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Me AMADOU SY DIRECTEUR TECHNOIQUE DE LA FEDERATION DE TAEKWONDO «A Maputo, on était dans d’énormes difficultés, c’était vraiment du n’importe quoi. Il faut qu’on revoie notre copie»


Mardi 18 Octobre 2011

C’est au centre de perfectionnement de la fédération sénégalaise de taekwondo, sis à Léopold Sédar Senghor¸ que le directeur technique de ladite instance a fait preuve de disponibilité pour discuter des questions d’actualités sportive. Amadou Sy se rappelle les difficultés que la délégation du Sénégal a subies, lors des derniers Jeux Africains de Maputo. Il a aussi passé en revue la question des primes, le bilan mitigé de Maputo, avant d’évoquer les projets déjà réalisés à hauteur de 23 millions de francs, grâce à la bonne coopération des volontaires Coréens. Maître n’a pas manqué de plaider aussi pour attirer l’attention des fédéraux sur leurs différentes responsabilités.


Me AMADOU SY DIRECTEUR TECHNOIQUE DE LA FEDERATION DE TAEKWONDO «A Maputo, on était dans d’énormes difficultés, c’était vraiment du n’importe quoi. Il faut qu’on revoie notre copie»

L’Office : Qui est Amadou Sy ?

A. Sy : Je  suis ceinture noire cinquième Dan. Je suis le directeur technique national de la fédération Sénégalaise de taekwondo.

Les week-ends show du Taekwondo ont démarré. Quelle est la nature de l’initiative et quels sont les objectifs?

C’est une organisation de la ligue de Dakar.  Et nous en somme à la deuxième édition. Chaque année, la ligue de Dakar rassemble tous les clubs de Taekwondo  dakarois pour faire une revue des troupes. Nous voulons à chaque fois marquer le début de la saison. Thiès l’a fait le même jour que Dakar. J’en ai profité  en appelant tous les directeurs techniques régionaux pour qu’il fasse comme Dakar. Cela nous permet de marquer l’ouverture de la saison et de faire des démonstrations. En appelant tous les techniciens régionaux et les clubs au tour du taekwondo. Je pense très sincèrement que l’initiative de la ligue de Dakar est plein d’enseignements. Et toutes les régions doivent faire de même, vu son importance pour la discipline.

Qu’en est-il de l’organisation? Est-ce qu’il y a partenariat entre la fédération et  la ligue de Dakar?

C’est la ligue de Dakar qui s’investit pour l’organisation des week-ends show. C’est elle qui finance presque tout. C’est une organisation du directeur technique régional. Mais nous de la fédération Sénégalaise de taekwondo, sommes derrière l’organisation. Parce que la ligue ne peut rien faire sans la fédération. Ayant un nouveau président en la personne de Fodé Sakho, président de club (de taekwondo) des Hlm, la ligue a beaucoup fait vraiment pour l’organisation.

Il y a quelques mois, il y a eu un différend dans la fédération, des membres en voulaient même au président. Cela vous avait même obligé à tenir une conférence de presse. Est-ce que le problème est circonscrit?

C’est des choses qui arrivent naturellement. Il y avait des gens qui à un moment donné ne se retrouvaient pas dans l’organisation. Quelqu’un (dont-il ne veut pas prononcer le nom) voulait que le Président soit débarqué. Nous avons une commission de sages, l’affaire est à son niveau. Et très sincèrement, ils ont  arrondi les angles. Ils nous ont ramenés à la raison. Je ne comprenais pas pour quoi les gens ont demandé la tête du président de la fédération Sénégalaise de Taekwondo. Mais tout ce que je peux dire en tant que directeur technique, c’est que j’appelle tout le monde à s’associer au travail que nous sommes en train de faire. Il faut la conjugaison de tous les efforts. Ceux qui voient que ça ne va pas, les instances sont ouvertes. Ils peuvent venir taper sur la table et dire tout ce qu’ils veulent. Mais qu’on lave le linge sale en famille. Mais je déplore ce nouveau système qui consiste à  dénoncer des problèmes, qui ne le sont pas en réalités, dans la presse et non dans les instances.

Finalement le problème est-il réglé ?

Oui, je le pense. Finalement, ils se sont rangés derrière nous. Ce sont des gens qui hier étaient là. Et au cours d’une assemblée générale, ils ont été écartés. Maintenant, ils ne veulent pas laisser les gens travailler. Ce qui amène souvent les problèmes dans les fédérations. Je suis un technicien. Je fais partie des techniciens de cette fédération  depuis 1983. Et à tous les niveaux. J’ai été trésorier de la fédération, j’ai été dans la commission des jeunes, et aujourd’hui je suis le directeur technique de la fédération. Mais mon crédo c’est de rassembler tout le monde. Je ne fustige personne. S’ils ont été débarqués c’est parce que les gens ont trouvé raisonnable d’apporter du sang neuf et on les a changés. Mais ils ne font pas ce que j’attendais d’eux. S’il y a des problèmes ils peuvent m’appeler et me rectifier.

Mais qui sont ces frondeurs?

