Société

Affaire Yewuz Salim : Les parents d’élèves contre attaquent devant la Cour suprême


Vendredi 9 Décembre 2016

Trouvant illégale la décision de l’Etat de transférer la gestion de toutes les écoles Yawuz Selim à la Fondation de «Maarif» créée par Recip Tayyip Erdogan, le président Turc, les parents d’élèves ont commis un pool d’avocats pour faire reculer l’Etat. A l’Assemblée générale initiée ce vendredi 9 décembre 2016, à Dakar, Me Assane Dioma Ndiaye, un des avocats de ce pool a annoncé l’engagement de ses confrères de poursuivre l’Etat. Un combat que Me Boukounta Diallo, ses confrères et lui entendent engager auprès du tribunal de la Cedeao mais également devant la Cour suprême.


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«Si une décision administrative fait grief, on a le droit d’attaquer la décision à la section administrative de la Cour suprême. On a jusqu'à 2 mois. On n’a pas encore reçu la notification. On attend de voir un document attestant l'arrêté abrogeant l’arrêt 2086 du 26 avril 1998 portant autorisation de l’Association turque ‘’Baskent Egitim’’qui a ouvert les Ecoles Yawuz Selim au Sénégal. «Nous demandons que l'arrêté ne soit pas exécuté. On va faire un sursis à exécution. On va traduire le gouvernement du Sénégal devant la justice de la Cedeao.

On va, en même temps, attaquer cette décision devant la Cour suprême pour, entre autres, violation des droits des enfants», a déclaré Me Ndiaye. Pour lui, ce combat est celui de tous les parents. Des parents d’élèves qui comptent dans leurs rangs de hautes autorités comme des ministres (Aly Ngouye Ndiaye, Serigne Mbaye Thiam), plus de 10 magistrats et des maires (Alioune Sall). Du nombre des parents d’élèves, mais venu avec sa casquette de défenseur des opprimés, et des droits humains, Me Ndiaye a énoncé cette décision qui constitue, selon lui une violation de la loi. «Le ministre dit que l'Etat a pris des garantis.

Nous estimons aujourd’hui, que le gouvernent a agi de manière hypocrite en prenant une telle décision, mais il ne veut pas assumer ses responsabilités. Nous demandons, aujourd’hui quel est l’apport en termes d’investissement de la Turquie au Sénégal ? Le seul investissement, c'est celui relatif aux chantiers de l’Aibd qui sont gérés par une entreprise privée !», a dit Me Assane Dioma Ndiaye. «Si on mène ce combat, il n’y a aucune raison pour que le gouvernement sénégalais ne finisse pas par revenir sur cette décision», a-t-il dit. Mais, il n’a pas raté l’Etat.

«Seul un Gouvernement irresponsable peut accepter une décision aussi radicale imposée par la Turquie. Que le gouvernement sache qu'il n'a aucun droit de nous imposer cette formule. Inscrire son enfant dans un autre établissement, c'est le mettre dans les conditions d’un échec scolaire. Si on était certain que ce seront les mêmes conditions qui seront maintenues nous sommes preneurs. On n'admettra pas que la politique s'immiscie dans l'école»,lâche l’avocat. Surpris par cette décision, il ajoute : «Si l'Etat fait cela ce sera un forcing.

Qu'on n'accepte pas de se laisser faire. Que le corps professoral et le personnel continuent de poursuivre ses activités comme cela se faisait, a dit Me Assane Dioma Ndiaye devant la foule. Une foule constituée majoritairement d’élèves des établissements dudit groupe et de leurs parents. Il a demandé, aux personnels de poursuivre leur job, sans aucun changement à partir de lundi. Ce, jusqu'à ce que la gendarmerie intervienne avec le document et arrête les cours. C’est l'intérêt supérieur des enfants qui est en jeu, conclut-il.


ABDOUL KADER Ba