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Société

Les lundis de Madiambal Diagne: Devoir de vérité entre amis


Lundi 7 Juillet 2014

«Pourquoi donc en présence de mon ami, aurai-je la moindre réticence ? Pourquoi lui présent, ne me croirai-je pas seul ?». Lettre de Sénèque à Lucilius.
Le départ de Mme Aminata Touré des fonctions de Premier ministre du Sénégal a suscité des passions et provoqué un certain malaise. Comme tout Premier ministre, Mimi Touré savait n’être mariée avec le poste que pour le meilleur.
Il était comme écrit que ses fonctions ne survivraient pas à la tenue des élections locales du 29 juin 2014 auxquelles elle s’était portée candidate pour briguer le suffrage des Dakarois. Aminata Touré avait décidé, elle-même, d’enterrer sa vie de Premier ministre en allant à ces élections. En cas de victoire, elle aurait eu à choisir entre le fauteuil de maire de Dakar et celui de Premier ministre du Sénégal. Elle préférerait être maire de Dakar, une fonction qui, en plus de lui garantir un mandat de cinq ans, lui conférerait une certaine légitimité populaire. Certains proches de Aminata Touré n’avaient pas compris les motivations de sa décision de disputer, au maire sortant Khalifa Ababacar Sall, les suffrages des Dakarois. L’explication que leur servait Mme Aminata Touré était simple et ne manquait pas d’altruisme. Elle se disait consciente d’être dans la ligne de mire de certains milieux politiques qui la combattaient farouchement et qu’elle serait appelée fatalement à quitter ses fonctions. Ainsi, voudrait-elle «faciliter la tâche au Président Macky Sall». De ce fait, en remportant l’élection elle aurait quitté par la grande porte et éviter ainsi d’être démise sous les insultes et les attaques. D’un autre côté, elle admettait que battue aux élections, le Président Sall n’aurait eu aucune gêne à l’enlever du poste de Premier ministre. Mimi Touré s’était donc engagée de son propre chef, dans la course électorale et en toute connaissance de cause. Il est regrettable qu’après sa défaite à Dakar, certains responsables politiques qui se réclament d’elle aient voulu faire croire qu’elle avait été poussée à se présenter dans la commune de Grand Yoff. De toute façon, tant qu’elle battait campagne et estimait pouvoir gagner, jamais on n’avait laissé entendre qu’elle avait été poussée à la castagne. Aussi, quand elle disputait à Adama Faye, un frère de l’épouse du chef de l’Etat, le droit de diriger la liste de leur coalition électorale, jamais il n’avait été dit qu’elle était envoyée par Macky Sall pour être candidate à Grand Yoff.
On peut bien croire que Aminata Touré avait eu toute la latitude de se faire à l’idée qu’elle ne ferait pas de vieux os au poste de Premier ministre. Juste trois mois après sa nomination, survenue le 01 septembre 2013, Mme le Premier ministre Aminata Touré était en passe d’être limogée par le Président Macky Sall. Une série de situations, de faits et de circonstances avaient fini de convaincre que son compagnonnage avec le Président Macky Sall serait tumultueux pour ne pas dire impossible. Aminata Touré s’était révélée très maladroite dans la gestion des relations hiérarchiques entre un président de la République et un Premier ministre dans un régime politique de type présidentialiste. A la vérité, une grave crise avait secoué le sommet de l’Etat et d’ailleurs la presse s’en était faite l’écho. Devant certains errements, le chef de l’Etat avait de bonnes raisons de changer de Premier ministre. Sans doute que Macky Sall voulait éviter de donner l’impression d’une certaine instabilité au poste de Premier ministre après avoir limogé Abdoul Mbaye quelques mois auparavant, mais il aura fallu l’entregent de certains amis communs du Président Macky Sall et de Mme Aminata Touré pour éviter le clash et sauver ce qui pouvait encore l’être. Cela avait été possible grâce à un engagement du Premier ministre à faire amende honorable. Le Premier ministre Aminata Touré avait fait des promesses fermes de veiller à certaines convenances. Mieux, elle avait considéré que les difficultés notées étaient le fruit d’une incompréhension et que sa loyauté n’était nullement en cause. En tout cas, elle faisait une profession de foi de veiller à soigner ses rapports avec le chef de l’Etat. Ce dernier lui aura donné des assurances et donc toutes les autres sorties de ses pourfendeurs avaient cessé d’émouvoir Aminata Touré. D’ailleurs, elle avait bénéficié du soutien des proches du chef de l’Etat, en l’occurrence la Première dame Marième Faye Sall. La preuve, l’administrateur de la Fondation Servir le Sénégal, Alioune Fall avait fait d’importantes sorties dans la presse pour recadrer les pourfendeurs et apporter un soutien à Mme Aminata Touré. On peut bien s’imaginer que cela ne pouvait pas se faire sans la caution de l’épouse du chef de l’Etat, patronne de sa fondation. Il est donc curieux aujourd’hui que Aminata Touré et ses partisans chercheraient à faire feu de tout bois jusqu’à accuser l’épouse du chef de l’Etat d’avoir voulu sa perte (voir Le Quotidien des 5 et 6 juillet 2014). Pourtant, on pourra se rappeler que Marième Faye Sall avait tenu à approcher des amis proches de Aminata Touré, alors ministre de la Justice, en vue de l’amener à adopter des attitudes plus convenantes dans une société sénégalaise assez conservatrice. La générosité de Marième Faye Sall était certes intéressée, car elle disait qu’elle voudrait aider «Mimi» à réussir car cette dernière est assez engagée aux côtés du Président Macky Sall et travaillait pour sa réussite. C’est après cette démarche que les deux dames ont eu à entretenir certaines relations et depuis lors Mimi Touré avait commencé à être conviée à la table du couple présidentiel. Quelque part, on peut bien se demander si tout cela n’a pas aidé Aminata Touré à se hisser au poste de Premier ministre en remplacement de Abdoul Mbaye





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