Politique

PS-Me Aïssata Tall Sall, potentielle candidate à la succession de Tanor : La robe de la contestation


Lundi 23 Avril 2012

Ousmane Tanor Dieng doit compter Aïssata Tall Sall parmi ses éventuels successeurs. Pas seulement pour les futures candidatures du Parti socialiste aux élections, mais à la tête du parti aussi. Qui mieux qu’une avocate pour défendre un dossier de succession ?


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On ne peut parler de l’héritage de la famille du Parti socialiste (Ps) sans la compter parmi les enfants candidats. Aïssata Tall Sall est une incontournable dans cette bataille. Tout comme Khalifa Sall. Son élection à la commune de Podor, -même si c’était sous la bannière de la coalition Benno Siggil Senegaal (Bss) originelle- fait d’elle une potentielle candidate au fauteuil de Secrétaire général du Ps ; statut qu’elle a confirmé au premier tour de la Pré sidentielle de février. En effet, elle est une des rares Socialistes, à part Aminata Mbengue Ndiaye (à Lou ga), à «sauver» le Ps, dans sa localité. Mais  le débat sur la recevabilité ou non de sa «candidature» ne date pas d’aujourd’hui. La «Sé golène Royal» -elle n’en veut pas d’ail leurs, même si elle ne nie pas les quelque traits qu’elle partage avec l’ex-candidate socialiste française à la Pré sidentielle de 2007- a les ambitions proclamées. Cette «dimension» lui confère le bien-fondé de son appétit pour l’appareil socialiste. Comme tout politique qui aspire à prendre les rênes d’un pays, Me Sall a commencé par le local (maire de Podor), point de départ pour postuler, un jour, au global (président de la Répu blique). Un bon- ou une bonne- politique doit avoir une base. Elle y croit fort. Elle l’a compris. 


Son camarade Khalifa Sall, interrogé par Rfi en décembre 2009, avait esquivé la question sur la succession au Ps. «Vraiment, ce n’est pas ma préoccupation. Mon souci, c’est de travailler pour Dakar. Je ne pense même pas à la Présidentielle», avait-il ré pon du. Pour le moment, bien sûr. Lors que Aïssata Tall Sall disait en 2011 que «quel que soit alpha, on fera des primaires (au sein du Ps)», elle ne faisait pas qu’exprimer un vœu de démocratie interne, mais plutôt elle «déclarait» sa candidature. Et le maire de Dakar, ne disait pas moins en tranchant net que «le Parti socialiste n’a pas de candidat naturel». Le seul fait que ce soit les deux à parler, très souvent, de l’avenir du Ps, fait d’eux des candidats à la candidature à la tête du parti. 

AVOCATE DE SA PROPRE CAUSE
Me Sall ne porte pas sa robe uniquement pour défendre Tanor. La «carapace» du Premier sécretaire du Ps acquise par son «séjour dans l’opposition», comme il le soutenait sur Rfi en octobre 2011, ne suffit pas pour la Socialiste. «Le personnage de Ous ma ne Tanor Dieng est un peu usé dans l’esprit des Séné galais» (qui) «aiment du neuf en politique», avait-elle lâché dans un entretien avec L’Observateur. 

Elle a perdu assez de «procès». Elle a un «client» difficile à défendre devant le «tribunal» électoral (Tanor devancé par Wade et Idy en 2007, par Macky, Wade, Niasse en 2012). Ces «condamnations» populaires sonnent comme un «sursis» à une «perpétuité» contre le Ps, si Tanor ne bénéficie pas de «circonstances at té nuantes» en prenant sa retraite. Dé sormais, elle arbore sa robe d’avocat pour… se défendre. 

Ousmane Tanor Dieng est clair. Dans un entretien avec Jeune Afrique en fé vrier dernier, il avait laissé entendre ceci : «Je ne me présenterai pas indéfiniment et, quoi qu’il arrive le 26 février (2012), ce sera ma dernière candidature.» A une élection présidentielle bien sûr. A partir de ce moment, pour Me Sall «compétira qui voudra». Mais Tanor a encore été plus précis : «Je suis depuis longtemps au Ps et j’y resterai jusqu’au bout.» Mais Aïssata Tall Sall ou encore Khalifa Sall ne sont-ils intéressés que par le fauteuil présidentiel ? Entre les lignes, le changement est aussi à la tête du parti. Comprendra qui pourra !
LEQUOTIDIEN.SN


Abdoul Aziz Diop