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Société

Extradition de Habré : Alioune Tine redoute la peine de mort au Tchad


Samedi 9 Juillet 2011

Le militant des droits de l’homme Alioune Tine, connu pour sa détermination à faire juger Hissène Habré, a dénoncé vendredi la décision du gouvernement sénégalais d’extrader lundi cet ex-président tchadien vers son pays où, selon M. Tine, la peine de mort est en vigueur.‘’L’extrader (M. Habré) vers le Tchad, c’est le livrer à ses bourreaux, il est de notoriété que le chef de l’Etat tchadien Idriss Deby demeure son pire ennemi et son régime applique encore la peine de mort et pratique la torture ’’, a déclaré M. Tine sur la radio privée sénégalaise Sud FM.


Extradition de Habré : Alioune Tine redoute la peine de mort au Tchad
L’Etat du Sénégal a pris "la décision souveraine" d’extrader M. Habré vers son pays.‘’Il va quitter Dakar lundi 11 juillet à bord d’un vol spécial. Il sera accompagné par un représentant du président de la Conférence des chefs d’Etat et d’un représentant du président de la Commission de l’Union africaine’’, selon le porte-parole du gouvernement, Moustapha Guirassy.‘’Hissène Habré n’est pas un paquet qu’on fait passer sur un coup de tête, il vit en exil au Sénégal depuis 20 ans avec femmes et enfants’’, a souligné M. Tine, président de la Rencontre africaine de défense des droits de l’homme (RADDHO), une ONG basée à Dakar.
Hissène Habré vit à Dakar depuis son éviction du pouvoir en 1990 par Idriss Déby, actuel président du Tchad.Il est accusé de plusieurs milliers d’assassinats politiques et de torture systématique pendant les 8 années de sa présidence (1982 à 1990), des violations qualifiées de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture.‘’Il n’y a pas de procès équitable au Tchad pour Hissène Habré, alors que nous tenons à un jugement normal et à ce qu’il ne soit pas condamné à mort’’, a ajouté le militant des droits de l’homme.Il a appelé ‘’les Sénégalais à se lever comme un seul homme contre cela (l’extradition vers le Tchad)’’.En juillet 2006, le sommet de l’UA à Banjul avait mandaté le Sénégal de juger M. Habré ‘’au nom de l’Afrique’’, en lieu et place de l’extrader vers la Belgique.Le juge belge le réclamait pour le juger au nom du principe de "la compétence universelle" qui a été récusé par les dirigeants africains. Par contre, cette seconde option rencontre l’adhésion des ONG de droits humains.Accusé de plusieurs milliers d’assassinats politiques et de torture systématique pendant les 8 années de sa présidence (1982 à 1990), il bénéficie de soutiens politiques et locaux au Sénégal.
La conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA qui a tenu sa 17ème session ordinaire à Malabo, en Guinée Equatoriale, les 30 juin et 1er juillet, a réitéré son invite au Sénégal de juger M. Habré ou de l’extrader.‘’Hissène Habré étant Africain et Tchadien, nous avons jugé plus utile de renvoyer vers son pays’’, selon Serigne Mbacké Ndiaye, porte-parole de la présidence sénégalaise.Le budget pour la mise en place d’un tribunal ad-hoc est estimé par le Sénégal à près de 18 milliards de FCFA, dont 2/3 serviraient aux frais de fonctionnement.De son côté, le gouvernement sénégalais insistait sur les ressources à mobiliser pour faire venir des milliers de témoins, des Tchadiens notamment, au Sénégal.Toutefois, ce budget n’a pas été bouclé jusqu’ici alors que le Sénégal avait fini de procéder à la réforme de son Code pénal et de son Code de procédure pénale pour en être en mesure de tenir le procès à travers la mise en place d’un tribunal ad-hoc.Après une longue attente, des parties civiles soutenues par des ONG de défense des droits de l’homme ont saisi leurs conseils pour une plainte auprès de la Cour de justice de la CEDEAO afin d’amener le Sénégal à tenir ses promesses à défaut d’envoyer son hôte au juge belge.‘’Le Sénégal n’a pas voulu, comme le lui a demandé l’UA, l’extrader vers la Belgique et il a envisagé de l’envoyer dans son pays’’, a indiqué le porte-parole du président sénégalais.‘’Maintenant, a dit M. Ndiaye, il appartient à tous ceux qui se battaient, les ONG, d’accentuer la pression pour qu’il y ait un procès équitable’’.

La Rédaction


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