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Riche homme d’affaires devenu chef de guerre, le Congolais a été déclaré responsable de la vague de meurtres et de viols commis par sa milice en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003 . Dans ce pays où ils s’étaient rendus pour soutenir le président Ange-Félix Patassé face à une tentative de coup d’Etat menée par le général François Bozizé, quelque 1 500 hommes du Mouvement de libération congolais (MLC) ont tué, pillé et violé.
C’est la première fois que la Cour condamne un chef militaire en vertu du principe de la « responsabilité du commandant », et qu’elle retient l’utilisation de viols et violences sexuelles en tant que crimes de guerre. Selon le verdict rendu en mars par la CPI, Jean-Pierre Bemba n’a pas pris « toutes les mesures nécessaires et raisonnables » pour éviter ces crimes alors qu’il disposait d’un « contrôle effectif » sur ses hommes.
« Mobutu miniature »
Jean-Pierre Bemba, 53 ans, est le fils d’un riche homme d’affaires proche de l’ancien dictateur Mobutu Sese Seko. Surnommé le « Mobutu miniature », ce colosse de 1,90 m au visage rond, intraitable et autoritaire, avait créé et dirigé le MLC en République démocratique du Congo, après avoir quitté Kinshasa en 1999 à la suite de la prise du pouvoir par le chef rebelle et père de l’actuel président Laurent-Désiré Kabila.
Sa milice a régné en maître dans la région de l’Equateur et une partie du nord-est du pays. A la fin de la deuxième guerre du Congo (1998-2003), le chef de guerre est devenu vice-président du gouvernement de transition de Joseph Kabila de juillet 2003 à décembre 2006 après avoir perdu au deuxième tour de l’élection présidentielle contre ce dernier.
Installé en Europe, il a été arrêté à Bruxelles en 2008 pour être remis à la CPI, où il a plaidé non coupable tout au long de ce procès ouvert en novembre 2010.