Lettre de Malick Noel Seck au Conseil constitutionnel : Me Baba Diop juge les propos du socialiste ‘excessifs’

Même s’il n’approuve pas la peine de deux ans de prison ferme infligée à Malick Noel Seck, l’avocat Baba Diop juge exagérés les propos tenus par le président de Convergence socialiste à l’endroit des cinq juges du Conseil constitutionnel dans sa lettre. ‘Il est trop facile de se refugier derrière sa casquette de politique pour s’attaquer à ces hommes de droit. C’est inacceptable. Je ne suis pas d’accord avec la démarche de Malick Noel Seck que notre mouvement trouve excessive’, déclare Baba Diop, président du mouvement pour l’émergence de la république et d’une citoyenneté intègre (Merci). ‘Notre mouvement prône la restauration des valeurs de la République. Tous les acteurs politiques veulent prendre prétexte de cette candidature controversée du président Abdoulaye Wade pour s’attaquer aux droits et aux libertés des individus. Cela, à notre avis, est inacceptable. A l’époque, nous avions fait un communiqué pour le (Malick Noel Seck, Ndlr) soutenir, mais pour autant, nous n’étions pas d’accord avec sa démarche. Nous avions trouvé excessif le fait de trouver un citoyen sénégalais investi d’un pouvoir chez lui, à son domicile, avec une lettre dont la teneur frise la menace et l’injure’, poursuit le président de Merci. Le leader de Convergence socialiste a été condamné à deux ans de prison ferme pour ‘menaces de mort, outrage à magistrat et offense au chef de l’Etat’. En effet, dans une lettre adressée au Conseil constitutionnel, Malick Noël Seck écrit à l’endroit des juges : ‘Vous avez manqué à vos engagements et à votre parole et vos séminaires et vos rassemblements ne sont que les signes avant-coureurs d’une forfaiture annoncée’. Plus loin il ajoute: ‘Wade doit tomber, l’honneur du Sénégal l’exige. Demain, lorsque la parole sera à la rue, nous reviendrons plus nombreux afin que vous nous rendiez des comptes’. Baba Diop, qui trouve fondée la condamnation de Malick Noel Seck, juge par contre la peine excessive. Cependant, Me Diop estime que la controverse sur la candidature du président sortant ne doit pas être un motif pour perturber le pays.
‘Une peine avec sursis aurait suffi pour lui faire comprendre qu’on ne s’attaque pas impunément à des institutions dans une république. Toutefois, si on laisse cette affaire passer, demain, on s’attaquera à une autre institution et à ce rythme, le pays va tout droit vers le chaos. On ne peut pas prendre prétexte de la politique pour faire ce qu’on veut. Cela n’est pas acceptable dans une république.Quels que soient les reproches qu’on a envers les autorités, il y a une autre manière de le manifester, mais pas en s’attaquant aux droits et aux libertés des gens. Nous voulons que les choses soient à leur juste proportion, sinon c’est le chaos et cela n’arrange personne’, plaide Me Diop. D’autre part, Baba Diop qui considère anticonstitutionnelle la candidature du président de la République, estime qu’Abdoulaye Wade, comme tout citoyen, a bel et bien le droit de déposer sa candidature. ‘Nous pensons que la candidature du président Abdoulaye Wade n’est pas valable, mais il a le droit de la déposer’, déclare Baba Diop, qui ne sait pas encore s’il va ou non briguer le suffrage universel le 26 février prochain. Ce mouvement né à quelques encablures de la présidentielle ne fait pas de fixation sur ce scrutin.‘J’aimeraia être candidat à ce scrutin, mais il y a d’autres échéances électorales à l’horizon’, conclut Bouba Diop.
Charles Gaïky DIENE

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