Dénomination des rues : Décoloniser Dakar !

Avenue Georges Pompidou, Général de Gaulle, rues Fleurus, Jules Ferry, Mangin, Grasland... Dakar en est encore comme à la «belle époque» coloniale, avec des avenues, allées et rues qui portent les noms de «nos anciens maîtres», qui nous enseignaient, il y a une cinquantaine d’années, que «la France est la mère patrie, terre de nos ancêtres les Gaulois». Ces idées, entretenues par les colons et perpétrées par l’Immortel académicien français Léopold Sédar Senghor, ont résisté à Abdou Diouf et à Abdoulaye Wade. Auront-elles la carapace assez dure pour traverser l’ère Macky Sall ?



Le quotidien «Walf Grand-Place», dans son édition de ce mercredi 16 mai 2012, dans un billet publié page 2, s’offusque du maintien du nom du Français Jules Ferry pour une rue de la capitale sénégalaise, au moment justement où, en France, la polémique enfle, depuis que le nouveau chef de l’Etat, François Hollande, a agité l’idée de rendre hommage au «père de l’école laïque et gratuite en France».



Qu’a fait Georges Pompidou pour le Sénégal pour mériter de donner son nom à l’une des plus grandes artères de Dakar ? Que représentent, pour les jeunes Sénégalais, Jean Jaurès, Mangin, Fleurus, Gambetta, Albert Sarraut et autres noms que portent ou que portaient des rues et avenues, si ce ne sont des personnages qui ont fait beaucoup de tort à leur pays ? Où sont nos Lat Dior, Samba Laobé Fall, Diéry Dior Ndéla, Maba Diakhou Bâ ou, plus près encore, Valdiodio Ndiaye, Mamadou Dia, Majmouth Diop, Babacar Niang, Adja Arame Diène, Caroline Faye Diop, Ndawa Niang, Seynabou Guèye Ndaté, général Waly Faye, ces hommes et femmes qui ont contribué à rendre au Sénégal sa dignité.



L’ère du grand colon étant révolue, le Sénégal et ses dirigeants doivent prendre leur courage à deux mains pour «défranciser» la capitale sénégalaise, comme toutes ces autres grandes métropoles sénégalaises qui portent encore les stigmates de cette douloureuse période.
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