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Le poulet, une espèce en voie de disparition


Vendredi 13 Avril 2012

Le poulet, une espèce en voie de disparition
« Les filles de Ouagadougou sont comme des caïmans ! », parole d’un garçon qui ne dit pas faux. Aujourd’hui, si tu veux bréquer , grouiller, négocier une pépé, une choco, une go, il faut aller droit au but : l’inviter au coin du poulet. Elle n’y résistera pas. Arrivé au coin du poulet, n’hésitez pas, payez deux poulets sinon la ouagalaise va vous en vouloir : « petit poulet comme ça là, garçon là n’a même pas eu honte, il a mangé les deux cuisses plus l’aile. Demain s’il m’invite je ne partirai pas. ». Ça c’est la chocó qui parle à sa copine préférée. Et comme ça vous avez perdu votre coup ! La go ne sait pas comment vous avez trimé pour avoir ces fameux 7000fcfa pour l’inviter.
En sortant vous calculez : 1poulet : 2500fcfa +2bièrres : 1200fcfa + mon essence : 1000fcfa + son essence : 1000fcfa+ les extras (lotus, parking, chewingum …) : 1000fcfa = 6700 FCFA de problèmes.
Ça s’appelle le budget rose. Chut ! Personne ne doit savoir. Mais retenez-le bien, on y reviendra bientôt.
Vous qui avez négocié dur dur avec votre patron ce matin pour une avance de 10000 fcfa, et n’avez obtenu que 5000fcfa, il a fallu arnaquer votre voisin, 2000fcfa, pour vous garantir cette ultime soirée. Pourquoi vous, garçons chocó sacrifiés, ne pouvez-vous pas toucher au gallinacé si bon, si doux, spécialité burkinabè ? Voilà un couple qui est mal parti.
La réalité est là. Ce ne sont pas seulement les filles qui adorent croquer le poulet, les garçons sont aussi spécialistes. Le poulet unit comme il désunit. Pas de mariage, de baptême, de cérémonie digne de ce nom sans l’animal. Les va et vient des fameuses motos poulets sont l’illustration de ce marché si porteur. Le poulet se vend bien en ville. Au point où les vieux au village n’arrivent plus à trouver même des poussins pour leur sacrifice rituel. Hééééïïïïïïïïïï !
En ville, on broie, on croque et mange pendant que les ancêtres du village ont faim. Mais là n’est pas le problème. Il se situe dans le fait que le nombre de poulets assassinés, abattus, si vous préférez pour ne pas vous couper l’appétit, est effrayant. Pas assez de statistiques pour vous informer mais vu le nombre de maquis et poulet dromes, ce sera sûrement des chiffres faramineux. Dans les terroirs où ils sont élevés leur nombre baisse encore plus vite. Le poulet sera sûrement bientôt un met rare ; peut-être, pas pour maintenant mais il y a matière à réfléchir sur la manière de changer ces habitudes citadines.
Un poulet flambé, braisé, grillé, sauté… accompagné d’une bonne bière à coté d’une belle go à 23 heures. Voilà l’idéal festif de nos citadins. Des habitudes pas très favorables à la santé. Manger après 21heures est dangereux ! Mais dans nos villes on s’en fout. Si tu es dans mon club d’aigris et que tu dis ça au pote, il t’envoie vite balader. Le poulet est bon pour la santé, te répondra-t-il. Pourtant, des études ont montré que l’homme n’a réellement besoin, par semaine, que d’une cuisse de poulet.

Si tu as de l’argent, paye ton poulet, mange-le et laisse parler les gens. Le mec qui donne 1000 FCFA à madame à la maison pour la popote, pleure tous les jours sur ses problèmes au bureau, c’est encore lui qui planifie 5000 FCFA au poulet drome du coin pour manger lui seul un poulet entier.
Ça me rend malade…c’est pour cela que je suis toujours du côté des aigris.
Le poulet mal tué, mal lavé, cuit dans des huiles impropres et des légumes sales est trop attirant, trop bon ! Mais il y a injustice quelque part, monsieur ou madame « fan de poulet », à force de manger peu équilibré, va pousser le ventre, grossir énormément et peut-être s’en défaire.
D’ailleurs, c’est comme cela que ça s’est passé pour le porc au four, ou le mouton grillé. Chaque met a eu dans nos villes son heure de gloire. C’est pourquoi je me dis que cette mode risque de changer. Nos poulets pourraient dans quelque temps être relégués au second plan, détrônés par le poisson. D’ailleurs il y a des signes, jetez un œil dans les poissons dromes.
Mon pote Romaric me jurait la dernière fois que le poisson ne va jamais manquer parce que la mer en regorge. Mais j’ai fais semblant de le croire (entre amis il faut souvent jouer à l’idiot pour faire plaisir à l’autre). Donc j’ai fais semblant de le croire alors que j’ai vu plein de documentaires sur la menace d’extinction de certaines espèces de poisson dûe aux changements climatiques ou à l’action de l’homme.
Un équilibre doit rester dans la nature pour que l’homme, un des éléments de la chaîne, puisse espérer survivre. Mesdames et messieurs, nous ne sommes pas les maîtres du monde mais seulement un maillon d’une chaîne. Pour notre propre survie il va falloir réfléchir à notre consommation.
Comme c’est beau de vous faire une leçon sur la nature ! J’adore ça ! Mais il est temps pour moi de vous quitter puisqu’il y a un bon pointeur qui m’a invité cette semaine. Devinez où ? Au poulet drome. Il faut que j’y aille avant que le prix du poulet n’augmente à 3000. Explication : en économie la loi de l’offre et de la demande prédit que lorsque la demande dépasse l’offre le facteur prix connaisse une progression positive.
Par Bendré


La Rédaction



1.Posté par wax waxeet le 14/04/2012 12:46
waxo jamm gros bleme, ha bon moi ki aime les pothies.....!

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