Société

Commissaire Harona Sy « La corruption a toujours existé dans les sociétés »


Jeudi 29 Septembre 2011

SENXIBAR - La police est accusée de tous les péchés d’Israël, surtout de corruption par les automobilistes qui dénoncent les agissements de ces agents dans la circulation. Pour mettre les points sur les « i », le Commissaire de la Police centrale Harona Sy a accordé une interview au quotidien La Tribune. Au cours de cet entretien, le policier a évoqué la question sensible de la corruption dont la police est souvent accusée. Extrait.


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« Je peux vous dire que depuis mon arrivée au commissariat central de Dakar, personne n’est venu se plaindre de corruption de la part d’un agent. Qu’il s’agisse de la circulation ou des autres sections. Ensuite, s’il y a des corrompus, il ya bien aussi des corrupteurs. Je ne sais pas de quelle moralité ces gens veulent se prévaloir pour aller dénoncer ces choses dans la presse alors qu’eux-mêmes sont impliques. La sanction est la même pour le corrompu que pour le corrupteur. Le corrupteur y trouve son compte. Si on me disait qu’il y a extorsion de fonds, que l’agent l’a forcé et a mis la main dans sa poche pour prendre son argent, je serai d’accord. Maintenant, c’est facile d’aller vers la presse pour rencontrer n’importe quoi. Je ne nie pas le fait parce que la corruption est partout. J’ai même entendu dire que si vous avez de l’argent, vous pouvez commander un article de presse tout de suite. La corruption a toujours existé dans les sociétés. Mais, ce que je peux dire, c’est qu’il n’y a pas de système de corruption dans la police. Moi, je ne suis pas un corrompu ; je n’ai jamais demandé à quelqu’un d’être corrompu et de me ramener de l’argent. Si c’était un système, ce serait dangereux. Tout le combat de la hiérarchie policière, c’est de minimiser le maximum possible la corruption. Ce que nous pouvons faire, c’est que, quand un élément est pris, que la loi soit appliquée. Pendant la formation, ces questions sont abordées ; il y a des cours qui portent sur la déontologie. Je vous ai dit que c’est immoral d’aller dire qu’on a donné au policier cinq cent francs Cfa tout en sachant qu’on est aussi fautif que lui. Si on le fait, c’est pour son compte. Donc, je mets dans le même panier le corrompu et le corrupteur. Il y a des mesures très sévères au plan légal. Celui qu’on prend en train de se faire corrompre peut perdre son boulot. Il peut même aller en prison. Ensuite, il y a des mesures administratives internes. Enfin la loi ne dit pas que le policier corrompu sera puni plus sévèrement que le corrupteur ou citoyen lambda. »    
 

Abdoul Aziz Diop