Politique

Crise scolaire, situation des enfants de la rue: L'archevêque de Dakar sermonne l'Etat et les enseignants


Mardi 17 Mai 2016

La 128e édition du pèlerinage marial de Popenguine a servi de tribune à l’Eglise pour appeler les autorités étatiques et les enseignants à respecter les droits des élèves et des étudiants à l’éducation. L’archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, a saisi aussi l’occasion pour rappeler l’essence du pèlerinage marial.

POPENGUINE - La situation qui prévaut dans le milieu scolaire ne laisse pas insensible l’Eglise. En effet, l’archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, qui s’exprimait, hier, lors de la cérémonie officielle du pèlerinage marial de Popenguine, s’est désolé de cette situation, tout en rappelant aux autorités étatiques et aux enseignants le droit «à l’éducation des élèves et des étudiants».

«A cette édition 2016 du pèlerinage, qui se déroule dans le cadre mobilisateur de l’année jubilaire de la Miséricorde, nous avons voulu nous confier à la prière maternelle de la Vierge Marie, la Mère de Miséricorde», a d’abord confié le chef de l’Eglise sénégalaise.

Puis, priant pour «la réussite du prochain hivernage, afin de nous assurer de bonnes récoltes en rendant fructueux le travail de nos mains», il a aussi demandé une «prière de la pratique de la Miséricorde dans le service commun à travers une culture de l’honnêteté, de la conscience professionnelle et du souci de l’intérêt général».

«Prière pour le regard de tendresse portée sur les personnes démunies et les blessés de la vie, ces frères et sœurs en humanité. Prière pour le monde scolaire et universitaire afin que nous respections le droit des élèves et des étudiants à être formés, accompagnés, encadrés pour leurs permettre de préparer sereinement leur avenir», a-t-il dit, lançant ce message à la fois à l’Etat et aux enseignants.

Rappelant les deux synodes du Pape François sur les enfants, il dira : «Nous voulons, au nom de la Miséricorde divine, attirer l’attention sur la nécessité de mieux protéger les enfants en les aimant, en les respectant, en les retirant de la rue, à n'en faisant pas de mendiants, en assurant leur éducation et en assumant nos responsabilités comme parents, autorités étatiques, religieuses, éducateurs et personnes adultes».

Selon lui, la grande question qu’a fait remarquer le Pape François, «n’est pas où se trouve l’enfant physiquement ou avec qui il est en ce moment». Mais, dit-il: «Où il se trouve dans un sens existentiel et où est-ce qu’il se situe à travers ses ambitions, ses objectifs, ses désirs, ses projets de vie».

Revenant sur le pèlerinage, Monseigneur Ndiaye fera savoir qu’avant même d’être un acte religieux, «le pèlerinage est par essence un acte humain. Pour nous chrétiens, le but de notre pèlerinage, c’est Jésus dont la parole se fait pour le disciple, une lampe sur ses pas, une lumière sur sa route».

Priant pour son peuple, il dira : «Que Marie nous aide à éprouver de la Miséricorde pour maison commune, la terre, par des comportements qui respectent réellement l’environnement et combatte tout ce qui détériore cette maison commune».



Abdoul Aziz Diop