Conseil interministériel sur l'émissaire de Cambérène: Vers une délocalisation de la Station d'épuration des eaux usées ?
Le Premier ministre Abdoul Mbaye a présidé un Conseil interministériel, le deuxième du genre en l’espace de moins d’un moins, sur l’émissaire de Cambérène pour trouver une solution à la question. Cette réunion a été un prétexte pour le Premier ministre Abdoul Mbaye d’évoquer une possible délocalisation de la Station d’épuration de Cambérène.
«A titre personnel, nous attendons les conclusions du comité. Je croix qu’il ne faut pas trop se précipiter. Mais personnellement il m’apparait qu’il ne peut pas y avoir de solution autre que la délocalisation. Et il est urgent de réfléchir à des solutions qui nous mettent dans une perspective du futur». C’est le Premier ministre Abdoul Mbaye, qui s’exprimait ainsi lors du conseil inter ministériel tenu hier mardi 8 mai à la Primature sur Station d’épuration (Step) de Cambérène.
Toutefois, le Premier ministre s’est empressé de préciser que cette mesure n’est pas pour demain. «La station de Cambérène même si elle fonctionne, n’est plus une solution, ses capacités étant dépassées. Je ne voix pas d’autre solution que la délocalisation. Tout en se projetant dans l’avenir, car il s’agit de l’assainissement de tout Dakar, même si la solution passe par la délocalisation, mais cela ne peut être immédiat. Sa délocalisation dans l’immédiat n’est pas possible. On ne trichera pas, on ne prendra pas d’engagement qu’on ne pourra pas respecter. C’est aberrent que l’Etat accepte d’engager sa délocalisation au bout d’un an».
Mais en attendant, la station peut continuer à «traiter dans la limite de ses capacités et ce jusqu’au tertiaire avec une réutilisation possible de l’eau qui sera traité. Mais hormis cela il est manifeste, il est évident qu’il faut construire ailleurs, orienter les eaux ailleurs. Cela par contre doit faire l’objet d’études, de recherches de financements, de temps et de patience». Pour lui, il est impossible de prendre en charge l’intérêt des populations sans les informer. Et, «en techniciens, on arrive toujours à des solutions. A partir d’aujourd’hui je puis vous donner l’engagement ferme que Cambérène sera une priorité du gouvernement».
Réagissant à un film projeté par les populations sur les nuisances de la station, Abdoul Mbaye note : «Deux choses m’ont écœurées: les lieux de culte souillés et le fait que Cambérène ne bénéficie pas de système d’assainissement alors qu’elle est le réceptacle des eaux usées de Dakar. C’est un problème d’assainissement qui va au-delà de la seule ville de Cambérène et concerne l’ensemble de la presqu’île de Dakar». Suffisant pour qu’il rassure que désormais, le maître mot du gouvernement «c’est le respect de la parole donnée. Le gouvernement ne prendra pas d’engagement dont il n’est pas en mesure de satisfaire».
Un Comité de concertation et de suivi associant et les compétences de l’Etat et celle de la population de Cambérène est mis en place pour «discuter avec les populations, dialoguer pour parvenir à des accords sur la base de compromis, de consensus sans jamais arriver à des engagements impossibles à tenir». Ce comité aura en son sein un sous comité technique, «pour pouvoir mettre en œuvre des solutions durables construites avec l’assentiment des populations».
Seulement, en perspective de l’appel de Seydina Limamoulaye des 21 et 22 juin prochain, le comité va définir les priorités à partir de sa première réunion prévue demain jeudi au ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
A sa suite, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, le professeur Omar Guèye indique que «si l’Etat fait des erreurs, il faut les reconnaître. C’est inacceptable que l’Etat n’ait pas respecter les accords de 2000» où il y a eu un projet pour l’assainissement de Cambérène qui «n’a jamais été exécuté. On n’a pas à gaspiller cette eau qui est utile pour le maraichage». Et le ministre de l’Ecologie et de la Protection de la nature Ali Haïdar d’ajouter que si l’on analysait les résultats de tous les émissaires, les baies on trouverait les mêmes choses qu’à Cambérène.
Le représentant du Khalife général des Layènes rassure quant à la confiance des populations de Cambérène en ce gouvernement tout en demandant aux autorités d’en faire autant envers les populations.
Au paravant, le Comité pour la défense de l’environnement de Cambérène (Codec), à travers la projection d’un film sur l’émissaire a montré, avec des arguments techniques, scientifiques et juridiques, les raisons qui militent en faveur de la délocalisation de l’émissaire qui leur a été «imposé».
SUDONLINE.SN