il faut, aussi, prendre en compte la puissance financière de Moustapha Niasse. Pour certains, au niveau de Bss, mieux vaut l’avoir comme candidat que comme simple souteneur. Selon un responsable de Bennoo, il ne serait pas surprenant que ce dernier prenne totalement en charge sa campagne électorale s’il était choisi comme candidat de la plus grande coalition de l’opposition. L’on se rappelle les importants moyens qu’il avait investis dans l’entre-deux tours de la présidentielle de 2000 et qui avaient beaucoup contribué à la victoire de l’actuel président de la République.Enfin, au regard de la grave crise énergétique que connaît le Sénégal et qui requiert des solutions urgentes, le riche carnet d’adresses de Niasse pourrait bien être profitable à notre pays.
Les limites des deux barons de Bennoo
Mais comme la perfection n’est pas de ce monde, il faut dire que les deux potentiels candidats à la candidature de Benno ont des limites.Et à ce niveau, force est de constater que le socialiste en chef ne fait pas le poids devant son adversaire. En effet, Tanor traîne l’image de la personne coupable des maux que connaît le peuple. Pour avoir été un maillon important dans le dispositif de l’ancien régime, Otd a du mal à se départir d’un certain cliché. A tort ou à raison, il est perçu comme celui à qui on doit imputer les malheurs du peuple sénégalais. Sous ce rapport, il semble vomi par beaucoup de nos compatriotes. ‘Tout sauf Tanor !’, entend-on souvent dire dans les grand’places et salons dakarois.
L’autre handicap de Tanor est sa manière de manager son parti. Depuis 2000, il a réussi à créer le vide autour de lui pour rester seul maître à bord. Il n’aurait rien fait pour empêcher le départ de responsables de son parti qui ont eu à fustiger la gestion opaque du Ps. Et cela ne rassure point. Enfin, il manque terriblement au patron du Ps ce charisme dont tout leader politique a besoin pour être dans le cœur des électeurs.
Quant à Moustapha Niasse, son principal point faible est d’avoir un parti qui n’existe que dans les grandes villes. La taille de son parti, comparée à celle du Ps, n’est pas terrible.Autre chose qui n’est pas à son avantage, qu’on abhorre chez un homme d’Etat et qui lui est reproché par certains, c’est sa rancœur tenace.
Eu égard à l’analyse comparative qui précède, l’on est enclin à penser que les deux candidats potentiels de Bennoo, dans la perspective de 2012, sont complémentaires. Même s’ils ont des points communs, l’on remarque que, quelque part, les forces de l’un constituent les faiblesses de l’autre. Et vice versa.
Aguibou KANE
wald walf

La Rédaction


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