Société

CONTRIBUTION: Plus jamais ça ! Par Daouda MINE


Vendredi 18 Mai 2018

Au cœur d’un «temple du savoir», un homme est tombé comme une mouche. Foudroyé par une balle de 5,56, tirée par un gendarme. Fallou Sène, militant du savoir, a quitté ce bas monde, laissant derrière lui une famille éplorée, une femme devenue veuve prématurément et un enfant trop jeune pour comprendre. Un gendarme censé leur assurer un semblant de sécurité les a dépouillés de leur protection filiale. Un gouvernement occupé à des calculs bassement politiciens en direction de la Présidentielle qui se tient dans 7 mois les a exposés aux dures réalités de la vie. Ils ont fauché leur père, sans rien leur offrir sinon un laïus creux et incompréhensible pour leurs oreilles d’enfants sur la légitime défense.


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Le pouvoir et ses corps habillé ont ainsi envoyé six pieds sous terre un fils de Pattar, un pauvre étudiant, qui a pris le pari de se détourner de la politique et de chercher du savoir pour sortir sa famille de la pauvreté. Une énième bévue qui a escorté la marche d’une deuxième Alternance qui, en déménageant de Mermoz au Palais présidentiel un soir de l’an 2012, a oublié de mettre le tact et la finesse dans ses cartons.

L’affaire Fallou Sène fait couler beaucoup d’encre et de salive, parce qu’elle est fraîche. Mais elle n’est pas la plus douloureuse et n’est pas non plus la seule «bavure» connue. Elle témoigne juste d’une époque maudite où la violence s’échappe des mots et des armes. Des actes inconsidérés des gouvernants comme des canons des forces de l’ordre, capables de retourner leurs armes contre leur peuple, en toute impunité.

Une enquête est ouverte, nous dit-on. Comme c’est toujours le cas. Mais elle ne ramènera jamais Fallou Sène. Pas plus qu’elle ne pansera les blessures enfouies au tréfonds de la famille de ce jeune étudiant, espoir de sa famille, qui malgré la douleur, garde sa dignité intacte.

De grâce, arrêtez le massacre. Il y a trop de morts !

Daouda MINE


Abdoul Aziz Diop