Société

Grève, aujourd’hui, des travailleurs de Sonatel : Avis de perturbations sur le réseau


Jeudi 17 Novembre 2011

Leur préavis de grève ayant expiré depuis le 03 novembre dernier sans que leur cause ne soit entendue, les travailleurs de Sonatel ont décidé de croiser les bras aujourd’hui. Une grève de 24 heures a, en effet, été décrétée par l’intersyndical des travailleurs de l’entreprise de télécom pour pousser l’Etat à retirer la surtaxe sur les appels entrants au Sénégal.


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Les agences de Sonatel seront fermées ce jeudi. Après l’expiration de leur préavis de grève le 03 novembre dernier, l’intersyndical des travailleurs de l’entreprise de télécommunication a décidé de passer à la vitesse supérieure pour pousser l’Etat à faire machine arrière. Ces syndicalistes, qui étaient en assemblée générale, hier, ont décrété une journée de grève de 24 heures, ce jeudi. Mamadou Aïdara Diop, le coordonnateur de l’intersyndical des travailleurs de Sonatel que nous avons joint, hier, dans la soirée, souligne qu’après moult initiatives entreprises auprès des différents segments de la société pour dialoguer sans pour autant trouver de pistes allant dans ce sens, les travailleurs entendent observer un arrêt de travail aujourd’hui. ‘Notre préavis de grève est épuisé sans qu’aucune solution ne soit trouvée à nos problèmes. Nous avons alors décidé de ne pas nous présenter à nos postes de travail à partir d’aujourd’hui (ce mercredi : Ndlr) à minuit’, indique Diop. Qui assure qu’ils n’en sont pas encore à la phase de confrontation et que cette journée est juste un avertissement. En effet, selon le syndicaliste, les travailleurs de Sonatel, sont déterminés vaille que vaille à obtenir le retrait du décret sur les appels entrants. Et pour y arriver, ils useront de toutes les possibilités qu’offre la loi. Préférant rester chez eux, les travailleurs de Sonatel ne donnent aucune garantie sur la disponibilité du réseau de télécommunication ce jour. ‘Comme toute grève, ce mouvement ne manquera certainement pas de provoquer des perturbations. De la même manière que les enseignants ou les médecins, une grève crée toujours des dysfonctionnements dans le secteur’, prévient Diop.
Ne craignant des représailles de l’Etat comme ce fût le cas avec les travailleurs de Senelec à la fin des années 90 avec le régime socialiste, Mamadou Aïdara Diop assure que lui et ses camarades ont pris toutes les dispositions pour faire face à toute tentative d’anéantissement de leur mouvement contre l’application de ce décret présidentiel qui impose une surtaxe de 49 francs Cfa sur chaque minute de téléphone terminé au Sénégal.
Pour s’opposer à cette mesure gouvernementale, les travailleurs de Sonatel avaient déjà entrepris une journée d’action le 05 août 2010. Une journée de perturbation durant laquelle, le Sénégal était déconnecté du monde, parce que privé de téléphonie et d’Internet. Ils avaient ainsi donné à l’Etat un avant-goût de leur capacité de nuisance. Un message qui semblait bien passait à l’époque puisque quelques semaines plus tard le gouvernement avait suspendu, avant d’annuler, le contrat déjà signé par l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) avec la société de droit haïtienne, Global voice group, chargé de contrôler les appels entrants. Mais, c’était un recul pour mieux sauter. Une année après, le gouvernement a dépoussiéré le projet et le président de la République a signé le décret 2011-1271 du 24 août 2011 abrogeant et remplaçant le décret N°2010-632 du 28 mai 2010 pour instituer un système de contrôle et de taxation des communications téléphoniques internationales entrant au Sénégal.
Voyant en ce décret une menace sur leur secteur et sur la pérennité de leur outil de travail, les travailleurs de Sonatel ont depuis quelques mois engagé la lutte pour le retrait du décret même si l’Etat fait jusque-là la sourde oreille.
Seyni DIOP


walf

La Rédaction