Economie

GESTION DE LA POSTE: Plus 4 milliards de masse salariale


Jeudi 10 Mai 2012

La gestion des ressources à la Poste a encore été clouée au pilori par le Syndicat national des travailleurs des postes et télécommunications (Sntpt) qui, ne veut plus de l’actuel directeur général. Ils l’ont rappelé ce mercredi 9 mai à Dakar, dans le cadre d’une conférence de presse.

Informer l’opinion et alerter les nouvelles autorités sénégalaises sur les priorités. C’est ce qui semble avoir guidé la démarche des postiers sénégalais regroupés au sein du Syndicat national des travailleurs des postes et télécommunications (Sntpt). Ses responsables, en conférence de presse ce mercredi 9 mai à Dakar, ont dénoncé ce qu’ils appellent la « mal gouvernance du Directeur Général ». Clouant la gestion de ce dernier au pilori, ils révèlent une masse salariale de plus de 4 milliards de FCfa « depuis son arrivée à la tête de la boîte », affirment-ils. « Quand le directeur général prenait les règnes de cette entreprise, la masse salariale était à un peu moins de 6 milliards, aujourd’hui elle est d’un peu plus de 10 milliards », a déclaré le Secrétaire général national dudit syndicat, Mamadou Diallo. Pour ce dernier, cela découlerait d’un nombre pléthorique du personnel par le fait d’ « une gestion clientéliste ».

M. Diallo de poursuivre en expliquant que « vous allez dans les réseaux, dans les bureaux où il y avait un gab d’effectif de deux ou trois personnes, vous vous retrouverez avec un effectif de personnes où les gens sont obligés de travailler en brigade, non pas parce qu’il y a un volume important de travail mais il y a un problème d’encombrement », poursuit le secrétaire général national tout en appuyant sur le service postier avec « des recrutements où des gens ne savaient même pas lire qui prenaient en charge le courrier […] alors que la distribution c’est quelque chose de sérieux, et l’acheminement aussi ».

Mamadou Diallo va plus loin sur la transmutation rapide des contrats par le Directeur général, Mamadou Lamine Thior. « Des contrats à durée déterminée (Cdd), parce qu’il y a une atmosphère de fin de règne, on se précipite pour les transformer en Contrat à durée indéterminée (Cdi) au mépris de ce que prescrit la loi en la matière », martèle-t-il en prolongeant « dans l’effectif théorique des personnes qui perçoivent à la fin du mois un salaire mais qui ne sont jamais présentes parce que tout simplement elles sont au lycée ou à l’université entrain de faire leurs études ».
Autant dire que les postiers ne veulent plus du Directeur général de la Poste, Mamadou Lamine Thior.
Moins 51% de recettes

Abordant la question des télécommunications, les postiers ont évoqué la vente d’une partie des actions de l’Etat par le précédent régime à la multinationale France Télécom qui, selon eux, « détient actuellement la majorité avec 52% ». Selon Ousmane Diagne, trésorier dudit syndicat, « on dit que la Sonatel et les opérateurs vont verser une somme de 70 milliards. Si on avait vendu ces actions, il y a deux ans, sur ces 70 milliards, le débat ne serait poserait même pas. Car le précédent gouvernement, sur la vente de ces actions, avait comme objectif de mettre de l’argent dans ses poches ».

Aussi, le Syndicat national des travailleurs des postes et télécommunications (Sntpt) demande au nouveau régime de faire plus preuve de diligence suite à l’annulation de la surtaxe sur les appels entrants, pour sauver le service public de la Poste. « Partout dans le réseau, ce sont des baisses drastiques de recettes budgétaires allant jusqu’à 51% surtout dans les centres de recettes les plus importants […] il est urgent que la question du changement de gouvernance soit réglée pour permettre la reprise en main par les postiers de leur outil de travail par la conception d’un véritable projet d’entreprise partagé », lance Mamadou Diallo au gouvernement.
SUDONLINE.SN



Abdoul Aziz Diop