Etats-unis: Donald Trump, son empire et ses conflits d'intérêt potentiels

Mardi 13 Décembre 2016

Donald Trump a décidé de reporter sa conférence de presse sur ses activités, initialement prévue jeudi 15 décembre rapporte la RFI. Une partie des 500 entreprises labélisées «Trump» pourrait être dirigée par deux de ses fils. Depuis l'élection surprise de Donald J. Trump les médias, les juristes ou encore les politiciens américains s'interrogent sur la compatibilité entre ses futures obligations à la Maison Blanche et ses intérêts privés.


L'empire financier et immobilier de Donald Trump s'étend jusqu'en Corée du Sud, en passant notamment par la Turquie, les Emirats Arabes Unis, l'Azerbaïdjan, la Chine, Taiwan ou encore les Philippines. L'homme d'affaires y a conclu de nombreux contrats dans l'immobilier et l'hôtellerie de luxe.

Des emprunts à rembourser

Cela constitue une belle collection d’immeubles, d’hôtels, de terrains de golf et de marques répartis sur le territoire américain et partout dans le monde. La Trump Organization serait présente dans une vingtaine de pays, parmi lesquels des amis des Etats-Unis, mais aussi des ennemis. Certaines de ses entreprises sont associées à des politiciens locaux, notamment en Inde.

Pour réaliser ces innombrables projets, Trump a emprunté beaucoup d'argent, et notamment à la Deutsche Bank à qui il doit encore 350 millions de dollars. Or, la banque allemande est dans le collimateur des autorités américaines qui lui ont affligé une amende pour son rôle durant la crise des « subprimes » en 2008. Ces mêmes instances seront-elles plus clémentes sous Trump ? Un potentiel conflit d'intérêts parmi d'autres.

 
 

Trêve de nouveaux contrats

Dans deux tweets, le président élu fait savoir qu'il abandonnera ses affaires avant le 20 janvier pour les confier à deux de ses fils, Don et Eric, qui seront épaulés par des cadres de l'entreprise.

 

 

 

Le milliardaire a, en tout cas, promis qu'il n'allait pas signer de nouveaux contrats lors de son mandat. Mais son empire subsiste, et se pose la question des émoluments, des dons, ou d'autres avantages tels des coups de pouce accordés par une puissance étrangère. La législation américaine les proscrit pour les fonctionnaires, y compris pour le locataire de la Maison Blanche. Mais tout est question d'interprétation dans ces textes, et le Congrès américain, pour l'heure acquis à Trump, y joue un rôle central. 

Abdoul Aziz Diop