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Société

L'autoroute a péage amplifie le calvaire des sinistrés de Médina Fass Mbao


Lundi 3 Septembre 2012

La cohabitation avec les eaux pluviales qui ont envahi les habitations et les rues de Médina Fass Mbao, a rendu la vie difficile pour les habitants de ce ce quartier de la commune de Diamaguéne, où la construction de l'autoroute à péage est indexée comme un facteur aggravant pour les inondations notées cette année.

‘’Chaque matin, nous enlevons l’eau des chambres. Nous sommes très fatigués. La nuit, nous ne parvenons pas à dormir parce qu’il y a beaucoup de moustiques, de grenouilles dans la maison qui nous font peur’’, déclare Diénaba Wade, une habitante du quartier, dont la cour est recouverte par des eaux verdâtres.

Pour sortir ou entrer dans la maison, la famille ne compte que sur une seule paire de bottes. Dans ces conditions, les plus jeunes ont été confiés chez un parent à Nord-Foire pour le reste de l’hivernage.
‘’Nous sollicitons de l’aide parce que nous sommes très fatigués. L’eau a envahi tous nos biens. Nous commençons à faire la cuisine au-delà de midi, après avoir écopé l’eau de pluie qui sort en même temps par le plancher. Et avant que l’eau n’atteigne à nouveau un certain niveau, le déjeuner est déjà servi’’, indique Mme Wade dont les lits et les armoires sont posés sur des briques.
‘’C’est en 2008 que nous avons commencé à vivre cette situation et chaque année nous remblayons avec du sable, mais rien n’y fait’’, raconte-t-elle.

Trouvé vers 16h sur la terrasse de sa maison en train de déjeuner avec deux enfants, Cheikh Sène également fait constater l'état de sa maison, inondée à midi, "à l’heure du repas.’’

‘’C’est très dur de vivre avec les eaux pluviales. Tous nos bagages sont sur la terrasse parce que les chambres sont inondées. Nous passons la nuit ici s’il ne pleut pas. Mais, ce que Dieu a fait, personne n’y peut rien’’, poursuit-il, l’air résigné, tout en demandant à l’Etat de venir en aide aux sinistrés des inondations.

Mais, selon lui, la construction de l’autoroute à péage a contribué à empirer la situation. Il indique que si l’occasion se présente, sa famille n’hésitera pas un seul instant à déguerpir. ‘’Si nous avons où aller, dit-il, nous n’allons pas tarder à le faire. C’est la première fois que cela nous arrive et c’est dû à l’autoroute à péage dont l’eau rougeâtre descend directement dans nos maisons.’’

Son voisin Khassim Bodian estime que la construction de l’autoroute à page n’est en fait qu’un facteur aggravant. ‘’Nous sommes dans une dépression et les eaux des alentours se rencontrent ici. Mais, c’est l’autoroute à péage qui a fait empirer la situation. C’est sur des briques que nous avons posé les lits, les armoires et tout ce qui ne peut résister à l’eau.’’

Pour lui, la solution passe par la réalisation d’un canal pour éviter que l’autoroute ne soit un obstacle à l’écoulement des eaux pluviales. A défaut, dit-il, les populations devront toutes s’en aller.

Assise avec sa fille et ses petits-fils sur les escaliers d’une maison en construction, Fatou Sow pointe elle aussi un doigt accusateur sur l’infrastructure routière.

‘’Nous sommes très inquiets. De 2009 à nos jours, c’est le même scénario, mais c’est cette année que l’eau a atteint ce niveau avec l’arrivée de l’autoroute à péage. Nous n’osons pas mettre les pieds dans cette eau parce qu’il y a des grenouilles, des insectes’’, explique-t-elle.

Ne pouvant plus vivre dans leur maison, Mme Sow et sa famille ont loué un bâtiment en face de la leur. ‘’Finalement, nous avons loué cette maison à 20 mille francs en attendant que l’eau quitte notre maison. Elle n’a pas d’électricité, de robinet, de fenêtre, et la construction n’est pas finie’’, déplore-t-elle.

‘’Quand il commence à pleuvoir, toute la famille se réveille pour enlever l’eau juste après la pluie. C’est très difficile. Les membres de ma famille ont leur corps couvert de boutons à cause de l’eau sale et des grenouilles, ainsi que les moustiques qui nous empêchent de dormir’’, se lamente Alimatou Diallo, trouvée en train d’évacuer l’eau verdâtre avec un seau.

‘’Je suis âgée et j’ai des problèmes de vision. Je suis tombée dernièrement dans les eaux, en allant à la boutique. Je n’ai pas de lit et, quand il pleut, je n’ai plus où mettre mon matelas pour me coucher’’, confie Rokhaya Séne.

A part les maisons inondées, les eaux pluviales ont aussi envahi le centre de santé de la localité. Mais les responsables trouvés sur place n’ont pas voulu se prononcer sur cette question.

Un atelier de menuiserie situé dans la même rue, se trouve également sous les eaux. ‘’Les eaux ont envahi mon atelier et j’ai beaucoup de matériels d’une valeur d’environ un million cinq cent francs CFA (1 500 000 F CFA). Grâce à Dieu, j’ai des clients compréhensifs parce que la date de livraison de leur commande est dépassée", explique Serigne Fall, menuisier ébéniste.

Lui aussi indexe la construction de l’autoroute à péage. ‘’[…] D’habitude, après la pluie, l’eau coulait et même les voitures circulaient sans problème. Mais cette année c’est l’enfer que nous vivons’’.
APS





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