L’homme est du même bois que le journaliste : direct, percutant et précis. Son moteur : satisfaire ses spectateurs. Son but : la triomphe de la vérité. Dans le civil comme sur les plateaux de télé, Pape Ngagne Ndiaye, la trentaine dépassée, est un être exalté. «Il est l’un des rares animateurs d’émissions à tirer les vers du nez de son invité (sic). Il pose les questions sans détour. Il y va toujours à fond, que ce soit avec Bara Gaye ou Cheikh Béthio. Il n’est ni révérencieux ni irrespectueux», a commenté Moïse sur le Forum du site sénégalais Seneweb. Celui qui se présente comme un émigré sénégalais vivant en Italie ne tarie pas d’éloges sur l’animateur de Faram Facce dont la vidéo de son émission avec Cheikh Modou Kara a fait le buzz du net durant le dernier Magal de Touba. «C’est mon animateur préféré et honnêtement, il est le meilleur au Sénégal», a ajouté Moïse, intarissable.
Depuis, quelques jours se sont écoulés, son aura a augmenté et Pape Ngagne Ndiaye, le petit Gawlo de Pikine, est aujourd’hui porté au pinacle. Il est sacré homme de l’année 2013 par le site d’informations générales www.senxibar.com. Une distinction qui magnifie le travail et la vie d’un homme que rien ne prédestinait à pareil faîte.
Né au siècle dernier à Dakar, le môme Pape Ngagne Ndiaye a été très vite séparé de ses parents. Réclamé par sa grand-mère maternelle qui vit à Tataguine. Là-bas dans le Sine profond, le garçon poussera, entouré de toute l’affection de sa mémé qui s’occupe de lui comme un trésor. C’est dans ce village, situé aux confins de la région de Fatick, que le petit Pape Ngagne débutera aussi ses humanités à l’Ecole publique française. «J’étais très proche de ma grand-mère, témoigne l’animateur de Faram Facce. Elle m’a beaucoup choyé, beaucoup cajolé.» Mais la bluette entre le chérubin et sa vieille copine ne durera que le temps d’une rose. Après Tataguine, c’est Tivaouane où vit son oncle maternel, le célèbre chanteur Ndiaga Mbaye, qui le demande. Pape fera le voyage avec l’enthousiasme d’un môme qui prend le véhicule, mais également avec le sentiment coupable d’abandonner sa belle.
Fini Tataguine et les luxuriantes berges du Sine, fini les courses endiablées derrière le bétail, le petit Ngagne doit s’accommoder de sa nouvelle vie, de Tivaouane, ses calèches, sa grande mosquée et ses minarets. Pape doit surtout se rendre à l’évidence qu’il ne vit plus avec sa grand-mère qui cédait à ses moindres caprices, mais avec son oncle dont la seule célébrité est un lourd fardeau à gérer. «Heureusement que mon oncle m’aimait beaucoup. D’ailleurs, j’ai beaucoup appris de lui. Sa nature cool, sa grande bonneté et son grand sens de la vie, tout cela m’a marqué.» Dans la ville de El Hadji Malick Sy, Pape Ngagne y passera 10 ans. Une décennie à se forger à la vie avant le grand come-back à Dakar.
Depuis, quelques jours se sont écoulés, son aura a augmenté et Pape Ngagne Ndiaye, le petit Gawlo de Pikine, est aujourd’hui porté au pinacle. Il est sacré homme de l’année 2013 par le site d’informations générales www.senxibar.com. Une distinction qui magnifie le travail et la vie d’un homme que rien ne prédestinait à pareil faîte.
Né au siècle dernier à Dakar, le môme Pape Ngagne Ndiaye a été très vite séparé de ses parents. Réclamé par sa grand-mère maternelle qui vit à Tataguine. Là-bas dans le Sine profond, le garçon poussera, entouré de toute l’affection de sa mémé qui s’occupe de lui comme un trésor. C’est dans ce village, situé aux confins de la région de Fatick, que le petit Pape Ngagne débutera aussi ses humanités à l’Ecole publique française. «J’étais très proche de ma grand-mère, témoigne l’animateur de Faram Facce. Elle m’a beaucoup choyé, beaucoup cajolé.» Mais la bluette entre le chérubin et sa vieille copine ne durera que le temps d’une rose. Après Tataguine, c’est Tivaouane où vit son oncle maternel, le célèbre chanteur Ndiaga Mbaye, qui le demande. Pape fera le voyage avec l’enthousiasme d’un môme qui prend le véhicule, mais également avec le sentiment coupable d’abandonner sa belle.
