Politique

Manifestations contre la candidature du chef de l’Etat : 90 mn de ‘Wade dégage’ à Paris


Vendredi 2 Septembre 2011

Des opposants sénégalais ont manifesté, hier après midi, devant la résidence de l'ambassadeur du Sénégal à Paris.Ils profitaient de la présence du président Wade à Paris pour dénoncer sa candidature aux élections présidentielles de 2012.Ils ont été dispersés par la police française après une heure trente de protestation.


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(Correspondant permanent à Paris) - Une trentaine d'opposants sénégalais ont manifesté hier, de 18 heures à 19 heures trente, devant la résidence de l'ambassadeur du Sénégal à Paris. Ils dénoncent la candidature du président Wade qu'ils considèrent ‘anticonstitutionnelle’.‘Wade égale Kadhafi’ ou ‘Wade dégage’ ont été les mots d'ordre scandés par ces manifestants. ‘Nous sommes venus manifester notre courroux face à la tentative du président Wade de violer la Constitution du Sénégal en voulant se présenter aux élections présidentielles de 2012’, déclare Birahim Camara, du Parti socialiste. Camara estime que la manifestation s'inscrit dans le cadre de celles qui ont été organisées depuis le 23 juin dernier. ‘C'est pour rappeler au président Wade qu'il est l'auteur de cette Constitution et qu’il doit la respecter’, fait-il savoir tout en précisant que la manifestation est aussi dirigée contre ‘la cherté du coût de la vie au Sénégal, l'opacité qui entoure la gestion des institutions publiques, les inondations, à la situation désastreuse du monde rural’. ‘Ce qui est important, c'est que le Conseil constitutionnel reçoit ce message : on n'attendra pas que Wade dépose sa candidature. Le Conseil constitutionnel ne doit pas simplement la recevoir’, affirme Birahim Camara.
Mamadou Lamine Cissé dit ‘Barési’ du Jëf Jël soutient que la protestation entre en droite ligne de leur stratégie à savoir ‘mener la vie difficile à Wade chaque fois qu'il viendra en France’. ‘C'est ce plan qu'on est en train d'exécuter. Il est venu à Paris partager les richesses, notamment le pétrole de la Libye. Ça me rappelle un peu la conférence de Berlin de 1885. Ce que nous condamnons. Pour nous, Wade doit dégager. Nous serons toujours partout en France où sera Wade pour lui mener la vie difficile. Nous l'avons dit depuis le 22 juin dernier. Que l'opinion internationale sache que Wade n'est pas un démocrate’, soutient-il.
Et Cheikhna Camara du Parti socialiste d'indiquer que ‘cette manifestation montre que la communauté sénégalaise de France est sur le qui-vive pour empêcher le président Wade de se présenter aux élections de 2012. C'est tout ce que nous demandons’. Les manifestants ont installé une banderole sur le portail de la résidence où on pouvait lire : ‘Wade dégage ! Le peuple en a marre ! ’. Mais quand ils ont aperçu les policiers arriver, ils ont vite décroché la banderole pour éviter que la police ne la confisque.
Au moment où la manifestation battait son plein, Mme Viviane Wade, venant de l'Elysée, descend de son véhicule, pour entrer dans la résidence à pied. Pensant que c'était des militants du Pds, elle a salué de la main avant de se rendre compte que c'était des opposants qui manifestaient. Elle s'engouffra dans la résidence. Il en est de même du président Wade qui, lui, après avoir voulu de même, s'est ravisé quand on lui a dit qu'il y avait des manifestants devant le portail de la résidence, préférant entrer dans la résidence en voiture sous les huées de la trentaine de manifestants.
La police française, arrivée une quinzaine de minutes après le début de la manifestation, s'était interposée entre les manifestants et le portail de la résidence pour permettre au couple présidentiel de regagner sa demeure diplomatique. Ce qui fait que les protestataires étaient à une trentaine de mètres du portail. Ce qui a fait aussi qu'aucun incident n'a été enregistré durant l'arrivée du président Wade et de son épouse de l'Elysée où se tenait la conférence internationale sur la Libye.
Le couple présidentiel rentré, la police française a demandé, quelques minutes plus tard, aux manifestants de se disperser. Conscients qu'ils n'ont pas d'autorisation de manifester, les manifestants ont obtempéré. Ils se disperseront tranquillement accompagnés par la police jusqu'au rond-point que forment plusieurs rues avec celle de la rue Vineuse qui conduit à la résidence de Maïmouna Sourang Ndir.
Moustapha BARRY

La Rédaction