Société

Embouteillages à Dakar: Quand circuler devient infernal dans la capitale


Vendredi 3 Novembre 2017

Depuis quelques mois, circuler à Dakar est devenu difficile à cause des embouteillages monstres dans de nombreuses artères de la capitale. rien d’étonnant à cela. en effet, sur 450.000 voitures qui sont immatriculées au Sénégal, selon la direction des Transports terrestres, 300.000 circulent à Dakar. «L’AS» a fait un tour à Mermoz, au Pont Foire, au Front de Terre, rond-point Liberté 6, au Centre-ville, au croisement de Cambérène, sur l’autoroute à péage, à la sortie de la Poste de Thiaroye, à Pikine, pour recueillir l’avis des usagers et décliner des pistes de solutions.


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Il y a quelques années, c’était un luxe que d’avoir une voiture. Aujourd’hui, grâce aux vendeurs de véhicules venant d’Europe, les Sénégalais se procurent de plus en plus facilement des bagnoles. Aujourd’hui, posséder une voiture est devenue une nécessité. Avec un million F Cfa ou moins, on peut acquérir une caisse. Les banques mettent des prêts à la disposition de travailleurs qui souhaitent avoir des véhicules. Mais à côté de ce boom automobile, le réseau routier n’est pas dense au Sénégal et plus particulièrement à Dakar. Qui plus est, les routes sont étroites. Cette situation crée des embouteillages monstres dans de nombreux axes stratégiques de la capitale. Un mardi de la mi-octobre. Il est 8h sur la route nationale qui connaît un bouchon. Les voitures ont du mal à bouger.

Sur l’autoroute à péage à hauteur de Pikine, s’aligne une longue file de véhicules. Ceux-ci ne bougent pas. La situation est la même sur le Pont de la foire jusqu’à l’école Sénégal- Japon. Trouvé au volant de sa voiture de marque 206, un homme indique que cet axe est toujours bouché. «Avec la rentrée des classes, il y a tous les jours des bouchons, surtout le matin. Je ne peux que passer par ici car je viens des Hlm Grand Médine pour me rendre sur la Vdn», se plaint-il. Cet axe est  particulièrement difficile du fait de la construction de la route qui va jusqu’à Tivaouane Peulh. La mine fatiguée, une dame qui conduit un mini 4X4, en a marre des embouteillages. «Chaque matin, je vis ce calvaire, en plus cela me fait beaucoup consommer de carburant. C’est très difficile», geint notre interlocutrice. Les causes de ces embouteillages sont multiples. Il y a la vétusté et l’étroitesse des routes, le trafic dense, les chocs, les pannes au milieu de la chaussée. Interrogé, un chauffeur de Tata de la ligne 49 souhaite que certains ronds-points soient éliminés et que des ponts y soient érigés. «Le rond-point de Liberté 6 doit être éliminé. On y note tout le temps des embouteillages. Nous perdons beaucoup de temps à cause des bouchons. Pour ne rien arranger à la situation, la forte canicule dicte sa loi.

Avec la construction de l’autoroute à péage, nous pensions qu’il n’y aurait plus de problème, mais la situation est pire. Dès qu’il y a une petite panne de véhicule ou un choc, cela se répercute sur l’autoroute. La sortie de Thiaroye et le Croisement de Cambérène causent énormément de problèmes », déclare-t-il.

«LE GOUVERNEMENT N’AVAIT PAS PREVU CETTE SITUATION AVEC LES NOMBREUSES VOITURES»

A bord d’une ML350, se trouve un septuagénaire bloqué dans la circulation. A l’en croire, «il y a beaucoup de voitures, presque tout le monde en dispose une. Cela a créé les embouteillages que nous connaissons. Les différents gouvernements qui se sont succédé n’avaient pas prévu cette situation. Si l’Etat ne trouve pas des solutions, cela va devenir plus difficile avec la nouvelle génération de salariés qui arrive avec leurs voitures», affirme-t-il. Assistante dans une banque de la place, cette dame vit quotidiennement un calvaire dans la circulation. «Le matin, je ne ressens pas les embouteillages car je quitte à 6h, mais le soir c’est la croix et la bannière au niveau de la route nationale et de l’autoroute à péage. D’habitude, je quitte le bureau vers 17h ou 18h, mais j’arrive chez moi vers 20 heures à cause des embouteillages», se plaint-elle. Les chauffeurs de transport en commun sont confrontés au même supplice. Assurant la desserte Aéroport- Grand Yoff et Yoff-Dior, un chauffeur de «clando» hurle sa colère : «Normalement dans ces axes, s’il n’y a pas d’embouteillage, c’est moins de 10mn mais avec les embouteillages c’est plus de 45mn et cela fait consommer la voiture. A ce rythme, je vais aller faire autre chose», fulmine-t-il. Certains passagers affirment que ces embouteillages retardent beaucoup leurs activités. «Je viens de Cambérène pour aller à l’université mais j’ai fait plus de trois heures sur cet axe. C’est vraiment difficile. Il faut que d’autres routes soient construites pour alléger notre calvaire», préconise-t-il. Une jeune femme âgée de 25ans nous raconte qu’elle a failli rater ses examens à cause des embouteillages. «Un jour, j’avais examen et j’ai pris le bus Tata 29 pour aller à l’université mais il y avait un embouteillage monstre alors que je m’étais pourtant réveillée très tôt. Lorsque je suis venue, les candidats avaient déjà commencé». Des solutions sont en train d’être trouvées par le gouvernement pour désengorger la capitale à Diamniadio. Policiers, gendarmes et agents de l’Agéroute sont placés sur certains axes pour réguler la circulation et atténuer le martyre des usagers de la route


Abdoul Aziz Diop