LES CHAMBRES 42 & 43 DE LA PRISON DE REBEUSS: Ces journalistes et politiciens qui y ont séjourné

Très célèbres, ces chambres, souventes fois occupées par des autorités ou célébrités, sont très redoutées. Elles ont accueilli beaucoup de pensionnaires qui n’ont pas manqué d’en parler à leur sortie. Qui sont-ils ? Zoom sur …


Un célèbre roman policier « Le meurtrier habite au 21 » décrit la demeure du meurtrier comme un lieu mythique dont la seule évocation faisait peur. Seulement, le 21était une maison de pension, habitée par des personnes venant de divers horizons. Et malgré sa célébrité, cette maison était très redoutée. On pouvait se retrouver tué ou confondu par le vrai meurtrier, et se retrouver en prison au moins pour quelques temps. Ici, nous pouvons, à la place de « 21», dire « 42 » ou « 43 », pour parler des célèbres chambres de la prison de Rebeuss. Malgré leur célébrité, elles restent un mythe pour la population. S’il y a une information juste et nette recueillie, c’est que ces deux dortoirs de détenus sont réservés aux politiciens, autorités et autres journalistes incarcérés. Des hôtels à cinq étoiles, que seul le majordome (régisseur général) est habilité à y loger (muter) un prisonnier. Alors que pour les mutations dans les autres secteurs, les gardes pénitenciers peuvent agir. Un petit souvenir pour parler des hommes politiques et célébrités ayant séjourné dans ces lieux tant connus et tant redoutés.
LES JOURNALISTES MADIAMBAL ET EL MALICK
L’on se souvient encore des slogans ou cris de cœur sur des pancartes : « libérez Madiambal Diagne », « Un jour de prison, c’est déjà trop », « Ma plume, ma liberté » ou encore, « Nous sommes tous des Madiambal ». Le 9 juillet 2004, le journaliste éditeur du journal Le Quotidien était incarcéré pour la « diffusion de correspondances et de rapports secrets » et « diffusion de nouvelles tendant à causer des troubles politiques graves ». La mobilisation de tout un peuple visait également à faire abroger la loi qui l’avait jeté en prison. Le sieur avait occupé la chambre 42 de Reubeuss. El Malick Seck de facedakar, alors directeur de publication de 24H CHRONO, poursuivi pour « diffusion de fausses nouvelles, d’offense au chef de l’Etat, manœuvres tendant à troubler l’ordre public et d’injures publiques », a, lui aussi fait la prison de Reubeuss, dans la même chambre que son confrère Madiambal. Emprisonné à trois ans ferme et une suspension de trois mois de son journal, le journaliste bénéficiera de la grâce de Me Wade, alors président de la République.
PAR QUI COMMENCER CHEZ LES POLITICIENS ?
Les politiciens se sont succédé dans ces chambres pour des motifs où délits différents. Sidy Lamine Niass se glorifie encore de son séjour dans ce domaine et ne rate jamais l’occasion d’en parler à ses invités. Le président Wade, du temps de l’opposition, y a séjourné, ainsi que plusieurs de ses compagnons de combat. Le dernier en date est Idrissa Seck, sans doute, le plus célèbre. Le maire de Thiès a, pourtant, toujours clamé son innocence. Barthélémy Diaz aussi a occupé la chambre 42. Et, nous dit-on, le jeune socialiste y était bien logé, avec tous les honneurs.
Des victimes des audits ont également élu domicile dans ces chambres mythiques. Si Christian Salvy loge dans la chambre n° 42, Amadou Kane Diallo, Dg du Cosec est son voisin de la 43. Ils sont respectivement poursuivis pour détournement de deniers publics et usage de faux en écriture et malversation. Les mauvaises langues affirment même qu’avec les audits, plusieurs hommes politiques risquent de séjourner dans ces chambres toujours aussi célèbres.
REWMI QUOTIDIEN