Culture

EXPO - Off de la Biennale à Saint-Louis : L’école des beaux-arts à l’honneur au quartier Sud de l’île


Jeudi 19 Mai 2016

L’école des beaux-arts de Dakar est à l’honneur à Saint-Louis. Quatre de ses anciens pensionnaires, tous des jeunes, exposent en ce moment dans le cadre du Off de la Biennale délocalisée dans la vieille ville.

Goguo Sy dite Gogo Sy, Mamadou Konté (Kon-t), Papa Samba Ndiaye et Aimé Clément Diompy ont la particularité d’être tous, des anciens étudiants de l’école des beaux-arts. Invités à présenter au public leurs différentes œuvres, ils ont choisi d’exposer en même temps à Saint-Louis. Evoluant dans des styles différents, ils ont présenté au public plusieurs œuvres qui n’ont pas manqué d’attirer l’intérêt des visiteurs. A travers quatre photographies en noir et blanc, Gogo Sy retrace le processus de la vie d’une personne, de l’enfance à la vieillesse. Sur ses photos, on voit en effet entre autres un enfant à la fleur de l’âge qui apprend à marcher, une fille qui va à la découverte du monde sans savoir ce qui l’attend comme difficultés et angoisses. « Elles expriment aussi les maux de la société et la souffrance des hommes avec deux hommes, un tailleur qui se bat pour nourrir sa famille et un autre qui lutte contre la maladie mais qui finira par décéder.»
Photographies et tableaux d’art faisant bon ménage dans cette exposition, Kon-t lui, expose à côté des tableaux sur lesquels il retrace la symbolique et l’importance du Jazz une musique dont il est un passionné et dont il représente les figures emblématiques. Il peint aussi l’esclavage un phénomène qu’il «positivise». Pour lui, il faut déplorer le côté négatif de l’esclavage certes mais il faut aussi magnifier les acquis obtenus après son abolition. Chez Papa Samba Ndiaye un autre jeune artiste plasticien, le message est différent, dans un autre style. Lui, sensibilise sur la nécessité de revaloriser tout ce qui a perdu sa valeur afin de mieux repartir de soi. Le jeune artiste met en effet en valeur l’importance de l’allaitement maternel et par extrapolation l’évolution des consciences en Afrique. Son message : «Il faut évoluer en même temps que le reste du monde tout en partant de nos réalités.» Ses tableaux qui intègrent parfois des figures géométriques et des couleurs assez vives sont d’une beauté remarquable.
Aimé Clément Diompy qui complète la liste des exposants présente aussi des tableaux d’une rare beauté. Sa démarche est toute aussi originale que ces collègues. Il utilise la peinture comme une forme d’expression de ses sentiments, de ses sensations et de ses opinions sur le plan social et politique. Il peint le quotidien de ses concitoyens qu’il interpelle sur plusieurs sujets d’actualité. En somme, ces quatre artistes qui exposent au quartier Sud de l’île sous la conduite du promoteur culturel Papis Diallo se sont tous félicités de leur participation au off de la Biennale qui selon eux, est une bonne occasion d’être visible et surtout d’ouvrir d’autres perspectives dans leurs jeunes carrières.

LEQUOTIDIEN



Abdoul Aziz Diop