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Sport

Mborika FALL brise le silence


Dimanche 9 Octobre 2011

SENXIBAR-Dans une interview qu'elle a accordée au journal Le Populaire, Mborika FALL revient sur sa carrière et sa frustration de ne pas figurer sur la liste des 15 meilleures basketteuses décorées par la FIBA-Afrique. L'ancienne meneuse du Dakar Université Club (DUC) et de l'équipe nationale féminine de Basket, reine du basket en 1993 ne digère pas encore certaine injustice notée dans le monde du basket. Pourtant elle a été sacrée deux fois championne d'Afrique et plusieurs fois championne du Sénégal avec le Duc. Malgré sa retraite sportive, elle est toujours dans le milieu. Elle est l'actuelle adjointe du coach de l'équipe féminine du DUC, Maguette Diop. Extrait de l'interview


Mborika FALL brise le silence
"Je voulais y aller, mais il y avait trop de problèmes et cela m’a fait mal et je ne les ai pas digérés. Si quelque chose m’a fait mal durant toute ma carrière, j’ai certes vécu des moments difficiles quand j’ai perdu ma meilleure amie Adama Diop, c’est bien que la Fiba ait décoré les 15 meilleures basketteuses du Sénégal sans que Mborika Fall ne fasse partie de la liste. Cela m’a déçue. D’ailleurs, c’est la première fois qu’on a entendu Mborika Fall parler dans la presse. Je ne fais pas partie des «Lionnes» qui ont eu des maisons parce que c’est Dieu qui l’a voulu ainsi. Car au moment où les «Lionnes» ont remporté le championnat d’Afrique en 1997, je venais de mettre au monde ma fille, et elle vaut plus qu’une maison. Il y a des filles qui ont joué durant toute leur carrière sans avoir un enfant et Dieu m’a donné une fille. Peut-être qu’elle me donnera une maison demain, qui sait ? J’ai participé à trois championnats d’Afrique et j’en ai remporté deux, sans compter les trophées que j’ai gagnés à Dakar et le nombre de fois que j’ai été meilleure basketteuse. J’ai aussi été deux fois au championnat du monde. Maintes fois, j’ai été meilleure joueuse, meilleure marqueuse. Donc quand je vois une fille comme Lary, qui n’a rien remporté au niveau international, qui n’a jamais été reine du basket ni rien, être décorée, ça me fait mal quand je la vois prendre une médaille et dire que c’est la Fiba-Afrique qui m’a récompensée pour tout ce que j’ai fait pour le basket, je suis frustrée. Quand je vois une autre fille qui a pris la nationalité française, dont le dernier maillot a été celui de la France et non celui du Sénégal, une fille qui nous a battus en Tunisie avec l’équipe de France, être décorée au nom du Sénégal, ça me fait énormément mal. D’ailleurs, c’est après ma retraite que j’ai senti que la Fiba-Afrique ne m’a jamais reconnu moi et mes autres partenaires. Mais j’ai l’habitude de dire que je ne parle pas pour les autres, mais juste pour moi-même. Je sais que je ne suis pas la seule a être frustrée par cette injustice, mais je parle pour moi. Je sais que beaucoup d’entre nous sont restées ici, seules cinq ou sept sont parties au Mali. Je n’ai rien contre celles qui y étaient, mais il y a des choses qui font tellement mal, des choses décevantes. Et c’était la première fois, parce que Adama Diop, c’est Dieu nous l’a arrachée et nous irons tous le rejoindre un jour. Mais des erreurs comme ça, il faut les régler. Dans 10 ou 20 ans, peut-être Diodio où les filles qui font tellement plaisir vont vivre la même chose que j’ai vécue. Ça fait mal et il faut oser le dire. Je pouvais prendre mon argent et aller au Mali. Mais je pense que la Fédération ou bien le ministre du Sport me doit reconnaissance. Parce que si aujourd’hui Mborika était là-bas, peut-être j’irais voir Tapha et je pourrais voir une erreur que lui ne voit pas, même s’il est meilleur que moi. Je pourrais aussi approcher Diodio ou Aya pour leur donner des conseils. Il y a des anciennes qui ont fait cela pour moi, je pourrais le faire pour elles. Mais si je reste à Dakar, comment je pourrais le faire ? Si les gens nous reconnaissaient et qu’ils prennent 5 ou 6 anciennes «Lionnes» qui suivent toujours les matches, après chaque sortie qu’on se retrouverait pour échanger et aider les filles, on aurait moins de soucis. Maguette Diop était là-bas, mais ce n’est pas suffisant. Je ne voulais pas partir pour avoir des problèmes là-bas et rencontrer quelqu’un me dire j’ai ma médaille, c’est la Fiba qui m’a décorée. J’allais faire un scandale si j’étais partie et j’ai préféré rester et créer ma propre amicale des anciennes «Lionnes», celles qu’on a laissées en rade ici."




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