Politique

Drame en Birmanie: Mimi Touré demande à la CPI de s'auto-saisir


Vendredi 22 Septembre 2017

L’Envoyée spéciale du président de la république, Aminata Touré demande au Bangladesh de s’inspirer du Sénégal en tant que pays signataire de la Cour Pénale Internationale, pour poursuivre les auteurs du massacre des rohingyas. Lancien Premier ministre invite la Cour Pénale Internationale (CPI) à s’autosaisir de l’affaire pour montrer au monde qu’elle n’est pas une Cour spécialisée pour l’afrique, mais pour tous les pays du monde.


Autres articles

«Le massacre des Rohingyas est une occasion rêvée pour la Cour Pénale Internationale (CPI) de montrer qu’elle ne cible pas seulement l’Afrique». Telle est la conviction de l’Envoyée spéciale du président de la République. Dans une adressée à la presse, elle indique que la Cour Pénale Internationale doit réagir par rapport à ces massacres dénoncés partout dans le monde. «Après l’émoi général que suscitent les massacres de la minorité musulmane de Birmanie, il urge que le Droit international se mette en branle pour mettre fin à l’impunité dont bénéficient jusqu’ici les auteurs de ces barbaries d’un autre âge», dit-elle.

A l’en croire, cette saisine peut être facilitée par l’adhésion du Bangladesh à la CPI comme le Sénégal l’avait fait dans l’affaire Hissein Habré. «Le Bangladesh, un des pays d’accueil des Rohingyas, est signataire de la Cour Pénale Internationale, par conséquence, il doit recevoir les plaintes des victimes pour poursuivre sur son propre sol tous ceux qui en Birmanie sont impliqués de près ou de loin dans ces crimes», affirme l’ancienne ministre de la Justice. Ainsi, le Bangladesh doit s’inspirer du Sénégal en tant que Etatpartie qui a signé le 16 septembre 1999 la Convention du Statut de Rome créant la Cour Pénale Internationale et l’a ratifiée le 23 mars 2010. A ce propos, ajoute-t-elle, «le Bangladesh doit exercer ses responsabilités comme notre pays le Sénégal, signataire du Statut de Rome a eu à le faire lorsque les victimes de Hissein Habré ont saisi les juridictions sénégalaises».

En définitive, pour Aminata Touré, la Cour Pénale Internationale, juridiction pénale universelle «a encore l’occasion de démontrer son universalité et de démentir ceux qui l’assimilent à une Cour spécialisée pour l’Afrique en se saisissant du cas des Rohingyas comme un cas outrageant de violation des droits humains». Aussi se désole l’ancienne Premier :«Il est triste que l’ancienne récipiendaire du Prix Nobel de la Paix, Aung San Suu Kyi aujourd’hui au pouvoir se soit emmurée jusqu’à très récemment dans un silence assourdissant, elle qui, pendant plusieurs décennies, a fait preuve d’abnégation dans son combat pour les droits humains».


Abdoul Aziz Diop