Fini Tataguine et les luxuriantes berges du Sine, fini les courses endiablées derrière le bétail, le petit Ngagne doit s’accommoder de sa nouvelle vie, de Tivaouane, ses calèches, sa grande mosquée et ses minarets. Pape doit surtout se rendre à l’évidence qu’il ne vit plus avec sa grand-mère qui cédait à ses moindres caprices, mais avec son oncle dont la seule célébrité est un lourd fardeau à gérer. «Heureusement que mon oncle m’aimait beaucoup. D’ailleurs, j’ai beaucoup appris de lui. Sa nature cool, sa grande bonneté et son grand sens de la vie, tout cela m’a marqué.» Dans la ville de El Hadji Malick Sy, Pape Ngagne y passera 10 ans. Une décennie à se forger à la vie avant le grand come-back à Dakar.
La rentrée dans la capitale sénégalaise a des airs de retrouvailles, de retour à la maison natale. Dakar et ses immeubles, ses lumières et sa grouillante vie…Pape retrouve tout. Le bonhomme retrouve surtout Pikine, ses rues sablonneuses et ses camarades d’insouciance. Mais, le garçon n’a pas le temps de savourer tout cela. Il n’est plus le môme au départ, il y a presque 20 ans. C’est un adulte qui est revenu à la maison du père. Il lui faut, à défaut d’un métier, poursuivre ses études. Et un adversaire coriace, appelé Baccalauréat, l’attend au tournant. Avant lui, beaucoup ont capitulé face à sa résistance. Le nouveau pensionnaire de l’école privée Mixte africaine (Castor) n’a pas peur de la «haie», mais il l’appréhende. «Je n’ai pas pu passé. Je n’ai pas pu décrocher le Bac», reconnaît-il. Le rêve est brisé. Mais, pas les ambitions ni l’abnégation du garçon à réussir sa vie.
Fin des années 90, début de l’an 2000. Le jeune Pape Ngagne Ndiaye qui se cherche un chemin tombe sur une annonce. Oxyjeunes, la radio locale, recrute du personnel. On ne le lui répétera pas. Comme des centaines de jeunes de la banlieue dakaroise, Pape Ngagne va passer les textes. «C’était culture générale et diction», se souvient-il. Pape a les deux. Il est pris, mais une vilaine maladie vient s’interposer entre lui et le micro. Le bonhomme est cloué pendant un an et quand il se rétablisse, il pense que sa chance est passée. Mais, c’est sans compter avec la volonté du destin. «Un jour, alors que je passais près de Oxyjeunes, j’ai croisé Oumar Seck Ndiaye, raconte Pape Ngagne. Il avait l’air surpris de me revoir et dès qu’il m’a serré la main, il m’a dit : «Mais t’as été retenu ! Pourquoi t’es pas venu ?» Et quand je lui ai expliqué ce qui m’était arrivé et il m’a dit de venir travailler le lendemain.» C’est le début d’une carrière.
A Oxyjeunes, Pape Ngagne Ndiaye est d’abord affecté au Desk culture où il fait le journal sous la supervision de son patron, le journaliste Amadou Diouf. Puis, il intègre la grande rédaction et présente les grandes éditions du journal. La revue de presse sera son dada favori. «Seulement, je reconnais aujourd’hui que j’étais vraiment nul en la matière. Avant de rapporter les informations publiées par la presse écrite, je les commentais, gravement d’ailleurs», reconnaît-il aujourd’hui. Des années se sont succédé et Pape a eu la chance de passé par Walf où il a été très bien accueilli, intégré, embauché et même promu chef de service. Mais qu’il a quitté sur une fausse note avant d’intégrer la Télé Futurs médias dont il fait les beaux jours. «C’est le journaliste Alioune Ndiaye qui m’avait fait venir à WalFadjri, explique-t-il. Il a beaucoup insisté avant que je n’accède à sa demande. Contrairement aux autres, Walf ne me faisait pas trop rêver. Mais je n’ai pas, non plus, regretté d’y aller. J’ai tout connu à Walf. J’avais une émission Penco qui était bien suivi. Je me suis fait beaucoup de connaissances là-bas. En plus, Sidy Lamine Niass me soutenait beaucoup. C’est par la suite que les choses se sont dégradées. La première fois, c’est quand il a refusé qu’on rediffuse mon émission avec Lamine Bâ. J’étais prêt à démissionner, j’avais même écrit ma lettre, mais c’est Aïssatou Diop Fall qui m’en a dissuadé. Mais quand il m’a demandé de retirer mes propos lors de mes problèmes avec Farba Senghor qui m’avait menacé de mort, je me suis dit que c’en était trop. J’ai refusé et il m’a viré.» Y’a pas péril en la demeure. Le garçon profite de sa période de chômage pour faire le tour du monde. New-York, Paris, Bruxelles… le Pikinois s’séjournera dans toutes les grandes capitales occidentales avant de revenir au bercail.
