Société

Coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort du jeune Ousseynou Seck : Trois policiers de Grand Yoff risquent 5 ans de prison


Mercredi 15 Mai 2013

Le 25 juin prochain, 3 policiers de Grand-Yoff inculpés pour coups et blessures ayant entraîné la mort du jeune Ousseynou Seck sans l’intention de la donner seront édifiés sur leur sort. Ils risquent 5 ans de prison.


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Le 20 février 2012 ne s’effacera pas de sitôt de la tête des policiers Ba Abdoul Niang, El Hadji Bop et Ibrahima Diouf. En mission de sécurisation au quartier de Grand Yoff, ils ont voulu faire d’une pierre deux coups. Le chef de garde El Hadji Bop, qui avait reçu une information d’un indicateur faisant état de l’existence d’un dealer de chanvre indien dans les parages, accepte sur la demande de son collègue Abdoul Dieng de mener cette opération. Bop file ainsi à Dieng le numéro de téléphone du jeune Oussey­nou Seck. Se faisant passer pour un consommateur, il a passé une commande afin d’épater la victime. 
Un rendez-vous a été ainsi fixé et les policiers ont mis en place une stratégie pour appréhender le présumé dealer. Quand il est venu satisfaire à cette commande du policier, ce dernier qui était dans sa planque est sorti de sa cache. Sentant qu’il avait à faire à la police, Seck a voulu presser le pas quand il est interpellé par le sieur Ba Abdoul Niang qui s’est présenté à lui comme un policier. «Il a fait un geste comme pour m’attaquer, et il a jeté quelque chose. J’ai mis ses bras hors de danger», déclare Niang. Oussey­nou Seck ayant le cou cassé ne sentait plus ses membres. 
Devant la barre, aucun des policiers qui comparaissaient  pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner n’a voulu assumer les faits. Cepen­dant, Dieng a voulu salir son chef. «Quand le chef de garde est venu, il a pris un bâton avec lequel il a frappé la victime qui ne voulait pas monter dans le véhicule au bras et au niveau des pieds», accuse-t-il. Des accusations que El Hadji Bop a rejetées avec véhémence. Il dit avoir participé à soulever la victime pour le mettre dans le véhicule de la police. 
Ibrahima Diouf a laissé entendre qu’il souffrait d’un doigt et n’arrivait pas à passer les menottes. Il précise aussi qu’il n’avait pas vu le policier Bop donner des coups de bâtons. Ce que d’ailleurs  confirme le témoin  Mamadou Diouf qui est revenu sur la prise de Niang. «Quand il a maîtrisé la victime, j’ai entendu  le cou de Ousseynou faire un bruit. Et ce dernier de dire : «Il m’a tué», a-t-il dit. 
Cette version est soutenue aussi par la mère et la sœur du «dealer», entendues aussi à titre de témoins. 
Me Assane Dioma Ndiaye, un des avocats de la partie civile, estime que le préjudice est énorme.  Il demande au Tribunal d’impliquer l’Etat comme civilement responsable en réclamant 50 millions de francs. 
Le Parquet requiert 5 ans ferme contre les policiers qui, dit-il, ont outrepassé leurs prérogatives. 
Les avocats de la défense plaident la relaxe pure et simple, ils estiment que leurs clients n’avaient pas l’intention de tuer. Un des avocats a déploré la fuite de responsabilités des chefs des prévenus qui n’ont pas assumé leurs responsabilités en les protégeant. 
L’agent judiciaire de l’Etat dégage toutes ses responsabilités. Il trouve que les policiers ne se sont pas limités à leur mission.  Les prévenus seront édifiés sur leur sort le 25 juin.
Lequotidien

Khadidiatou Ndiaye