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Crash en Colombie: l'hypothèse de la panne de carburant se précise


Vendredi 2 Décembre 2016

Lundi dernier, le vol BA 146 de la compagnie Lamia qui reliait Santa Cruz, en Bolivie, à Medellín, en Colombie, s'est écrasé à 15 km de son aéroport de destination. Trois jours après ce terrible accident qui a fait 71 morts, l'hypothèse de la panne de carburant se renforce.

La dernière communication entre le pilote et la tour de contrôle a été diffusée sur toutes les radios et les chaînes de télévision brésiliennes. On y entend distinctement le pilote annoncer que « Lamia 2933 est en panne totale, panne électrique totale, sans carburant Le pilote aurait ensuite demandé l’autorisation pour un atterrissage d’urgence sur l’aéroport de Rio Negro, qui dessert Medellín. Mais l’avion ayant perdu trop d’altitude et il a finalement percuté une montagne. Si les autorités n'ont pas confirmé l'authenticité de cet enregistrement de douze minutes, le chef de l’Aviation civile a confirmé que l’appareil n’avait plus de carburant au moment de l’impact.

L'autonomie de l'appareil légèrement inférieure au trajet Santa Cruz-Medellín

Au départ, l’avion devait faire escale dans la capitale colombienne Bogota pour se réapprovisionner, mais selon la compagnie aérienne, le pilote a décidé de continuer jusqu’à Medellín sans s’arrêter. Or, selon plusieurs médias brésiliens, l’autonomie de l’appareil serait légèrement inférieure au trajet Santa Cruz-Medellín.

De plus, selon l’aviation civile, le pilote n’a pas respecté l’obligation d’avoir en soute l’équivalent de 30 minutes de carburant pour atteindre l’aéroport le plus proche en cas de problème. Enfin, selon les médias colombiens, l’avion a aussi été forcé d’attendre qu’un autre appareil se pose, gaspillant ainsi ce qui lui restait de carburant. L’aviation civile a annoncé qu’aucune réponse définitive sur le crash n'est attendue avant six mois.

Polémique au Brésil

La nouvelle a provoqué des remous au Brésil, comme l'explique notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona. Cela soulève ainsi de nombreuses questions sur la responsabilité de la compagnie privée bolivienne qui avait affrété l’avion pour l’équipe de football de Chapecoense. L’autorité de Sécurité aéronautique colombienne s’étonne également que le pilote n’ait pas alerté immédiatement la tour de contrôle de l’urgence dans laquelle il se trouvait.

Des voix s’élèvent pour critiquer l’imprévoyance de la compagnie aérienne, dont la police d'assurance ne serait pas suffisamment élevée pour payer les indemnités aux familles des victimes, prévue par le Traité de Montréal, dont la Bolivie est signataire.

Les familles des victimes et les supporters de l’équipe de Chapecoense, se sont rassemblés dans le stade de la ville, endeuillé, pour une veillée funèbre. A la douleur et au désarroi, viennent désormais s’ajouter le doute et la colère.

RFI



Abdoul Aziz Diop