Connectez-vous
Société

Fête du travail : Le salaire nourrit-il son homme ?


Mardi 1 Mai 2012

Fête du travail : Le salaire nourrit-il son homme ?
Le Smig, au Sénégal, c’est à peu près ce qu’un nouveau bachelier, titulaire d’une bourse entière, gagne par mois à l’université de Dakar. Dire qu’il y en a même qui émargent en deçà !
 
Au Sénégal, le fameux Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) s’élève à …36 243 francs Cfa. Avec une telle somme, un père de famille ne peut s’offrir qu’une piaule sans électricité à 25 000 F Cfa dans une des bourgades de Dakar, et un sac de 50 Kg de riz à 12 500 Fcfa à crédit chez le boutiquier d’à côté. Ni plus ! Pas même de l’eau, du sucre et un peu de charbon pour un léger plat de bouillie pour les enfants. Comme son nom l'indique, le salaire minimum interprofessionnel garanti détermine le salaire minimum sur la base duquel un travailleur devrait être rémunéré. Mais au Sénégal, le Smig n’est pas utilisé pour rémunérer les travailleurs.
 
Chef de la division Travail, à la Direction du travail et de la sécurité sociale, Oumar Fall indique que, au Sénégal, les rémunérations des travailleurs du secteur privé sont fixées par les conventions collectives qui régissent les relations entre les employeurs et les travailleurs de chaque secteur d’activité.Ceci est d’autant plus faisable que plusieurs conventions collectives définissent des catégories professionnelles qui classent les différents emplois. Les conventions collectives comportent également des annexes de barèmes de salaire qui fixent les salaires minima des différentes catégories professionnelles.
 
«A titre d’exemple, cite notre interlocuteur, un chauffeur d’une entreprise de commerce est classé à la 5ème catégorie de la convention collective du commerce et a un salaire minimum de 78 698 Fcfa».Tout en se référant aux annexes de salaires (voir par ailleurs, Ndlr), l’inspecteur du travail et de la sécurité sociale invite au constat selon lequel les travailleurs les moins rémunérés au niveau de chaque convention collective perçoivent un salaire supérieur au salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig).
 
Prime de panier
 
La plupart des conventions collectives du secteur privé ayant l’âge du Sénégal indépendant, ce sont les travailleurs des secteurs émergeants qui risquent de percevoir sur la base d’aucun texte juridique légal. Mais selon le Chef de la division travail de la Direction du Travail et de la Sécurité sociale Oumar Fall, les relations entre les travailleurs et les employeurs des secteurs d’activité qui ne disposent pas de convention collective sont régies par les dispositions de la convention collective du commerce. C’est le cas par exemple des travailleurs du secteur du nettoiement. Une sorte de convention fourre-tout, donc. Mieux ou pire, ces conventions ne sont pas régies par l’Etat, mais plutôt par les travailleurs représentés par les syndicats d’une part et d’autre part par le patronat, c'est-à-dire les employeurs. Le tout, précise notre interlocuteur, sous l’arbitrage des techniciens du ministère du Travail qui veillent à ce qu’il n’y ait pas de clauses contraires à la législation du travail.
 
La dernière réévaluation du Smig remonte au 1er janvier 1996, mais peu importe que le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) soit revu à la hausse ou non au Sénégal. Le Smig est, uniquement, utilisé pour déterminer la prime de panier qui est attribuée au travailleur qui effectue au moins six heures de nuit ou dix heures ininterrompues ou encore trois heures en plus de l’horaire normal fixé à huit heures par jour. «Une personne qui, à cause de son travail, ne peut pas prendre un de ses trois repas, il revient à l’employeur de lui payer la prime de panier. Elle est égale à trois fois le Smig horaire qui est de 209,10 F. Ce qui avoisine le montant de 627 F Cfa», renseigne l’inspecteur du travail et de la sécurité sociale, Oumar Fall.
 
Selon lui, la redécouverte du Smig ne serait pertinente que pour rehausser la prime de panier, mais pas pour fixer les salaires au Sénégal. «Le code du travail ne donne aucune base légale au Smig pour rémunérer les travailleurs», ajoute M. Fall. Avant sa révision en 1996, le Smig était de 201, 06 F/heure en 1989. Soit 34 849 Fcfa, le mois. Le salaire minimum interprofessionnel garanti est pour le Sénégal ce que le salaire minimum interprofessionnel de croissance est pour la France. Egalement connu sous l’acronyme (Smic), il est, en France, le salaire minimum horaire en dessous duquel aucun salarié ne peut être payé.

La Rédaction


Nouveau commentaire :
Facebook

Senxibar | SenArchive | Sen Tv | Flash actualité - Dernière minute | Politique | Société | Economie | Culture | Sport | Chronique | Faits Divers | Opinion | International | Sciences et Santé | Médias | Ils l'avaient dit | Emploi | Ramadan | Perdu de vue | Echos du tribunal | A la une | Achaud | resultats2012 | JOB | Theatre