Mon éducation ne me permet pas de les citer nommément. Mais ils sont là. Ils se reconnaissent. Ce sont eux qui dirigeaient hier, il y a deux ans. Je n’aime pas indexer des personnes. Mais je dois dire que cela me fait mal quand même. S’il y a un problème technique. Ils peuvent m’interpeller. S’ils ont raison je n’aurais pas honte de me plier.

Parlons maintenant de Maputo. Il parait que vous aviez des problèmes lors des Jeux Africains ? Qu’est ce qui s’est passé réellement ?

A Maputo, sur le plan technique, on a eu des satisfactions. A part cela, c’est vraiment une déception sur le plan organisationnel. Les athlètes se sont réunis, ils ont parlé. C’était des problèmes de prime et même  de préparation. Je crois qu’on ne peut pas demander à des athlètes de faire des résultats dans certaines conditions. Nous avons fait une semaine de préparation interne. Sept jours de stage fermé. Cela est anormal.

 Et les athlètes, sont-ils rentrés dans leur droit finalement ?

Les jeunes ont reçu finalement leurs primes. Ils ont demandé à ce qu’on leur double les primes. C’est moi qui suis allé prendre l’argent au niveau du Cnoss (Comité national olympique sportif sénégalais). Ils ont reçu dix milles francs par jour pendant sept (7) jours. Cela fait 70 mille. Auparavant on leur donnait 3ooo francs par jour. Mais la prime a été doublée quand on était à Maputo. Cela leur a fait 170 milles francs. Mais les dirigeants n’on rien reçu.

C’est à dire que vous réclamez toujours votre part?

Nous sommes des responsables. Nous ne pouvons pas crier comme les jeunes athlètes. Nous ne pouvons pas avoir la même somme que les jeunes. Il est bien vrai que ce sont les combattants qui gagnent les médailles. Mais avant qu’il ne monte sur le tapis, ce sont les techniciens  qui font le travail en amont. Donc, si on dit que nous n’en faisons pas partie, il y a des instances qui vont peut-être porté la parole au niveau du ministère. Parce qu’auparavant, les encadreurs avaient 20.000francs par jour. Maintenant, ils ont le même per diem que nous. C’est aux autorités de voir si c’est normal que les encadreurs et les athlètes aient le même montant.

Quel bilan dressez-vous après Maputo?

A Maputo, nous y sommes allés avec huit combattants. Nous sommes revenus avec cinq médailles dont deux en or, deux en argent et une médaille en bronze. Et n’eût été la blessure de Balla Dièye, en quart de finale, on allait engranger d’autres médailles. La blessure de Balla a traumatisé des athlètes comme Binta Diédhiou. Elle a battu ses adversaires avec un écart de douze points. Pour vous dire combien elle était en forme. Mais elle était choquée par la blessure de Balla. Il a fallu qu’on la cajole, la console pour qu’elle se remette. Elle était effondrée. Mais cette fois-ci, je remercie les combattants.

Quelle est la nature du bilan?

Il est positif. Il n’y a que trois qui sont revenus sans être médaillés.

Mais à Maputo il parait que vous aviez des problèmes aussi ?

Sur le plan restauration et logement, il n’y avait pas de problème franchement. Mais nous avions des problèmes. On n’avait pas de place où s’entraîner. Oui. On s’entraînait sur le goudron devant le village où nous logions. On n’avait pas de tapis, rien du tout. C’est la faute au comité d’organisation. Pour ces genres d’évènement, le comité d’organisation doit mettre en place des salles d’entraînement pour les participants. Au niveau de la restauration aussi, il fallait se bousculer pour manger. Parce que le restaurant était à 500m du village. Quand nous sommes arrivés, nous n’avions pas de bus. Nous sommes restés une semaine, sans que le ministère des sports paie les accréditions. Il a fallu que le Cnoss et le comité d’organisation travaillent en synergie pour avoir une dérogation pour le Sénégal. Alors on se contentait  de ce que nous avions. Ensuite le lieu où on devait faire la compétition, était très éloigné du centre d’hébergement. Pour y accéder c’était très difficile, avec  des embouteillages au centre ville. C’était vraiment terrible. Nous avions d’énormes difficultés. Même sur le plan organisationnel, c’était du n’importe quoi. Nous avons participé à de nombreux championnats. Mais ce qui s’est passé à Maputo (capitale Mozambicaine) c’est horrible. La lecture que j’en ai faite c’est qu’ils n’ont pas sollicité l’expérience des autres.    

Les questions d’argent font beaucoup de bruits dans les instances dirigeantes, au niveau des athlètes. Quelle est votre analyse là-dessus?

Je pense que des spécialistes plus avisés que moi en ont parlé. C’est juste le problème de financement du sport. Il faut le dire.  Il faut que les sportifs de haut niveau soient mis dans des conditions optimales. Il faut se dire la vérité. Un athlète de haut ne reçoit que 3000francs par jour. Et au Sénégal on exige des performances. Il y a même des  répercutions sur les sélections, pendant les Jeux Africains. C’est la politique sportive du Sénégal qu’il faut revoir.

