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Faits Divers

OUMOU LY, 32 ANS, HABITANT LE QUARTIER THIOFFY A PODOR : «Mon bébé d'un mois est mort dans mes bras, par négligence...»


Mercredi 12 Octobre 2011

XIBAR.NET-Ce jour-là, les va-et-vient incessants de voisins au domicile du couple renseignent sur la triste nouvelle. «Oumou Ly a perdu son bébé», serine-t-on dans le voisinage. Oumou, une jeune femme de 32 ans, est attristée, fatiguée, lasse d'avoir combattu en vain «l'erreur médicale» qui a fini par emporter son Bocar. Ce bébé d'un mois et quatre jours, mal soigné aux districts de Podor et de Ndioum, puis négligé à Albert Royer et dédaigné à l'hôpital Principal, jusqu'à ce que mort s'en suive. Sa maman, peinée et amère, raconte les terribles circonstances de son décès.


OUMOU LY, 32 ANS, HABITANT LE QUARTIER THIOFFY A PODOR : «Mon bébé d'un mois est mort dans mes bras, par négligence...»
«Je m'appelle Oumou Ly, je suis âgée de 32 ans. Je viens de perdre mon bébé âgé d'à peine un mois dans des circonstances qui m'amènent aujourd'hui à faire ce témoignage. J'ai porté ma grossesse pendant 9 mois durant lesquels je n'ai jamais eu de problèmes. J'ai suivi mes visites prénatales comme il se devait. Au cours de cette grossesse, je n'ai jamais eu de problèmes particuliers. J'ai accouché d'un bébé de sexe masculin au district sanitaire de Podor le 15 août dernier. Mais le jour de l'accouchement, les sages-femmes n'ont pas réussi à bien couper le cordon ombilical et j'ai remarqué que du sang coulait sur cette partie du corps de mon bébé. Alors, l'une des sages-¬femmes s'est précipitée pour arrêter l'hémorragie à l'aide d'un fil élastique qu'elle a enroulé au cordon. Après cela, j'ai quitté le district pour revenir chez moi et tout se passait normalement. Une semaine après, le baptême s'est bien déroulé, dans la joie et on a donné au bébé le nom de Bocar Ly.
Mais le lendemain du baptême, il a commencé à avoir une forte fièvre. Quand je me suis rendue au district, j'ai trouvé un médecin, qui, après l'avoir examiné, n'a pas compris la présence du fil élastique sur le cordon ombilical du bébé. Il s'est mis à réprimander les sages-femmes. Ensuite, il m'a prescrit un sirop et une pommade pour lutter contre d'éventuels abcès qui pourraient se manifester sur le corps du bébé.

«Je suis restée à l'hôpital pendant 11 jours»

Deux jours après, la situation n'a pas évolué. Le bébé pleurait tout le temps et je ne dormais pas de la nuit, tant la douleur était vive. Je suis retournée au district de Podor et on nous a évacués à l'hôpital de Ndioum, distant de 45 Km. Je suis restée dans cette structure sanitaire pendant 11 jours. L'état de mon bébé n'a pas évolué et il avait même un début de hernie. On m'a alors demandé d'attendre le retour du pédiatre, absent, pour que des analyses complémentaires soient faites. L'infirmier de garde m'a remis son numéro de téléphone et je l'ai appelé pour lui expliquer le problème. Le médecin pédiatre a alors demandé à l'infirmière de garde de faire une prise de sang. Mais même pour cette prise de sang, j'ai eu des problèmes, car l'infirmière de garde est myope comme une taupe et elle a fait appeler un de ses collègues qui a prélevé du sang près du fémur. Mais la compresse était imbibée de sang. La nuit, mon bébé pleurait sans cesse et j'avais du mal à fermer l’œil. Le lendemain, en faisant le tour des salles, le pédiatre a remarqué que le sang coulait, il ma fait savoir que les résultats des analyses ont montré que mon Bocar avait une anémie. Après la visite, des infirmiers sont venus remettre une poche de sang pour combler pendant quelques heures le déficit de sang du bébé. N'empêche, il pleurait beaucoup. Je remarquais que son état de santé n'évoluait pas, car ses yeux étaient devenus jaunes et sa fontanelle (Nawtal en wolof) s'enfonçait en raison d'une anémie sévère. C'est à la suite de ça que le médecin chirurgien est venu s'enquérir de la situation. Il s'est étonné que le cordon ombilical ne se soit pas cicatrisé. Après concertation avec les infirmières, il a écrit un papier pour que le bébé soit évacué à l'hôpital Albert Royer à Dakar. C'est comme ça que nous avons quitté Ndioum, à 500 kilomètres de Dakar, pour rallier la capitale sénégalaise à bord de l'ambulance. Mon bébé souffrait beaucoup, il n'arrêtait pas de grogner de douleur, j'étais désemparée. Mais je me disais que l'important c'était que nous arrivions à Dakar pour qu'il soit sauvé. Nous avons quitté Ndioum à 16 heures et ne sommes arrivés à Dakar qu'à 21 heures à Albert Royer. L'infirmier qui nous accompagnait est alors sorti pour alerter les responsables de l'hôpital. Jusqu'à 23 heures, personne n'a daigné s'occuper de mon petit. Je pleurais beaucoup, car le bébé que j'avais dans mes bras souffrait énormément. L'infirmier et mon mari ont tout fait, mais difficile de trouver quelqu'un pour nous aider, alors que sur le papier de transfert, il était écrit noir sur blanc : Albert Royer.

