Société

GARDIENAGE ET SAISON DES PLUIES : L’enfer hivernal des gardiens


Dimanche 18 Septembre 2011

SENXIBAR - Dans les quartiers résidentiels, l’individualisme tue la solidarité entre voisin. Et Les gardiens sont les principales victimes de ce manque de solidarité. En cette période hivernale, ils ont tous les problèmes du monde pour assouvir leurs besoins naturels nécessaires : Manger ou boire et aller à la toilette constitue un menu spécial sous les pluies nocturnes, pour ces pères de familles. Dans l’univers de ces agents de sécurité qui souffrent dans le mutisme.


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Etre gardien dans un quartier résidentiel, c’est vivre les flammes de l’enfer. Surtout en cette période hivernale. Dans ces milieux chics, chacun pour soit Dieu pour tous. Ici personne on ne se soucie des conditions de travail de son gardien. A Sacré-cœur 1, Moussa Konté loue ses services au détriment de sa vie. Pour juste nourrir sa progéniture. Trouvé devant la concession des Diop, il se niche sous un arbre d’acacia pour se protéger contre la pluie. Ainsi, « nous prenons tous les risques du monde pour y parvenir. Que faire ? Le salaire est dérisoire. Les conditions sont très difficiles. Il n’y a pas de case devant les maisons. Nous sommes pendant toute une nuit sous la pluie. Parfois on ne mange pas. Quand nous sentons la nécessité parfois d’aller aux toilettes pour se soulager, c’est une éternelle balade. On ne sait pas où aller. Car les propriétaires ne se soucient pas de tout cela. Leurs toilettes sont internes et personne ne nous permet d’en user », renseigne-t-il.  Moussa a les habits bien trempés. Sur sa chaise, il essuie son visage avec sa main. 00h a sonné, dans la rue, seuls lui, son voisin (un gardien) et votre serviteur) sont encore dehors sous les quelques goutes d’eaux qui s’infiltre dans nos tête. Monsieur Konté, qui réclame son appartenance à la société Ram Dam, déverse sa bile dans la désolation : « On nous a promis des boubous en toile pour qu’on se protège mais jusqu’à présent on a rien reçu». A côté, sous le géant immeuble Khady no 82 97, qui s’impose dans toute sa splendeur,  Mouhamed Dème range ses quelques affaires, rajuste sa chaise pour bien s’endosser. Il s’agit d’un grand homme, vêtu d’un débardeur multicolore. Lui s’en remet au tout puissant. «Ce métier nous l’exerçons avec une bonne fois. C’est difficile. Mais ce n’est pas grave. Par ce que aussi nous devons nourrir notre famille», fulmine-t-il  avant de se révolter : « sauf qu’il faut le dire les sociétés de gardiennage peuvent combattre tout cela. Ici, on ne vous voue aucune considération. On vient travailler à partir de dix-huit heures. A la coupure du jeun pendant le Ramadan qui vient heureusement de prendre fin. On ne boit que de l’eau. Parfois on ne mange pas. La nuit quand il pleut, on surveille ces matériels. Car ce sont des voitures et des motos qui valent de millions. Si on les vole on est foutu». Entre regret, tristesse et désolation, ces gardiens pères de famille s’accrochent encore mettre leurs familles à l’abri du besoin, en attendant de trouver mieux.
ABS  

La Rédaction