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Société

Accusations et dénégations autour de la mort d’un sapeur : La famille met le feu, l’Armée éteint


Lundi 9 Décembre 2013

Le caporal Chérif Ndao, 36 ans, est décédé le vendredi dans des conditions qui restent encore à éclaircir. La famille du défunt accuse les sapeurs-pompiers qui parlent d’une mort naturelle.
Le soldat du feu Chérif Ndao, 36 ans, s’est éteint le vendredi 6 février à l’hôpital Aristide Le Dantec. Il y avait été admis le mercredi à la suite d’un stage de formation à Thiès où il effectuait des exercices militaires. Depuis l’annonce de son décès, sa famille et les organisations des droits de l’homme dénoncent une mort violente. De son côté, la hiérarchie militaire s’en tient à une mort naturelle et exclut tout acte de tortures supposés.
L’annonce du décès a été faite le samedi 7 décembre à trois heures du matin à sa famille. Depuis la veille, le sapeur-pompier Chérif Ndao, caporal de son état et en service à Kaolack, avait rendu son dernier souffle. L’effet est brutal, l’anticipation nulle et le corps du défunt méconnaissable, d’après elle. Selon son beau-frère, Alassane Cissé, Chérif Ndao est édenté et laisse penser à tout sauf à une mort naturelle.
Pourtant, le permis d’inhumer qui leur est délivré spécifie l’inverse. L’autorité militaire s’appuie sur cela pour exclure toute mort violente. Selon le colonel Senghane Diagne, chargé de communication des sapeurs-pompiers, le décès de ce père de famille de deux enfants est à imputer à la rigueur du stage de formation qu’il effectuait à Thiès et aux différents maux dont il souffrait. S’exprimant au nom de la corporation, il ajoute : «c’est toujours doulou­reux pour une famille de perdre son enfant mais il ne faut pas oublier que la famille a perdu mais que nous aussi, nous avons perdu un élément, un membre de notre corporation. Mais le gosse est mort d’une mort naturelle due à une cardiopathie et le légiste de l’hôpital Principal peut le confirmer». Rappe­lant les fondements de la République, il dénonce certains responsables d’organisations à l’instar de Assane Dioma Ndiaye de la Ligue sénégalaise de défense des droits humains (Lsdh) qui jettent de l’huile sur le feu en promouvant «une information déformée».

Une mort encombrante
Car, à la suite de la famille la Lsdh, la Radho et Amnesty international Sénégal ont signé un communiqué commun dans lequel elles exigent «l’ouverture immédiate d’une enquête judiciaire pour faire la lumière sur les circonstances du décès du Sapeur Chérif Ndao et traduire les coupables en justice». Elles enjoignent «le gouvernement et les autorités militaires et policières à reconnaître l’existence de pratiques humiliantes et de mauvais traitements dans les écoles et centres de formation et à prendre des mesures immédiates pour les interdire». Un tel courroux s’explique par le fait que selon elles, «ce nouveau décès s’ajoute à une longue liste de décès et d’allégations de torture et de mauvais traitements dans les écoles et centres de formation des forces de défense et de sécurité». Le mot torture est lâché. Il pèse lourd tout comme «le certificat de genre de mort délivré à la famille qui contre­dit le permis d’inhumer que le colonel Diagne réfute nous renvoyant vers le légiste de l’hôpital». Ce certificat de genre de mort évoqué par le beau-frère de Chérif Ndao stipule clairement une mort violente en faisant état de blessures et même de cassure au niveau des côtes. En attendant, le défunt a été inhumé hier à Kaffrine en présence des hauts gradés du Groupement national des sapeurs-pompiers.

LEQUOTIDIEN.SN





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