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Société

CARTOGRAPHIE: Les chiffres de la délinquance au Sénégal


Vendredi 8 Juin 2018

Le Sénégal, pour une première en Afrique, dispose d’une étude sur la cartographie de la délinquance sur son territoire


Le Sénégal, pour une première en Afrique, dispose d’une étude sur la cartographie de la délinquance sur son territoire. Celle-ci, commanditée par l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité (Asp), montre que les efforts de l’Etat commencent à donner des résultats tangibles, avec un niveau de prévalence de la délinquance générale estimé à 30%.

« S’il est vrai que l’étude a révélé un niveau de prévalence de la délinquance générale de 30% pour la victimisation des ménages et des personnes, il n’en demeure pas moins que les formes de délinquance comme les cambriolages (12,2%), les vols (10%) et les viols (2,1%) sont des phénomènes sous contrôle. Il est alors aisé d’en déduire que les efforts, consentis par les pouvoirs publics, pour assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens sans discontinuité territoriale, commencent à porter leurs fruits ». Telle est la conviction du ministre de l’Intérieur qui recevait, hier, les résultats de l’étude et la cartographie de la délinquance au Sénégal. Selon Aly Ngouille Ndiaye, l’Etat, conscient que les défis sont énormes, est décidé à poursuivre ses actions.

« Nous allons améliorer davantage les moyens d’intervention des forces de défense et de sécurité, notamment de la Police nationale, de manière à réduire à leur plus simple expression les agressions, injures et menaces représentant 58% des cas de délinquance, ainsi que les vols de bétail et volaille estimés à 19% », fait-il savoir. Préoccupé par la question sécuritaire, le ministère de l’Intérieur a mis en place la Lettre de politique sectorielle de développement de la gouvernance et de la sécurité intérieures qui a abouti à la création de l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité (Asp) en 2013, définie comme une stratégie nouvelle de prévention de la délinquance.

Selon le directeur général de l’Asp, qui a commandité cette étude réalisée par l’Ecole supérieure d’économie appliquée (Esea) de l’université Cheikh Anta Dop de Dakar, avec l’encadrement technique de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), des données fiables sont aujourd’hui disponibles. « Ça nous a valu 13 mois de travail sur toute l’étendue du territoire national. C’est un grand pas vers les politiques de sécurité intérieure moderne. Maintenant, il faut mettre en place la loi d’orientation sur la sécurité intérieure, regroupant tous les acteurs concernés pour la mutualisation fonctionnelle et la mutualisation opérationnelle parce qu’on ne peut pas avoir derrière chaque citoyen un policier », explique Me Kaly Niang, qui ajoute que « c’est conscient de cela que l’Asp va lancer le concept de sécurité citoyenne ».

Selon le Pr Koumah Ndour, directeur de l’Enea et chef des enquêteurs, les résultats de cette étude sont éloquents et se rapprochent des profils de la délinquance. Les plus saillants sont les vols de bétail, les agressions, les homicides, les cambriolages. « Mais, les résultats sont mitigés par le fait que les cas de délinquance déclarés ne sont pas nombreux. Seuls 14% des actes de délinquance sont déclarés au Sénégal. Le reste, c’est le chiffre noir... En tout cas, sur l’ensemble des ménages interrogés, il n’y a que 30% de personnes qui ont déclaré avoir été victimes de délinquance, ce qui est minime par rapport aux autres pays », indique-t-il.

Aly Ngouille Ndiaye, ministre de l’intérieur
«Une enquête à renouveler tous les 2 ou 3 ans»
Globalement satisfait par le travail des enquêteurs et des résultats sur la stabilité du pays, le ministre de l’Intérieur est d’avis que ceux-ci confirment globalement le climat de paix qui règne dans notre pays. « C’est extrêmement nécessaire pour assurer la sécurité de l’investissement car ils sont de nature à permettre l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies territoriales pertinentes de prévention et de lutte contre toutes les formes de délinquance à l’échelle nationale », souligne-t-il. Au-delà des décideurs, l’étude est, en raison de la richesse des statistiques qu’elle renferme, un matériau précieux pour les travaux des étudiants, chercheurs, universitaires et professionnels de la sécurité qui s’intéressent aux questions de délinquance. C’est pourquoi, hormis son appropriation par toutes les parties prenantes, il serait indiqué que cette enquête de victimation soit institutionnalisée et renouvelée tous les deux ou trois ans dans la perspective de la mise en place d’un observatoire national de la délinquance au Sénégal. Il convient de saluer l’esprit de partenariat entre les institutions publiques (Asp-Esea-Ansd) qui nous a valu ce produit de qualité », déclare-t-il.





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