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Société

Découverte de 47milliards Fcfa au nom de Aida: La CBAO s'est conformée à la LOI


Lundi 10 Février 2014

La Cbao a donné les informations nécessaires au Procureur de la république quand celui-ci a interpellé la banque dans le dossier aïda ndiongue, détentrice de coffres-forts dans cette banque, où plus de 47 milliards en valeurs et argent ont été trouvés.


Découverte de 47milliards Fcfa au nom de Aida: La CBAO s'est conformée à la LOI

La Cbao-Attijari a beaucoup aidé le Procureur de la république, Serigne Bassirou Guèye, quand celui-ci l’a interpellée dans le dossier Aïda Ndiongue. Il n’y a eu ni rétention d’informations, ni complicité, car le respect des lois et règlements a été strictement observé. La sérénité peut donc être de mise à la CBAo. C’est l‘aveu que nous a fait un expert financier, qui souligne qu’au niveau de la direction générale de l’institution bancaire, on peut vaquer tranquillement aux occupations, même si le scandale Aïda ndiongue ne peut être ignoré car il est associé à l’image de la banque.

Une foultitude de questions a été soulevée depuis la sortie du Procureur de la république Bassirou Guèye le 17 janvier, quant il avait annoncé que Aïda ndiongue, ex sénatrice libérale, avait loué des coffres-forts à la banque Cbao où l’on avait trouvé des valeurs et de l’argent d’un montant de plus de 47 milliards, 675 millions de CFA. Comment une personne a-t-elle pu garder autant d’argent et de valeurs dans une banque sans que l’alerte n’ait été donnée aux structures chargées de contrôler certains types de dépôt ? Les procédures ont elles été bâclées ? A-t-on voulu protéger quelqu’un du coté de la banque ?

Ce serait une maladresse ; pire, une faute, réagit notre interlocuteur, car la banque se fera rattraper tôt ou tard s’il y avait eu du laxisme ou de la complicité. Il explique en prenant le cas d’un client qui versait régulièrement 100 mille FCFA et qui, d’un coup, ou en versement échelonné, dépose 10 millions. Il doit être signalé à la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif). Auparavant, la banque doit appeler le déposant pour lui demander des explications. Ce dernier doit apporter la preuve de la licité de la somme, sinon la banque rejette le dépôt. ''Dès qu’il s’agit de liquidité, la banque devient intransigeante car elle est sous l’œil de la Centif. Mieux nous révèle-t-on, il y a un audit interne qui doit permettre de surveiller toutes les opérations pouvant revêtir un caractère illicite.

Empruntant le chemin de la vertu, il explique que le souci de la banque est de veiller à ce que l’économie sénégalaise soit saine. Les institutions dans leur mode de fonctionnement doivent lutter farouchement pour éviter que le Sénégal ne devienne une plateforme de financement du terrorisme ou de blanchiment d’argent. Dans l’affaire Aïda ndiongue, la banque Cbao évoque des transactions avec le trésor public. Si c’est le cas, souligne notre interlocuteur, il est difficile d’avoir des soupçons sur l’illicéité des sommes déposées.

Cependant, ajoute notre source, le Directeur Général même s’il n’est pas le préposé à la gestion du coffre-fort, doit - quand cela est nécessaire - savoir ce qu’il y a dans le coffre- fort d’un client. Une lecture partagée par l’expert financier Cheikh Omar Sy, qui affirme que ce serait faire preuve de négligence de la part d’un Directeur Général que de dire je ne sais pas.

''Imaginez que quelqu’un vous dépose de la drogue dans un coffre-fort, ce n’est pas en invoquant la méconnaissance que vous vous en sortirez'', précise-t-il. Pour lui, le Directeur Général de la Cbao ne savait certainement pas ce qu’il y avait dans les coffres-forts de Aïda mais les préposés pouvaient lui donner les informations sur leur contenu. Le respect des règles est particulièrement sacré dans les banques, relève Cheikh Omar Sy. Le secret bancaire est ainsi fait.

