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Contribution: Indignons-nous! Par Abdou Khadre LÖ


Mardi 17 Octobre 2017

Le budget 2018 de l’Etat du Sénégal s’élève à 3709 milliards de F CFA. Des projets d’envergure et structurants foisonnent. Le PIB et le PNB explosent. Des chantiers de toute nature sortent de terre. Des autoroutes à péage, des immeubles modernes, des centres commerciaux. Un nouvel aéroport flambant neuf et ultra moderne sera inauguré et mis en service dans quelques semaines (le 7 Décembre) et le Train Express Régional reliera dans moins de 2 ans cet aéroport au centre de Dakar. Nous pouvons être fiers de ces réalisations et infrastructures qui contribuent à placer notre pays parmi les hubs africains. Les privilégiés comme moi bénéficieront directement de ces bijoux, fruits de la mondialisation et de l’hyper économie.
Cependant, l’écrasante majorité des Sénégalais ont d’autres priorités. Des besoins primaires et vitaux à satisfaire, et parmi lesquels la possibilité de bénéficier de soins de santé de qualité, même si on est pauvre parmi les pauvres. Ce n’est malheureusement pas le cas.
Nous sommes tous consternés et révoltés par le fait qu’une gamine de 12 ans puisse mourir d’une hémorragie à l’hôpital de Pikine, faute d’avoir été prise en charge à temps. Admise à l’hôpital vendredi, elle aurait succombé à son hémorragie parce que l’infrastructure aurait réclamé à sa mère le paiement de 200.000 francs (305 euros) avant de procéder à l’intervention chirurgicale qui pouvait lui sauver la vie. Pour beaucoup de Sénégalais, 200.000 F CFA, représentent une fortune. Ils ne les ont pas mais l’Etat les a. A ce titre, il doit être une providence. Il se trouve juste que sous les différents régimes, l’Etat a toujours préféré les dépenses de prestige et la dilapidation de nos ressources dans son fonctionnement. Une infime minorité s’accapare de l’essentiel et la majorité doit se contenter de ce qu’on veut bien lui laisser et, le cas échéant, doit se montrer reconnaissante des « bienfaits » et le crier à tue-tête. L’Etat est normalement au service de tous les citoyens. Riches comme pauvres. Même si la répartition n’est jamais égale.
Si nous ne nous indignons pas de telles injustices et n’exigeons pas que cela change, c’est que nous avons perdu de notre dignité et de notre humanité.
Ceux d’en haut sont, avant tout, au service de ceux d’en bas. Ils ont trop tendance à l’oublier et nous ne le leur rappelons malheureusement pas assez souvent. Les avancées socio-économiques ne sont jamais données. Elles sont toujours arrachées.
Repose en paix petite Aicha !



Abdoul Aziz Diop