Connectez-vous
Senxibar

Affrontements à l’Ucad – Les rescapées de la chambre 28 Pm5 racontent leur calvaire


Samedi 20 Janvier 2018

Mami, Aïssatou, Maman, Adja Marie reviennent de loin. De très loin. Elles, ce sont, entre autres, les rescapées de l’incendie de la chambre 28 Pm5 du campus social de l’Université Cheikh AntaDiop de Dakar (Ucad). Réfugiées au Pavillon S, yeux bouffis, mines défaites, regard vide, elles ressassent les minutes de panique vécue dans leur chambre. Assises sur des matelas, dans une chambre exiguë, elles discutent encore de l’incendie. De leur peur, quand elles ont entendu le bruit de la grenade lacrymogène. Elles se rappellent tout, jusqu’au moindre détail. Atteintes physiquement, psychologiquement, elles n’en reviennent toujours pas d’avoir échappé à la mort. Narrant leur mésaventure, elles demandent assistance à l’Etat.


Affrontements à l’Ucad – Les rescapées de la chambre 28 Pm5 racontent leur calvaire

SOUNKAROU DIAMANKA DITE MAMI, ETUDIANTE EN PREMIERE ANNEE AU DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE

 

«Dans ma tête, j’étais déjà morte»

 

«Je pianotais tranquillement sur mon téléphone, quand une grenade lacrymogène a été jetée dans notre chambre. Nous avions tellement peur que nous nous sommes dispersées dans la chambre, criant et courant dans tous les sens. La grenade est tombée sur le lit où j’étais assise. Ensuite, les vitres se sont brisées. Maman Diédhiou qui prenait son bain, a fermé la porte à clé pour plus de sécurité. Paniquées, nous nous sommes dirigées vers la porte, je suis tombée et les autres filles m’ont piétinée en se sauvant. Notre problème est que nous n’avons pas vu la clé. Le feu continuait de se propager dans la chambre à cause des matelas. Nous avons continué à crier et MarièmeDiop, la plus posée, a retrouvé la clé et ouvert la porte. Alertés par nos cris, des étudiants sont venus à notre rescousse, mais les policiers ont jeté d’autres lacrymogènes qui ont atterri dans la cour du pavillon. Le gaz qui était dans la chambre a explosé. Nous nous sommes évanouies, il a fallu l’intervention des sapeurs-pompiers pour maîtriser les flammes. Nous avons été transférées au service médical. Nous avions vraiment peur d’y perdre la vie. Je ne pouvais rien faire. Dans ma tête, j’étais déjà morte. Nous aurions pu mourir par asphyxie. Je n’ai pas été admise au service médical, mais au Pavillon C. Internées au service médical, à leur réveil, remarquant mon absence, mes amies ont pleuré comme des madeleines, pensant que j’étais morte. L’incendie s’est produit vers midi, c’est à 16 heures que j’ai rejoint le service médical. Nous avons beaucoup pleuré. Certaines ne se sont toujours pas remises du choc. Elles sont comme aphones. J’ai perdu mon téléphone, ma machine, mes habits, mes chaussures. Mais ce qui me fait le plus mal, ce sont mes documents, mes relevés, ma carte d’identité, mon passeport. Nous ne pensions qu’à nous en sortir saines et sauves. Nous n’avons même pas pensé à sauver nos affaires. Nous n’avons reçu la visite d’aucune autorité. Pourtant, nous avons besoin d’assistance psychologiquement et de dédommagement. Nous sommes traumatisées. Nous n’avons pas fermé l’œil de la nuit. Tout comme les trois filles hébergées au Pavillon A. L’incendie continue de nous hanter. Nous n’avions rien à voir avec cette grève. Hormis une camarade qui est en Master 2. Pourquoi les Gmi nous ont lancé la grenade, alors qu’il n’y avait même pas de manifestant sous le Pavillon ? Les grévistes étaient au pavillonA. Nous n’y comprenons que dalle et c’est vraiment facile de l’assimiler à un accident.»

