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Opinion

L’émergence Citoyenne en marche


Jeudi 2 Février 2012

Le 27 janvier 2012 sonnera comme la date de la mise à mort définitive de la démocratie au Sénégal. Le Président Wade et ses affidés ont définitivement mis à nu la démocratie sénégalaise. Elle se retrouve aujourd’hui les fesses en l’air, la risée de l’Afrique voire du monde entier. Ce constat est d’autant plus douloureux que les Sénégalais vivaient encore dans l’illusion que leur république était un modèle. Qui n’a pas entendu dire « Ah non ! Pas au Sénégal, nous sommes cités en exemple, tout le monde nous envie notre démocratie » ? Un examen rigoureux et dépassionné montre qu’il n’en n’a jamais rien été. Nous avons toujours vécu dans l’illusion d’une démocratie.


L’émergence Citoyenne en  marche
Il ne s’agit pas de nier ici l’existence des conditions d’une démocratie. Il existe au Sénégal le cadre constitué par des pouvoirs exécutif, judiciaire et médiatique. Mais nous en sommes restés au stade du cadre ! En effet les pouvoirs successifs n’ont pas eu la volonté de construire une véritable démocratie. Et le mérite revient au Président Wade d’avoir poussé l’absurde jusqu’au bout afin de prouver à la face du monde que le Sénégal a toujours vécu dans un présidentialisme obscur adossé à un clientélisme érigé en mode de gouvernance. La décision du conseil constitutionnel dont tous les magistrats sont nommés par le Président de la République est une illustration parfaite de l’absence de séparation des pouvoirs. Par souci de décence, nous ne parlerons pas ici des organes de presse publics devenus organes d’état et qui ont failli à leur mission de service public. Le Sénégal est aujourd’hui à un moment décisif de son histoire. Et comme dans toute Histoire, certains hommes y entrent par la grande porte et y resteront dans les pages glorieuses. D’autres par contre y entrent par la grande porte mais se retrouveront dans les pages du déshonneur. Le Président Wade sera dans le second groupe car il pourra porter à son bilan  d’avoir fortement mis à mal nos valeurs de dignité, du sens de l’effort, du respect de la parole donnée, etc. Mais nous devons le remercier d’avoir permis l’émergence du citoyen sénégalais. Son comportement abusif à la tête de l’état, le pillage des ressources en faveur de son clan et l’irrespect dont il témoigne vis à vis des Sénégalais ont été des facteurs décisifs. Et c’est un mouvement inéluctable. Plus rien ne sera comme avant. Les citoyens aspirent désormais à une véritable démocratie et aucune répression ni intimidation ne les feront reculer. C’est ce que les Sénégalais ont librement exprimé et formalisé au sein des Assises Nationales. Ils veulent une république exemplaire avec une vraie séparation des pouvoirs. Ils veulent un régime parlementaire, un gouvernement sous le contrôle du parlement, des parlementaires élus au suffrage universel et qui rendent compte à la nation. Ils veulent des institutions fortes non partisanes, un état fort à l’abri de toute pression politique. Ils veulent des leaders éclairés avec un véritable projet pour le Sénégal, un projet réfléchi et ambitieux pour prendre part à la marche du monde. Ils veulent des leaders patriotes qui aiment le Sénégal, qui sont fiers d’être des Sénégalais et qui veulent porter haut le flambeau de la nation. C’est cela l’émergence citoyenne, un vent de liberté, une aspiration à se défaire des liens  de la honte, une aspiration à être acteur de son développement, une aspiration à l’humanisme, une aspiration à être responsable. WADE dégage !
 
                                                                                                           El Hadj Salim Camara dit Serigne Ass Camara



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