Politique

Gros nuages sur les élections législatives: «Il faudra 25 heures pour 300 votants»


Samedi 17 Juin 2017

SENXIBAR- La pléthore des listes de candidats aux élections législatives du 30 juillet prochain risque de handicaper le bon déroulement du scrutin. Selon le quotidien l'AS, une simulation de l’ONG 3 D a permis de se rendre compte qu’il faudra au moins 25 heures pour faire voter 300 électeurs.

Quarante-sept listes de candidats seront en compétition le 30 juillet prochain pour 165 sièges à l’Hémicycle. Un vrai casse-tête pour les autorités chargées de l’organisation de ce scrutin. D’aucuns soulignent que le vote pourrait se dérouler sur deux jours. En tout cas, avec la configuration actuelle, il serait très difficile que le scrutin se déroule sur une seule journée. D’autant que les bureaux de vote ne sont autorisés à fonctionner que de 8 heures à 18 heures, soit dix heures de temps.

Exceptionnellement, des dérogations sont admises jusqu’à 20 heures. Tout compte fait, une étude de l’ONG 3D révèle que ce temps imparti pour le déroulement du vote ne pourrait être respecté pour ce scrutin. Dans une simulation faite par 3D avec des bulletins blancs et tout le matériel électoral nécessaire, il est ressorti qu’il faut au minimum quatre minutes pour chaque électeur. Et dans un bureau de vote moyen comportant 600 électeurs, il faudra 25 heures pour que les 300 puissent exercer leur droit de vote. Cela étant, moins du quart des électeurs ne pourront satisfaire à leur devoir civique. Sauf changement, il est impératif d’étaler le processus électoral sur deux jours pour que tous les citoyens puissent voter convenablement.

Or, une telle situation va à l’encontre des dispositions du nouveau code électoral qui dans son article L 63 dispose que l’élection se tient en un jour et c’est le dimanche. Mais l’histoire a démontré que par le passé, une élection au Sénégal, s’est tenue sur deux jours. Il s’agissait des élections locales de 1996 coïncidant avec l’Acte 2 de la Décentralisation érigeant les communes d’arrondissement. Des élections qui ont été décriées et considérées comme une catastrophe. A l’époque, un camion électoral acheminant le matériel à l’intérieur du pays « s’était même égaré» entraînant la reprise du vote dans le Sénégal des profondeurs, une semaine plus tard.



Abdoul Aziz Diop