Qu’est ce qu’il faut à votre avis pour remédier à cela?

Il faut que l’Etat impose à  ces entreprises qui versent des millions dans la lutte, de faire de même dans les autres disciplines. Je veux dire les entreprises étatiques. Ici, il n’y a que le football qui est soutenu. Le football n’est pas tout le sport sénégalais.

Mais ces sports dont vous parlez sont plus populaires et les entreprises qui s’y investissent ont besoin de la visibilité. Surtout qu’ils sont pour la plus part des privés…

Je ne dis pas le contraire. Le taekwondo ne peut pas égaler le football. Mais vu l’élan de la discipline, ces firmes doivent venir vers ces sports. C’est trop facile ce qu’ils font. Dans la lutte ce sont les  promoteurs qui font les démarches et puis… Voilà.   Nous faisons un sport de masse. Ce n’est pas individuel. Nous demandons le minimum. L’Etat aussi doit imposer cela. Si aujourd’hui on demandait à une cimenterie  de soutenir  le volley-ball par exemple, elle allait le faire. Mais au Sénégal on aide que l’élite.

 Aujourd’hui le karaté qui est de la famille des arts martiaux ne participe pas au championnat du monde, la conséquence de ce que vous venez de dire d’ailleurs. Quelle en est votre opinion ?

Cela n’honore pas le sport sénégalais. Alioune Sarr qui anime une émission dans une télévision privée de la place et Yatma Lô, ont l’habitude de dire qu’après Amadou Dia Ba, l’autre médaille olympique va sortir des arts martiaux. Ils on raison. On ne demande pas  beaucoup. Et on n’a pas besoin de crier sur tous les toits   pour nous faire entendre. C’est la discipline qui nous interdit cela. Mais, je crois qu’il est impératif que l’Etat fasse quelque chose. Quand des jeunes font des résultats à l’extérieur et qu’on les laisse en rade, parce qu’il n’y avait  pas de moyens pour rentrer, ça fait mal. Finalement, ils ne vont pas au championnat du monde. C’est grave. Les techniciens on fait leur travail contrairement aux administratifs. Il faut qu’on change un peu. Nous qui sommes au niveau des fédérations, nous devons faire certaines choses.

Lesquelles?

Refuser de percevoir tardivement l’argent nécessaire à la préparation d’une compétition. Et que l’Etat demande par la suite des résultats, des médailles.  C’est un travail à long terme. Il faut que l’équipe travaille sérieusement durant une période déterminée. Faire un regroupement d’au moins un mois.

Alors d’une part vous êtes responsables ?

Je ne dirais pas non. Si on refusait ce système, ça allait être autre chose. Mais au vu de ce qui s’est passé à Maputo, il est temps que nous les fédéraux revoyions notre copie. Ce n’est pas parce que nous voulons participer, qu’il faut y aller n’importe comment. Je suis contre ce système.

Parlons de perspectives. La saison va bientôt démarrer. Quel est le programme ?

La saison va s’ouvrir. Actuellement, j’ai un programme d’activités axé particulièrement sur la formation. Cette année on n’aura pas beaucoup de compétitions au niveau international. Sauf, peut-être pour les juniors présélectionnés des Jeux Olympiques zone Afrique dont le tournoi se  tiendra à Port-Saïd (Egypte) en janvier. Il y a le championnat d’Afrique qui doit se tenir à Madagascar en février. Nous faisons les demandes  au ministère et nous  attendons. Mais pour les perspectives, on va accentuer le travail sur la formation. Nous avons six coréens volontaires au Sénégal. Là où on a beaucoup pêcher, c’est au niveau technique. Surtout sur le pomsée (le Kata). Dieu merci, on a un arbitre international pomsée, Ndiambé Diop, ceinture noire  quatrième dan. C’est ce qui nous manquait, un juge technique. Dés le week-end prochain, on va commencer un stage de juge technique pour tous les arbitres de combats. Ils doivent s’y connaître. Il y aura toujours des recyclages sur l’arbitrage. Il faut savoir juger d’une manière impartiale.  Des stages techniques pour les anciens. On augmente le niveau. Il faut que les anciens retournent dans les salles. Ce qui est en train de se faire. Ceux qui ne viennent pas seront écartés. C’est pour être au diapason. Il y a aussi les compétitions nationales. J’ai demandé à tous les responsables dans les régions de faire des stages d’initiateurs sportifs au niveau de leur ligue. On ne peut être premier degré sans passer à l’initiation. Il faut profiter de l’expertise des Coréens qui sont là, pour former des techniciens du taekwondo très performants de demain. Ces volontaires nous enseignent beaucoup de choses vraiment. En dehors du taekwondo, ils montent des projets pour les pays où ils sont affectés. Celui qui a initié ce projet de salle de perfectionnement, s’appelle M. Nho. Il est entraîneur technique au niveau de la fédération. Cette salle de perfectionnement coûte environ 23 millions. Qui profite à tous les arts martiaux Sénégalais. 


La Rédaction


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