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Société

Contribution: NI BOURREAU NI VICTIME, SEULEMENT LA JUSTICE


Mardi 2 Septembre 2014

C’est dans une salle bien remplie de Sénégalais, venus regarder les robes noires exercer leur art, parfaitement à l’aise, dans un espace qui est le leur, que j’ai été témoin de ce qui figurera dans les annales de l’histoire de notre pays et de sa marche vers un palier supérieur de sa justice. Pour les non- habitués, cet endroit est à la fois intriguant et fascinant car le jugement qui s’y tient n’est rien de moins que la quête de la vérité pour une gouvernance vertueuse et une gestion saine des ressources de l’Etat.

De prime à bord, ce groupe de robes noires est homogène. En vérité, il est scindé en plusieurs sous groupes bien distincts : celui du président de la cour, avec ses assesseurs et les greffiers dont la mission est de dire la justice, le pool des avocats de la défense chargé de veiller aux intérêts du prévenu et celui des avocats de la partie civile, qui défend les intérêts de l’Etat, celui du Procureur de la République à qui il échoit d’exercer l’action publique et enfin l’Agent Judiciaire de l’Etat dont l’obligation légale est de représenter l’Etat.

Ce tableau est complété par les forces de l’ordre, appelées à veiller sur la sécurité des personnes et le bon déroulement du procès, par l’intermédiaire du président de la cour.

Cette institution n’est rien de moins que le tribunal des cols blancs, soupçonnés de spoliation des deniers publics.

C’est à la lumière de ces jours passés au palais de justice que nous sommes en droit de dire : « chose promise, chose due. » En effet, en assistant au procès de Karim Wade, j’ai pu constater, à l’instar des Sénégalais, que la promesse faite, par Macky Sall, candidat aux élections présidentielles de Mars 2012, est bel et bien en train d’être mise en œuvre.

Ceci devrait lever toutes les équivoques sur le fait que la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) appellera à la barre toutes les personnes soupçonnées, dans notre pays, d’enrichissement illicite. Je me souviens encore de ce même peuple sénégalais réclamant que des audits soient faits, à la suite de différents scandales financiers.

Notre devoir aujourd’hui en tant que peuple, épris de justice et requérant la reddition des comptes, est de rendre hommage à celui qui est en train de permettre à notre justice de faire face à son destin en jugeant, pour la première fois, un fils de chef d’Etat, accusé de détournements de deniers publics.

Quel courage !Beaucoup d’intellectuels, sous nos cieux, devraient s’inspirer de cette marque de leadership dont il a fait preuve. La justice doit trancher en disant le droit et nous devons, pour cela, lui faire entière confiance.

C’est à elle de montrer et de démontrer au monde entier, très attentif au déroulement et à l’aboutissement de ce procès, que cette affaire n’est ni une cabale politique ni une chasse aux sorcières.

Ce qui se passe au Sénégal est une première en Afrique et il faut en féliciter le président Macky Sall qui a ressuscité une Crei que le président Diouf avait mise sur les fonts baptismaux et qui a été volontairement ignorée par Abdoulaye Wade pendant ses 12 années de règne, pour certainement mieux masquer les scandales qui ont jalonnées son exercice du pouvoir.

Mieux, sans que la demande ait été faite par qui que ce soit, Macky Sall a théorisé et rendu opérationnel l’Office national de l’enrichissement illicite (Ofnac) pour traquer les auteurs d’enrichissement illicite durant son magistère. C’est la preuve que ceux qui pensent encore que Karim Wade est une victime politique qu’il n’en est rien.

Il s’agit simplement d’inaugurer une nouvelle ère de gestion sobre et vertueuse et ce combat doit être celui de tous les intellectuels que comptent ce pays, car ce sont les premiers qui doivent combattre l’impunité et la tentation qui pourrait animer certains de s’enrichir sur le dos du peuple. Que ceux qui veulent devenir riches à milliards investissent le secteur privé et deviennent des capitaines d’industrie.

La justice sénégalaise est placée devant toutes ses responsabilités, car ce procès est le prélude à d’autres procès de même nature. Cependant, il est important qu’elle veille à bien le conduire en protégeant, d’une part, la présomption d’innocence et, d’autre part, le secret de l’instruction.

Nous n’avons nul doute que le principe de séparation des pouvoirs, tel que prôné par Montesquieu dans l’Esprit de Lois, est un principe qui guide ceux qui sont chargés de dire la justice.

VIVE LA REPUBLIQUE





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