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Société

L’école Bilingue Sénégalo-américaine fermée par un forcing Plus 500 élèves en souffrance en pleine année scolaire


Vendredi 31 Janvier 2014

D’habitude quand on parle de litige foncier, on pense souvent à Sangalkam, Mbaane et autres localités plus ou moins éloignées de la capitale sénégalaise. Pourtant chose inimaginable, en cœur de Dakar, pour un litige foncier à Bourguiba, plus de 500 élèves de ‘’Senegalese-American Bilingual School’’ (SABS) sont privés de leurs salles de classes du fait du forcing d’un propriétaire de terrain mitoyen. Imaginez, une école ou plus simplement même une maison qui n’a aucune issue, on ne peut ni y entrer, ni en sortir et vous aurez une idée des conséquences de ce litige foncier qui oppose l’établissement à Mouhamadou Moustapha Sall, petit fils de feu le marabout Abasse Sall.

Comment est-ce possible ?

Cette situation s’est produite tout simplement, parce que le couloir qui leur servait de passage pour accéder à leur établissement scolaire a été détruit durant les fêtes de Noël par Mouhamadou Moustapha Sall, un petit fils du défunt Abasse Sall, propriétaire du terrain mitoyen au site abritant le lycée de SABS.
Selon Saliou Ndaw, le Directeur adjoint de l’établissement, tout a commencé il y a deux ans quand M. Sall a acquis le terrain, avec la volonté d’y ériger un immeuble de 07 étages à usage d’habitation, destiné à la location. D’après les explications recueillies auprès de M Ndaw, sans vouloir trop le charger, le cadastre a sa part de responsabilité dans ce litige, mais la direction de l’urbanisme, (pour ne pas dire le ministère) a en la plus large part. Pour la régularisation, le bureau du cadastre n’a pas été assez regardant, car il aurait vite trouvé que quelque chose cloche, pour un bâtiment (l’école) qui n’aura plus aucune voie d’accès. Mais la direction de l’urbanisme en délivrant l’autorisation de construire à M. Sall a préféré donner libre cours à un litige foncier portant une centaine de mètres carrés (ö combien cruciale) opposant le Sieur Sall et Madame Fall, bailleur de SABS. Les services de l’urbanisme sont indexés parce que selon M. Ndaw l’ordre de casser le couloir est venu de là-bas.
« C’est ce qui a poussé Mouhamadou Moustapha Sall à prendre possession de ‘’son bien’’ sans tenir compte des enfants qui pourtant semblent être son sacerdoce » explique le Directeur adjoint.

Difficile de commenter une décision de justice mais...

Quand le litige a été porté devant Dame justice, c’est pour buter sur une bizarrerie. Une plainte a été portée devant le procureur, mais le délibéré du juge des référés, au lieu de se prononcer sur l’objet de la plainte (la destruction de l’unique voie d’entrée), a juste confirmé l’appartenance du couloir au sieur Sall. Plus clairement, même si la voie construite (l’unique voie d’entrée et de sortie) a été construite sur la portion du terrain objet du conflit, aucune partie ne devait se faire justice alors que le litige est encore pendant devant la table des juges. C’était cela l’objet de la plainte.
Mais appelé à trancher sur cette façon d’agir, le juge en charge du dossier a validé un acte qui pourrait s’apparenter à du vandalisme, ce qui pourrait désormais se poser en jurisprudence dans les cas de conflits qui font légion à travers le Sénégal.
Malgré une solution provisoire pour éviter du retard dans l’étude de ces braves potaches, ces lycéens de la ‘’SABS’’ vivent aujourd’hui des moments extrêmement angoissants, situation que regrette Saliou Ndaw le directeur adjoint.
« Je ne peux pas comprendre que dans un pays qui dit compter sur ses enfants, que l’on puisse agresser des élèves dans leur lieu d’apprentissage. Comment peut-on, en pleine année scolaire, obliger une école à fermer et que le juge qui cautionne cette forfaiture ?» se demande-t-il encore
Quelle suite donner à cette affaire qui ne peut pas perdurer ?

Pour l’heure, une demande de servitude est déposée au niveau de l’urbanisme nous dit Mr Ndaw parce que « c’est un droit » et tout le matériel de SABS reste encore bloqué à l’intérieur du site. Il a conclu en assurant que « toutes les voies légales seront explorées pour rétablir le caractère sacrée de l’école mais si aucun résultat ne suit, nous agirons comme M. Sall… »

DAKARACTU





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