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Après 5 ans de bons et loyaux services, les premiers mariages de filles-soldats célébrés !


Mardi 25 Décembre 2012

Il y a quelques semaines seulement, nous nous faisions l’écho de femmes soldats désirant se marier mais qui ne pouvaient pas le faire légalement. En effet, les rares femmes qui s’étaient aventurées à déposer une autorisation pour convoler en justes noces avec leur fiancé, avaient vu leurs demandes rejetées pour « vice de forme ». Et pour cause, les intéressées, c’est-à-dire les femmes soldats, n’avaient encore bouclé cinq ans de service comme l’exigent les lois et règlements militaires. Ça y est ! Les femmes du 1e contingent ont déjà fait les cinq ans requis. Résultat : les tout premiers mariages de femmes-soldats viennent d’être célébrés en grande pompe…


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Janvier 2008 / décembre 2012 : il y a presque cinq ans, l’Armée sénégalaise accueillait dans ses rangs les toutes premières jeunes filles de son histoire. Du moins parmi les hommes du rang puisque, en Santé militaire, il y avait déjà des femmes-officiers. Elles étaient plus 300 filles recrutées dans trois contingents. La première promotion des femmes pionnières était composée de 120 soldats, toutes les 120 étant réengagées sur ordre de l’alors président de la République, Chef Suprême des Armées, Me Abdoulaye Wade. Et ce alors que l’Etat-Major ne voulait en retenir que la moitié pour des raisons budgétaires. Une mesure très salutaire que cette intégration des femmes dans l’Armée du fait qu’elle symbolisait non seulement la parité homme-femmes dans cette institution plutôt conservatrice qu’est l’Armée, mais encore qu’elle incitait les filles à conquérir d’autres Bastilles. Et de fait, les autorités politiques ne s’étaient pas trompées en prenant cette mesure du fait que nos braves « soldates » ont prouvé qu’elles peuvent combattre aux cotés des hommes avec courage et professionnalisme. beaucoup parmi ces femmes militaires sont devenues des gradées : caporales, caporales-chefs ou sergentes. On espère que c’est comme ça que l’on dit ! Et ce, suite aux différents examens et concours qu’elles ont subi au même titre que les hommes. Mieux, elles ont réussi à s’adapter à la discipline et à la rigueur militaires malgré quelques cas isolés.
Seulement voilà, au bout de cinq ans passés sous les drapeaux, ces femmes soldats ont compris qu’elles ne se sont pas engagées dans la Grande muette uniquement pour manier les armes et parader sur le boulevard du Général de Gaulle chaque année à l’occasion des fêtes de l’Indépendance. Elles ont réalisé qu’en dehors des champs de bataille, la vie doit continuer dans les casernes où elles sont appelées à fonder un foyer et faire des enfants. Justement, c’est pour cela qu’elles étaient impatientes de se marier dès lors qu’il leur est strictement interdit de tomber enceintes pendant la durée légale, c’est-à-dire avant de boucler deux ans de service. D’ailleurs, il y a deux ans, « Le Témoin » avait révélé la radiation de huit d’entre elles pour… grossesses. Une mesure sévère qui avait servi de leçon pour le reste de la troupe féminine. Leurs autres camarades avaient stoïquement resserré les cuisses — ou incité leurs partenaires à prendre la capote ! — dans l’espoir d’avoir une autorisation de mariage au bout de cinq ans de service. Eh bien, la délivrance est là puisque ces cinq ans sont bouclés. En tout cas pour les femmes de la première promotion. La bonne nouvelle c’est que toutes les filles-soldats qui ont eu à déposer une demande d’autorisation de se marier auprès de leur chef de corps ont reçu une réponse favorable. Et le bouche-à-oreille fonctionnant merveilleusement, cette bonne nouvelle a envahi les rangs avant de faire le tour de toutes les casernes du Sénégal. Toujours est-il que les tout premiers mariages viennent d’être célébrés. C’est ainsi que, pas plus tard que la semaine dernière, deux femmes soldats se sont mariées devant Dieu et les hommes. Des mariages fêtés en grande pompe. Hélas, « Le Témoin » en a loupé un alors que nous étions parmi les invités d’honneur.
Certes, il existe des femmes soldats qui cherchent désespérément époux, mais pas n’importe quel époux ! Car, les résultats de l’enquête de moralité effectuée par la brigade prévôtale de la gendarmerie sur les futurs prétendants sont déterminants pour toute autorisation. Officiers s’abstenir ! En effet, les mariages entre sous-officiers et officiers sont strictement interdits… Et tant mieux pour la discipline militaire et la culture hiérarchique dans l’Armée.
Pape NDIAYE
« Le Témoin » N° 1108 –Hebdomadaire Sénégalais ( DECEMBRE 2012)     

La Rédaction