COUR PENALE INTERNATIONALE - Un universitaire dénonce le «tropisme africain» et le «deux poids, deux mesures»

Le Pr. Mactar Kamara, agrégé en Droit et chef de département de Droit public de la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp), a dénoncé hier, ce qu’il considère comme le parti pris de la Cour pénale internationale (Cpi).
Le Pr. Kamara s’exprimait hier au cours d’un panel sur l’an 1 de l’inculpation et de la détention de l’ancien président tchadien, organisé par le consortium de sensibilisation sur les Chambres africaines extraordinaires, en partenariat avec l’Institut des Droits de l’Homme et de la paix (Idhp).
Dans son exposé portant sur l’« Approche critique de la justice pénale internationale : une justice pour responsables politiques africains », il a déploré le «tropisme africain» de la Cpi, le «deux poids, deux mesures» de la juridiction et le constat tendancieux du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies.
Sur le premier constat, l’universitaire a relevé que toutes les 8 procédures initiées par la Cpi depuis sa création, concernent des Africains, ainsi que les mandats d’arrêt qu’elle a lancés. « C’est une Cour installée en Europe et qui vise des Africains. Il y a une inégalité du traitement de la juridiction entre l’Afrique et le reste du monde. C’est une juridiction internationale qui n’a d’internationale que de nom », a déploré le Professeur agrégé. En 2008, ajoute-t-il, les forces américaines et afghanes ont tué des centaines de civils en Afghanistan; 1.300 Palestiniens contre 13 Israéliens ont été tués en hiver 2009. Le procureur général de la Cpi, a-t-il souligné, avait une marge de manoeuvre pour s’autosaisir. D’où, selon le Pr. Kamara, ce constat tendancieux du Conseil de sécurité des Nations unies. « Il y a un certain nombre d’attitudes qui laissent songeur », a-t-il noté.
DAKARACTU