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Opinion

POINT DE VUE - A vos chantiers, Président ! Par Vieux SAVANE


Mardi 12 Juin 2012

Cela fait douze jours aujourd’hui, que cinq enfants ont disparu dans le Parc du Niokolokoba , à Tambacounda, plongeant leurs parents dans une immense détresse. Ngouli Diabaté, sept ans, Yankhouba Mané, trois ans, Sadio Barro, cinq ans, Mamadou Keita et Koliba Keita, six ans, ont quitté leur village natal, à quelques encablures de là, pour chercher du bois mort. C’était le jeudi 31 mai 2012. Ils n’ont toujours pas été retrouvés en dépit des importants moyens déployés.


Cette tragédie de la pauvreté et de la précarité met le doigt sur la réalité socio-économique d’une société à deux vitesses. D’un côté, un pays habité par des oubliés du développement avec des villages où l’on vit dans des conditions archaïques, sans électricité, sans eau potable, sans centres de santé, sans écoles. De l’autre, un pays où l’on peut s’enrichir comme par enchantement avec des comptes bancaires subitement garnis en sus d’un patrimoine immobilier à faire pâlir d’envie.

Par la seule volonté d’un président de la République qui a la possibilité de confondre allégrement l’Etat et sa poche. Désormais, il va falloir rompre avec ces dérives pour bâtir un Etat modeste tourné vers la prise en charge des préoccupations majeures des populations, avec un chef d’Etat en exercice qui ne pourra plus se prévaloir de sa fonction pour détourner à son profit des dons reçus ni utiliser les fonds politiques comme bon lui semble.

Il ne revient pas pour autant au gouvernement du président Macky Sall de passer son temps à polémiquer avec l’ancien régime de Wade. Ce n’est pas là où il est attendu. Après avoir dénoncé l’enrichissement sans cause de certains pontes de la République, il se doit désormais de tourner le dos aux effets d’annonce et s’atteler à mettre sur la table les résultats susceptibles d’édifier tout le monde sur l’ampleur des dégâts. Quitte ensuite à laisser une justice audacieuse, indépendante et impartiale faire son travail. Pour l’heure, le candidat devenu chef de l’Etat peine à en finir avec l’état des lieux pour lancer des chantiers. Face aux défis, nombreux, colossaux, et loin d’être relevés, il court le risque de devoir passer un examen de rattrapage. Il serait donc important de voir cette parenthèse fermée. A vos chantiers, Président !
Wade, c’est du passé.

Après avoir vu l’ancien chef de l’Etat, mercredi dernier, au sortir de la réunion du Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds), poser péniblement un pied après l’autre pour regagner la sortie, le corps ployant sous le poids de l’âge, arriver difficilement à se tenir droit, nombre de Sénégalais n’ont certainement pas manqué de ressentir un haut-le-cœur. Il devait flotter dans l’air comme un sentiment de gêne face à ce qui donnait l’impression d’une ultime foucade d’un vieil homme qui s’entêtait à vouloir se battre contre des moulins à vent. Ils ont sûrement éprouvé de la peine voire de la colère contre ses enfants, sa femme et ses proches, en se demandant comment il était possible qu’il n’y ait personne dans son entourage pour l’inciter à savoir raison garder. A moins que, beaucoup plus préoccupés par leur avenir, ils ne voient en lui, le dernier rempart capable de faire barrage aux assauts annoncés d’une justice en train de se pencher sur des actions délictueuses dont certains d’entre eux seraient soupçonnés. Pour se protéger de toute déconfiture, ils l’auraient donc doté d’une armure et encouragé à monter au front. Histoire de faire peur au camp adverse.

Comment ne pas avoir l’esprit traversé par cette pensée en voyant l’ancien président de la République s’échiner à jouer au chef de faction devant une horde d’obligés qui ont fini de lui confisquer sa liberté en le réduisant à devenir l’otage des fortunes mal acquises qu’il a contribuées à créer de toutes pièces.

Alors craignant pour leur devenir, ils essaient de se rassurer en se faisant menaçants. Ils se trompent pourtant en pensant que leurs effets de manches et leur gouaille retrouvés pourront inverser le cours des choses.

C’est peine perdue. Les populations ont opté pour une mandature tournant le dos à la prédation et la corruption systémiques, de même qu’à l’arrogance qui fait le lit de l’impunité. Elles attendent du gouvernement qu’il se nourrisse de la farouche volonté de trouver des solutions à leurs problèmes. A l’image de ces milliards de FCfa de lait perdus à cause de l’enclavement des zones de production qui rendent impossible la collecte, alors que le Sénégal a du mal à couvrir ses besoins. Tout ceci montrant, a contrario, l’ineptie de certaines priorités de l’ancien régime. Il serait donc important de voir cette parenthèse fermée en apportant les corrections qui s’imposent.

A moins de deux semaines de l’anniversaire du M23, d’importantes franges de Sénégalais ne manqueront certainement pas de marquer leur volonté de ne pas se laisser divertir par de petites querelles sans intérêt pour l’amélioration de leur quotidien.
SUDONLINE.SN





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