Journaliste au riche carnet d’adresse et au travail salué, il est vite contacté par le magazine Les Afriques. Il y fera quelques piges avant, sur appel de Youssou Ndour, rejoindre le Groupe Futurs médias. Monogame et papa de bouts de bois de Dieu, Pape Ngagne Ndiaye, parti de rien pour atteindre les cimes de la gloire, est aujourd’hui sacré homme de l’année 2013. N’est-ce pas un fabuleux destin ?
YAL SELLICK
Fin des années 90, début de l’an 2000. Le jeune Pape Ngagne Ndiaye qui se cherche un chemin tombe sur une annonce. Oxyjeunes, la radio locale, recrute du personnel. On ne le lui répétera pas. Comme des centaines de jeunes de la banlieue dakaroise, Pape Ngagne va passer les textes. «C’était culture générale et diction», se souvient-il. Pape a les deux. Il est pris, mais une vilaine maladie vient s’interposer entre lui et le micro. Le bonhomme est cloué pendant un an et quand il se rétablisse, il pense que sa chance est passée. Mais, c’est sans compter avec la volonté du destin. «Un jour, alors que je passais près de Oxyjeunes, j’ai croisé Oumar Seck Ndiaye, raconte Pape Ngagne. Il avait l’air surpris de me revoir et dès qu’il m’a serré la main, il m’a dit : «Mais t’as été retenu ! Pourquoi t’es pas venu ?» Et quand je lui ai expliqué ce qui m’était arrivé et il m’a dit de venir travailler le lendemain.» C’est le début d’une carrière.
A Oxyjeunes, Pape Ngagne Ndiaye est d’abord affecté au Desk culture où il fait le journal sous la supervision de son patron, le journaliste Amadou Diouf. Puis, il intègre la grande rédaction et présente les grandes éditions du journal. La revue de presse sera son dada favori. «Seulement, je reconnais aujourd’hui que j’étais vraiment nul en la matière. Avant de rapporter les informations publiées par la presse écrite, je les commentais, gravement d’ailleurs», reconnaît-il aujourd’hui. Des années se sont succédé et Pape a eu la chance de passé par Walf où il a été très bien accueilli, intégré, embauché et même promu chef de service. Mais qu’il a quitté sur une fausse note avant d’intégrer la Télé Futurs médias dont il fait les beaux jours. «C’est le journaliste Alioune Ndiaye qui m’avait fait venir à WalFadjri, explique-t-il. Il a beaucoup insisté avant que je n’accède à sa demande. Contrairement aux autres, Walf ne me faisait pas trop rêver. Mais je n’ai pas, non plus, regretté d’y aller. J’ai tout connu à Walf. J’avais une émission Penco qui était bien suivi. Je me suis fait beaucoup de connaissances là-bas. En plus, Sidy Lamine Niass me soutenait beaucoup. C’est par la suite que les choses se sont dégradées. La première fois, c’est quand il a refusé qu’on rediffuse mon émission avec Lamine Bâ. J’étais prêt à démissionner, j’avais même écrit ma lettre, mais c’est Aïssatou Diop Fall qui m’en a dissuadé. Mais quand il m’a demandé de retirer mes propos lors de mes problèmes avec Farba Senghor qui m’avait menacé de mort, je me suis dit que c’en était trop. J’ai refusé et il m’a viré.» Y’a pas péril en la demeure. Le garçon profite de sa période de chômage pour faire le tour du monde. New-York, Paris, Bruxelles… le Pikinois s’séjournera dans toutes les grandes capitales occidentales avant de revenir au bercail.
Journaliste au riche carnet d’adresse et au travail salué, il est vite contacté par le magazine Les Afriques. Il y fera quelques piges avant, sur appel de Youssou Ndour, rejoindre le Groupe Futurs médias. Monogame et papa de bouts de bois de Dieu, Pape Ngagne Ndiaye, parti de rien pour atteindre les cimes de la gloire, est aujourd’hui sacré homme de l’année 2013. N’est-ce pas un fabuleux destin ?
YAL SELLICK