«Nous avons fait 500 Km et personne ne s'est occupé du bébé»

Comme personne ne s'est occupé de mon bébé, nous nous sommes résolus à aller à l'hôpital Principal. Où nous sommes arrivés à minuit. Mon fils venait d'avoir 1 mois et 4 jours (le 18 septembre dernier). L'infirmier qui nous accompagnait est allé se présenter aux urgences pour qu'on s'occupe du bébé. Personne n'a réagi pour tenter, ne serait-ce que pour voir l'état dans lequel se trouvait mon petit Bocar: Nous avons fait appel à un militaire du nom d'Ibrahima Thiam, qui a accepté de nous mettre en rapport avec le professeur Kâ du service de pédiatrie. Mais subitement, le corps de l’enfant était devenu inerte. J'ai fait appel à l'infirmier pour qu'il puisse vérifier son état. Je pleurais toutes les larmes de mon corps, car je savais que mon bébé n'était plus de ce monde. Ce n'est qu'après le constat du décès que l'infirmier qui était aux urgences, a daigné venir jeter un coup d'œil sur mon bébé. Ensuite, il a convoqué mon mari et l'infirmier accompagnant pour le paiement d'une somme de 6 000 F Cfa. J'étais hors de moi, dépitée, mon fils mort dans mes bras, sans la moindre assistance ! Et après cela, on vient me parler d’argent ! C’est comme ça que j’ai perdu mon Bocar, qui portait le prénom du frère de mon père. Ma douleur était indescriptible. Il faut que dans les hôpitaux, le personnel cesse de considérer les patients comme des moutons. S'ils s'étaient occupés de mon bébé, peut-être qu'il serait encore en vie. Mais ils l'ont complètement négligé. Mon mari avait décidé de porter plainte, mais je l'en ai dissuadé, car ça risque de n'aboutir à rien.»

Albert Royer et l'hôpital Principal donnent leur version

Contacté par L'Observateur, Moussa Samb le responsable du service des relations publiques de l'hôpital Principal, balaie d'un revers de main les accusations de négligence portées sur la place publique par la dame Oumou Ly. «L'hôpital Principal n'a pas pour habitude de rejeter les malades», explique le chargé de communication.
A l’hôpital Albert Royer, c’est Demba Sow le responsable des soins infirmiers qui prend la parole pour dégager toute responsabilité de l'hôpital sur le décès du fils âgé d'à peine d'un mois de la dame Oumou Ly. «Nous avons un service de néonatologie qui a une capacité d'accueil de 18 lits. Il se trouve que de tout le temps, le service est rempli. Et comme nous sommes un hôpital de référence, nous voulons toujours que ceux qui viennent chez nous soient accueillis dans des conditions idoines. Même si un malade vient de Kidira et que nos lits soient occupés nous ne pouvons pas l'accueillir», explique-t-il.

SOURCE : L’OBS




1.Posté par saint-louisien le 13/10/2011 01:30
Quelle triste histoire.Tout ce que cette femme vient de raconter est la triste réalité des hôpitaux.
Il est encore temps de condamner ces actes faits sur des pauvres.

2.Posté par niang le 15/10/2011 18:26
bakan bou niam dund dinga niam dé wayé nak nanu nian yalla mu kharé bebe bocar si adiana yu kawéya

3.Posté par MF le 17/11/2011 14:53
Sincérement cest douloureux il fau tjrs se mettre à la place des autres.saurait été leurs bb ils auraient trouvrer de la place pour le prendre en charge.Dieu ne dort pas comme on dit en wolof et le jugement dernier aura lieu!

4.Posté par GENERAL le 25/11/2011 14:27
Même si un malade vient de Kidira et que nos lits soient occupés nous ne pouvons pas l'accueillir dixit Dembe Sow de l'hopital Albert Royer de Dakar et si c'était ton propre fils Mr Sow ou le fils de ta saeur allais tu réagir de la sorte.
Oui je suis d'accord que vous avez une capacité d'accueil mais pour les hospitalisations et pour ce qui est d'une consultation il n'y a pas de capacité d'accueil vous pouviez au moins le consulter et ensuite reférer à une autre structure sanitaire que d'éprouver du mépris envers ces malades
il se trouve qu'aujourd'hui au Sénégal on ne recpecte pas le patient malade que cela soit le personne soignant le personnel d'appoint meme le balayeur s'y met aussi MAIS il faut recommaitre qu'il y a des exceptions
Peut etre avez vous cotoyé tellement de morts et de souffrance que vous devenez finalement insensibles à la souffravnce de autres à la douleur d'une mère impuissante face à son bébé qui souffre âprés avoir parcouru 500 km pour le soulager
Réflécissez à la légéreté de vos propos et cela reste valable à tout le personnel soignant de nos hopitaux
Un peu d'humaniste messieurs et dames
A SUIVRE DOSSIER SPECIAL SAGE FEMME

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