Politique

Mahammed Dionne à l'Assemblée nationale: ’’Pas de recul, mais une maturité de la démocratie sénégalaise"


Vendredi 24 Mars 2017

SENXIBAR-Le Premier ministre Mahammed Dionne a réfuté jeudi l’idée d’un recul de la démocratie au Sénégal et a estimé que le pays peut plutôt se prévaloir d’une "maturité" dans ce domaine renseigne l'APS.

"Il ne faut pas oublier que le Sénégal, c’est la maturité démocratique. Je ne parlerai pas de recul, mais de maturité démocratique’’, a dit le chef du gouvernement sénégalais lors d’une plénière de l’Assemblée nationale dédiée à des questions d’actualité au gouvernement.

"Le Sénégal, a repris le Premier ministre dans son adresse aux députés, c’est le peuple du 19 mars 2000, du 23 juin 2011, du 25 mars 2012."

Il fait allusion à des évènements politiques importants survenus à ces dates, dont la première correspond à la première alternance politique intervenue au Sénégal.

Le 23 juin 2011 fait référence à un soulèvement populaire mené par des mouvements citoyens, qui ont contraint à l’époque le président Abdoulaye Wade, en poste depuis 2000, à renoncer à un projet de révision de la Constitution élaboré pour réduire à 25% le seuil minimum des voix nécessaires pour élire un "ticket présidentiel" comprenant un président et un vice-président.

L’actuel président Macky Sall a été élu dans ce contexte, quelques mois plus tard, en mars 2012, son accession à la magistrature suprême parachevant la deuxième alternance politique au Sénégal.

Entre-temps, a soutenu le chef du gouvernement sénégalais, le peuple "n’a pas changé et donne tous les jours une leçon de modestie aux dirigeants de ce pays’’, afin qu’ils apprennent "à servir et non à se servir".

M. Dionne assure que le gouvernement inscrit son action dans la promotion de la paix civile, en faisant par exemple valoir que le Sénégal "n’a jamais été aussi proche" d’un retour de la paix en Casamance, la partie méridionale du pays en proie à un conflit de près de 40 ans, depuis l’émergence d’un mouvement indépendantiste en 1982.

"On est loin du recul démocratique. Que vaut la démocratie s’il n’y a pas de lois ? Que vaut la démocratie s’il y a rupture entre les citoyens ? Nous ne voulons pas de cette démocratie", a insisté le Premier ministre, selon lequel la démocratie "ne doit pas être un deal sur le dos du peuple".

Il réfute les analyses faisant état de relations entre le pouvoir et l’opposition. "Chacun joue son rôle", a dit Mahammed Dionne, ajoutant que le statut de chef de l’opposition doit découler d’un dialogue entre les opposants et les leaders de la majorité.



Abdoul Aziz Diop