Crise malienne:Bakary TRAORE, Président de la Communauté des Etudiants Maliens à Saint Louis (CEMA): « Même si la France n’était pas intervenue, le Mali allait s’engager dans cette guerre…»

Retrouvé dans sa chambre(sis au campus social), en pleine discussions avec ses concitoyens, Bakary Traoré, président de la Communauté des Etudiants Maliens à Saint Louis (CEMS), accepte de répondre à nos questions.

Monsieur Traoré, ça fait déjà presqu’une semaine que l’armée française et les djihadistes s’affrontent au nord du Mali. Quelle lecture faites-vous sur cette « opération servale » menée par l’armée française?

Je vais tout simplement vous dire qu’il y a deux logiques pour analyser l’intervention française au nord Mali. Lorsqu’on s’inscrit dans la logique internationale, aux yeux des partenaires,des pays frontaliers et des puissancesinternationales, cette intervention a permis de sauver des populations d’un Etat souverain mais qui est en danger. Cependant, lorsque l’on s’incrit dans la dynamique interne, en raison de l’entrecroisement, des problèmes ethniques, et eu égard aux conséquences que cette intervention aurait engendré on peut dire que cette dernière peut ne peut être souhaitable par certains.
 
Mais Monsieur Traoré, êtes-vous pour ou contre cette intervention ?

Je ne peux pas prendre une position(il hésite, puis il sourit). Je ne fais que décrire les avantages et les inconvénients des deux dynamiques. Cette intervention, c’est vrai qu’elle a été saluée mais quels seront à long terme, les dégâts collatéraux qu’elle posera au peuple malien ? D’ailleurs la première conséquence de cette intervention, c’est visiblement le problème des refugiers. C’est pourquoi, je dis que ce n’est pas que le Mali qui est affecté par cette crise aujourd’hui, eu égard au cortège des refugiers là qui connaissent des problèmes d’insertion et qui seront obligés de trouver des refuges, je dis que les pays frontaliers sont aussi menacés. C’est vrai que l’intervention des forces étrangères permet de sauver un pays en danger, mais aussi elle crée le danger dans d’autres pays. C’est pourquoi, il faut voir son côté positif et son côté négatif. Mai, elle aura permi au Mali à long terme de recouvrir sa souveraineté, donc son intégrité. Certains politiques sont néanmoins réticents par rapport à cette intervention d’autant plus qu’ils la considèrent comme une forme de néocolonialisme. Si on se situe dans une dynamique géopolitique et géostratégique, nous constatons que nous avons en face des espaces contigus du Maghreb et et la CEDEAO (dont le Mali fait partie) qui a manifesté sa volonté d’eradiquer le terrorisme dans la sous région, à travers une intervention militaire, et la position algérienne et mauritanienne qui pronnent une négociation iter-malienne.  Tout le monde sait qu’en se référant aux antécédants coloniaux l’Algérie s’est tout simplement montrée réticente par rapport à cette intervention française. Alors, ce n’est plus une question du Mali, c’est une question de toute l’Afrique et particulièrement de l’Afrique sub-saharienne. Voilà les aspects positifs et les aspects négatifs de cette intervention. Maintenant, à travers une synthèse de ça, on peut tirer une conclusion.
 
Etes-vous optimistes ? Autrement dit croyez-vous qu’un jour, cette zone reconnaitra sa stabilité?

Il y a un seul objectif hein, c'est-à-dire reconquérire ces villes du nord à savoir entre autres, Gao, Tombouctou et Kidal. Je ne vois pas d’obstacles à cette intervention du moment oû il y a une volonté politique nationale et une volonté politique internationale, même s’il y a quelque part une contradiction. Il n’y a pas d’obstacles majeurs. Lorsque ces territoires seront reconquis, il faudra penser à la reconstruction. Comme ce fut le cas de l’Allemagne après la seconde guerre mondiale. Pourtant, cela peut être aussi une autre forme de renaissance mais si et seulement si on prend en compte une politique de suivie. Je vais dire tout simplement qu’il ne s’agit pas d’inervenir pour le simple plaisir d’intervenir, mais de le faire pour érradiquer un mal. J’ai toujours dit qu je suis optimiste tant qu’il y a des hommes déterminés et qui sont prets à aller jusqu’au bout.
 

Les Djihadistes disent que la France intervient parce qu’elle serait contre l’Islam. Adhérez-vous à cette thèse ?

Bah écoutez, moi je pense que la France est intervenue justement en se basant sur la légalité internationale. Elle a vu la nécessité d’intervenir pour sauver une nation en danger. Le Mali est doté d’une constitution qui prône la laicité et les principes démocratiques. Donc, c’est un pays laic et démocratique, qui respecte les droits et libertés individuels. Il n’est pas donc concevable qu’un groupe d’individus puissent imposer ses règles au reste du peuple malien.
Mais dire que l’intervention est dictée par une idéologie, moi peronnellement je ne soutiens pas cette thèse.

Mais, ne pensez-vous pas qu’il fallait privilégier la force de l’argument au lieu de l’argument de la force ?

Qui sème le vent, récolte la tempête. Alors, ils ont conquis ces territoires par la force, donc il faut reconquérir ces mêmes territoirses par la force. Premièrement, on dit que la laicité de l’Etat n’est pas négociable. On ne peut pas… comment dirai-je dans un Etat, et vouloir imposer l’application par la force d’une religion dans ce même Etat. Encore une fois le Mali est un Etat souverain et qui fonctionne sur la base des principes républicains.

Donc, vous êtes pour ?

Rein qu’en se fondant sur les exactions déjà commises, en prétendant appliquer la Sharia, j’affirme que je suis pour la présence française au nord Mali. Je salue cette intervention des forces françaises dans cette région malienne. Vous savez, nous sommes un pays libre, laic, démocratique, donc la liberté d’expression doit être de mise. La liberté de culte aussi. Je dis que même si la France n’était pas intervenue, le Mali allait s’engager dans cette guerre. On ne peut pas accepter au XXIe sièce, qu’une idéologie religieuse soit imposée à une population libre apprtenant à une dmocratie fondée sur le principe de laïcité