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Médias

Babacar Touré, Président du Cnra : “La Rts n’en fait qu’à sa tête"


Mercredi 16 Mars 2016

Président du Cnra (Conseil national de régulation de l’audiovisuel), depuis 2012, Babacar Touré, l’ancien Président Directeur général (Pdg) du Groupe Sud Communication met, encore une fois, la Rts contre une propagande déguisée en faveur du camp du “Oui”.
“Nous constatons que la Radiodiffusion Télévision sénégalaise (Rts) évoque quasi exclusivement le camp du Oui. Elle se livre par ailleurs à de la propagande déguisée, par exemple en faisant la promotion du Oui au référendum sous des prétextes détournés. Ce fut le cas, par exemple, à l’occasion de la célébration de la Journée de la femme, le 8 mars, ou encore, de manière plus flagrante, lors du conseil national du parti au pouvoir, le 7 mars. L’opposition n’est pas en reste, mais elle a plutôt investi certains médias privés, notamment des sites d’information en ligne apparemment acquis à sa cause. On pourrait également parler de l’affichage massif en faveur du Oui auquel procèdent les autorités. Or il faut savoir qu’en période de campagne électorale, les attributions du Cnra s’étendent à tout support de communication contribuant à la campagne”, explique-t-il dans un entretien avec “Jeune Afrique”.
Parlant des médias privés, il dira que “globalement, ils assurent une représentation plus équitable des deux courants, même s’il arrive que la composition des plateaux, lors de certains débats, soit discutable et contribue de manière déguisée à privilégier le courant du Non”. “Il y a aussi parfois des questions orientées qui traduisent un certain parti-pris du journaliste. Enfin, nous sommes vigilants face aux publi-reportages en faveur d’un camp ou d’un autre. Dans divers médias, l’argent est en effet en train d’accentuer le caractère déséquilibré du traitement médiatique de la campagne, à travers la publicité politique”, note-t-il.
Babacar Touré note que certains médias privés ont tenu compte de leurs observations. “Mais concernant l’audiovisuel public, nous avons le sentiment de prêcher dans le désert. Quand une chaîne a la puissance publique derrière elle, le sentiment d’impunité l’emporte. Le service public audiovisuel n’en fait qu’à sa tête «et à la tête du client», ignorant superbement les principes inscrits dans les textes. «La religion du roi est celle des sujets», semble-t-on penser. Seulement la République, qui est d’abord l’affaire des citoyens, s’accommode mal des pratiques d’accaparement et d’exclusion. D’ailleurs, je doute que de telles pratiques rendent service au pouvoir en place, aujourd’hui comme hier. Après deux alternances, le Sénégal mérite mieux que ce qui lui est imposé à l’heure actuelle”, fait-il remarquer.

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