 

ADJA MARIE DIOP, ETUDIANTE EN DEUXIEME ANNEE AU DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

«Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie»

 

«J’étais debout près de la fenêtre, quand la grenade lacrymogène a atterri dans notre chambre. Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie. Prises de surprise, nous avions très peur. Je me suis dit que j’allais mourir. Nous avons beaucoup perdu : documents, diplômes, téléphones, ordinateurs, habits, alors que certaines ont des examens et devoirs à faire. Nous portons des habits prêtés par des amies. Là, nous sommes au Pavillon S, dans une chambre que nous prêtée des étudiants qui, actuellement, dorment à la belle étoile. Nous n’avions même pas de couverture. C’était très difficile. Nous n’avons vu que Pa Kane, notre chef de pavillon etMme Thiam de Claudel qui nous a dit que le directeur du Coud viendrait nous rendre visite. L’Etat doit vraiment nous aider, nous sortir de cette chambrette où nous sommes entassées. Hier, on avait aménagé la salle télé du Pavillon pour qu’on puisse y dormir, mais aux dernières nouvelles, elle a pris feu ce matin. Ce qui traumatise quelques filles qui se disent que si nous y avions passé la nuit, nous serions peut-être mortes. Il y en a qui ont dormi au Pavillon Q, d’autres au Pavillon A. Il y a des blessés. Nous sommes psychologiquement atteintes.»

 

AISSATOU DIOUF, EN LICENCE 2 A LA FACULTE DES SCIENCES

«J’ai essayé de passer par les grilles de la fenêtre»

 

«Je m’apprêtais à aller faire cours, quand j’ai entendu mes camarades dire qu’on a jeté une grenade lacrymogène dans notre chambre. Et là, notre matelas a pris feu. Voulant l’éteindre, on a vu que le feu devenait plus violent. Pour nous sauver, nous avons couru vers la porte. Prise de panique, j’ai essayé de passer par les grilles de la fenêtre. J’ai cru qu’on allait mourir. Par la suite, une de nos camarades, alertée par nos cris, est sortie des toilettes et a déverrouillé la porte. Seul Dieu nous a sauvées. J’ai beaucoup perdu dans ce feu : mes 300 000 FCfa, mon ordinateur, mon téléphone portable, mes documents et tous mes habits. Tout est réduit en cendres. Il ne me reste plus rien. Je viens de Gossas et je demande à l’Etat de nous venir en aide.»

 

MAMAN DIEDHIOU, ETUDIANTE EN LICENCE 3

«J’ai tout perdu, on m’a même offert les habits que je porte»

 

«J’étais dans les toilettes, prenant une douche. Je ne savais pas que la chambre était en feu. N’eut été les cris des camarades, on allait mourir, la porte étant verrouillée, alors que seule moi savait où était la clé. Sortie des toilettes, j’ai vu mes camarades qui cherchaient à se sauver et j’ai vite ouvert la porte. En ce moment, presque toute la chambre avait pris feu. Je suis encore en vie, mais Dieu sait j’ai eu la peur de ma vie. On m’avait même évacuée au service médical. Mes documents, mon ordinateur, mes habits, mon passeport, tout est réduit en cendres. J’ai tout perdu. On m’a même offert les habits que je porte. Actuellement, nous n’avons plus de chambre. Depuis hier, nous sommes logées par des camarades. Que l’Etat sache que nous sommes des jeunes. Nous avons fait beaucoup d’efforts pour en arriver là. Alors, nous demandons aux autorités une prompte aide financièreet matérielle.»

 

Les bourses payées hier

 

La grève des étudiants a porté ses fruits. Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a, dans un communiqué, informé les étudiants que le paiement des allocations d’études des établissements publics d’enseignement supérieur pour le compte du mois de décembre 2017, a démarré dans l’après-midi d’hier. Le communiqué signé par le Directeur des bourses, rappelle que le ministère est déterminé à veiller au paiement régulier et à bonne date des allocations d’études.

