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Opinion

LE DESTIN POLITIQUE DE MIMI TOURÉ: MYSTÈRE, GRANDEUR ET DÉCADENCE D'UN PM


Mardi 11 Mars 2014

Que se passe-t-il dans la tête de Mme Aminata Touré, Premier ministre ? Sauf à pouvoir lire dans un marc de café, bien malin est celui qui peut traduire en mots lisibles et intelligibles les angoisses du chef du gouvernement. Ballotée entre son légitime désir d’avenir politique et sa loyauté envers le Président, elle avait choisi le mode silencieux et les parcimonieuses sorties médiatiques pour gérer sa délicate posture. Malgré tous les démentis sur la mauvaise qualité de ses relations avec le Président Macky, on sent l’air de malaise qui souffle à la tête de l’exécutif.

En politique, on le sait, les signes et les traces sont plus éloquents que les paroles. Et à les regarder de près, il y a aucun doute, Mimi et Macky, même en famille, ne peuvent plus, à l’état actuel des choses passer les vacances ensemble. Une petite litote pour dire que si le courant passe comme le soutiennent, timidement, les deux, l’enthousiasme n’imprègne plus les rapports. Les attaques frontales menées contre Mme Touré par les proches du Président ne trouvent pas de répit. Elles ne sont ni condamnées, ni dénoncées encore découragées par le Président.

Pis on a même le sentiment que s’en prendre à Mme Aminata Touré est devenu un fonds de commerce, pour bien des francs tireurs de l’APR et de Macky 2012. Et pourtant, stoïque et droite dans ses bottes, le Premier ministre fait de la dénégation son pare-feu contre ce qu’elle a encore appelé des rumeurs (dimanche au cours de l’émission Grand Jury de RFM).

La main sur le cœur, elle professe que, dans ses relations avec «son patron », tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et pourtant des proches de Mme Touré s’indignent des prises à parties dont elle est l’objet par ceux qui lui reprochent de nourrir trop d’ambitions ou encore de souhaiter voire susciter l’échec du Président, pour pouvoir servir d’alternative ensuite.

Il se dit dans cet entourage que le PM aurait proposé au Président un profil de chef de gouvernement comme remplaçant. Vrai ou faux ? Une chose est certaine le Président manifeste de plus en plus le désir de gouverner directement et de gérer sans interface les affaires du pays. Cette attitude s’accommode-t-elle avec ce bicéphalisme actuel, qui n’est pas dicté, rappelons-le, par la constitution. Autrement dit, avoir un Premier ministre n’est pas une obligation constitutionnelle pour le Président de la République, notre régime n’étant pas essentiellement parlementaire.

Que se passe-t-il donc entre le Président et son Premier ministre ? Qu’est-ce qui les oppose ou les sépare, eux qui avaient tout pour former un couple idéal à la tête de l’État ? Un problème d’égo, de philosophie politique, d’éthique ou de conviction ? Le Président gère la réalité d’un pouvoir dont il est le responsable. Son éthique de conviction et de responsabilité peut l’amener et l’amène à prendre des décisions, à opérer des choix d’actions ou de personne qui peuvent heurter une dame, réputée droite et peu encline aux compromissions.

C’est son éthique de conviction qui l’empêcherait de se compromettre ou d’avaler des couleuvres comme ce fut le cas dans la préparation et la promotion du Projet Sénégal Emergent. Réduit à un rôle d’ingénieur après travaux, le Premier ministre s’est limité à jouer un rôle de convenance, en défendant du bout des lèvres un projet pour la conception duquel, elle n’a pas posé aucune brique.

Le travail de coordination étant exclusivement confié au virevoltant ministre de l’Économie et des Finances qui a pris le relais du cabinet Mac Kinsey. Écartée dans la conception et isolée dans la réalisation, rabrouée dans la crise de l’eau provoquée par la SDE en septembre dernier, ravalée au rang de faire-valoir au cours des cérémonies officielles religieuses du Magal et du Maouloud, Mme Touré s’est emmurée dans son silence. Et quand elle sort de cette posture mutique, c’est pour tenter de faire taire les rumeurs et conforter sa loyauté.

Le pouvoir, on le sait, repose de trois paradigmes : le mystère qui fascine et attire, la grandeur qui élève et la décadence qui angoisse. Visiblement Mme Touré a passé les deux étapes et la troisième se dessine déjà. A peine neuf mois après sa nomination, pour accélérer la cadence des réformes, le rouleau compresseur des partisans du Président pourrait faire d’elle la première étape de leur inexorable boulimie de pouvoir. La dégringolade de Mme Touré a-t-elle commencé ?

SENEPLUS






1.Posté par Niit le 11/03/2014 12:48
Tout cela, c'est du verbiage. Vous cherchez des problèmes là où il en existe pas.

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