L’affaire Aida ndiongue ne pourra donc rien changer au fonctionnement de la Bcao. ''C’est une affaire qui ne peut secouer les fondamentaux de la banque''nous confie un cadre de cette institution financièrePlus incisif, il ajoute ''la banque n’a fait ni rétention, ni obstruction dans le cadre de l’instruction, encore moins de complicité''. Selon lui, Abdelkrim Raghni le Directeur Général de la Cbao au Sénégal, a dit la vérité. Se confiant à la radio RFM le Directeur général avait dit :

«Les coffres-forts sont loués par les banques pour que les clients puissent y déposer leurs biens en toute liberté. Mais les banques ne gèrent pas les coffres''Une évidence quant on connaît le système bancaire, indique notre source. ''Les coffres-forts peu- vent avoir la taille d’une chambre, selon l’importance de ce que l’on veut garder, mais la réglementation est cependant très claire : on ne doit pas y garder des explosifs ou toutes autres choses susceptibles de créer un danger. Les coffres-forts sont faits pour y accueillir des objets du genre : actes notariés, des tableaux de maître, des bijoux. Des choses qui peuvent faire l’objet de vol. Dans tous les pays du monde et dans toutes les banques du monde c’est ainsi que cela fonctionne '', souligne-t-il.

Pour lui, dans l‘affaire Aïda ndiongue, ce n’est pas la gestion des comptes qui est indexée. La direction de la banque aurait fauté si elle n’avait pas surveillé les comptes de sa clientèle, mais il s’agit de coffres-forts. Il renvoie à la loi uniforme 2009-16 relative à la lutte contre le financement du terrorisme, qui indique en son article 9n que ''les organismes financiers sont tenus aux obligations spécifiques ci-après :

l’identification de leurs clients et, le cas échéant, des personnes pour le compte desquelles ces derniers agissent, moyennant la production d ‘un document probant lorsqu‘ils nouent des relations d ‘affaires ; et, en particulier, dans le cas de certains organismes financiers, lorsqu‘ils ouvrent un compte, quelle que soit sa nature ou offrent des services de garde des avoirs. L’identification des clients autres que ceux visés au paragraphe précédent, pour toute transaction dont le montant ou la contre-valeur en francs atteint ou excède cinq millions de francs, qu‘elle soit effectuée en une seule ou en plusieurs opérations entre lesquelles un lien semble exister. Au cas où le montant total n‘est pas connu au moment de l’engagement de la transaction, l’organisme financier concerné procède à l‘identification dès le moment où il en a connaissance et qu‘il constate que le seuil est atteint ''.

Aïda ndiongue était elle une Personne Politiquement Exposée (PPE) telle que le stipule la loi sur le blanchiment, qui stipule que ''les organismes financiers doivent notamment appliquer, en fonction de leur appréciation du risque, des mesures de vigilance renforcées à l‘occasion des transactions ou relations d’affaires avec les PPE résidant dans un autre Etat membre ou dans un Etat tiers, en particulier, aux fins de prévenir ou de détecter des opérations liées au financement du terrorisme. Ils prennent, à cet effet, les mesures appropriées pour établir l’origine du patrimoine ou des fonds ''.

Notre interlocuteur souligne que ceci ne s’applique guère à Aïda ndiongue. Des cas Aïda ndiongue pourraient-ils ressurgir dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis à la Cbao ? La réponse est prudente et se décline sous forme de répétition : ''La banque ne peut pas savoir ce qu’il y a dans les coffres-forts''quid alors de la déclaration de l’homme d’affaires Mbackiou Faye qui revendique la location du coffre-fort 115 qui serait au nom de Aïda ndiongue ? ''Un coffre-fort ne peut être loué qu’à une seule personne et il ne saurait y avoir de confusion à ce niveau ''.

C’est le 17 janvier dernier que le Procureur de la république, Bassirou Guèye, s’adressant à l’opinion sénégalaise dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis, a révélé que dans des coffres-forts loués par Aida ndiongue, ex sénatrice libérale, à la banque Cbao, ont été trouvés des valeurs évaluées à 47 milliards 675 millions de FCFA. Des révélations qui ont été suivies de toutes sortes de supputations et qui ont placé la direction de la banque au cœur de l’affaire
SENEPLUS




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