 

Une plainte contre l’Etat annoncée

 

Il fait partie des premiers Lougatois à venir témoigner solidarité et compassion aux filles de la chambre 28 Pm5. Président de l’Amicale des étudiants Lougatois sortant et ancien coordonnateur de la liste Renaissance à la Faculté des lettres, FallouDiop sert de tuteur aux étudiantes. Il dit : «Elles vont porter plainte contre X. Et dans cette affaire, X, c’est le Groupement mobile d’intervention (Gmi) et ce sont des agents de l’Etat, donc elles vont porter plainte contre l’Etat. Là, le paiement des bourses a commencé, pourquoi attendre qu’il y ait violence pour les payer. Il faut que cela change.» Cette plainte exigera de situer les responsabilités mais aussi de dédommager les filles. «L’Etat doit dédommager toutes les filles. Elles ont perdu beaucoup de choses. Il y en a qui faisaient de petits commerces et toutes leurs économies sont parties en fumée.» Réfugiées au Pavillon S, les filles semblent abandonner à elles-mêmes. «Les autorités locales ont appelé pour avoir de leurs nouvelles. C’est le cas du maire Moustapha Diop, du président du Conseil départemental. Khadim Sall a fait le déplacement. La directrice de la Cité Claudel est aussi venue. On m’a dit que le Coud est en train d’évaluer les dégâts. Nous avons reçu un appel de quelqu’un qui s’est présenté comme étant le ministre Mary TewNiane, invitant les filles à venir au ministère pour discuter. Mais je leur ai dit que ce n’était pas sûr, rien ne nous garantissant que c’est le ministre. Et, les filles sont psychologiquement atteintes et ne peuvent se déplacer.»

 

La salle télé du Pm 4 en flammes

 

Dans la matinée d’hier, les étudiants ont encore fait face aux forces de l’ordre. Des échanges de grenades lacrymogènes et de pierres ont rythmé l’Université Cheikh AntaDiop de Dakar (Ucad). Ironie du sort : «la salle télé du Pm4, aménagée jeudi soir pour les filles, a pris feu ce matin. Dieu soit loué que les filles n’y ont pas dormi. Elles sont traumatisées. La situation est compliquée. L’Etat doit promptement réagir et apporter un soutien psychologique aux filles. Elles en ont besoin.»

 

Moustapha Diop offre 1 million F Cfa aux filles

 

Le maire de Louga est très sensible au sort des 16 étudiantes de l’Ucad, qui ont vu leur chambre réduite en cendres. Dans la soirée d’hier, Moustapha Diop, ministre de l’Industrie et des petites et moyennes industries (Pmi), a fait le déplacement au pavillon S pour s’enquérir de la situation de ces mandants. Après avoir partagé les peines avec les filles de sa ville, l’édile de Louga a fait un premier geste en leur offrant la somme d’un million de F Cfa, avant de promettre de leur acheter des ordinateurs et des smartphones. Un geste qui a touché les victimes qui ont vivement remercié MoustaphaDiop pour son soutien constant et son assistance permanente aux populations de Louga.





1.Posté par Marabout Tossa le 24/01/2018 01:02
*** Réalise un travail sérieux et efficace ***

Mes dons permettent de travailler sur des sujets aussi diverses que :
Amour perdu, retour rapide de l’être aimé, difficultés dans le couple,
mariage, divorce, chance aux jeux, réussite dans les affaires,
désenvoutement, retrait de mauvais sorts, protection contre les
dangers, protection de votre domicile, de vos amis, de votre famille,
problèmes de santé, impuissance sexuelle, addiction aux drogues et à
l’alcool ou au tabac, porte-feuille magique, retour affectif rapide en 7 jours, rituel de retour d'affection de l'être aimé que sa soit le temps de votre séparation, retour affectif très efficace et sans aucun conséquence.
Réalise un travail sérieux, rapide, discret et efficace. Tel: +229 97 63 86 57.
Laissez la chance vous sourire et contactez-moi dès aujourd’hui pour
me poser vos questions et obtenir vos réponses 7 jours sur 7 , 24h sur 24h

CONTACT:
E-mail: contact.marabout.vaudou@gmail.com
SiteWeb: www.marabout-vaudou-retour-affectif.com/
https://maraboutvaudourapide.wixsite.com/occulte
Tél: +229 97 63 86 57

Nouveau commentaire :
Facebook

Senxibar | SenArchive | Sen Tv | Flash actualité - Dernière minute | Politique | Société | Economie | Culture | Sport | Chronique | Faits Divers | Opinion | International | Sciences et Santé | Médias | Ils l'avaient dit | Emploi | Ramadan | Perdu de vue | Echos du tribunal | A la une | Achaud | resultats2012 | JOB | Theatre